Ismaël, après le Dauphiné réalisé par Europcar l’an dernier, qu’attendez-vous de l’épreuve cette année ?
On l’a dit, la saison 2011 est terminée, nous ne pensons qu’à la saison 2012 et nous ne voulons pas revenir sur le passé. Le Dauphiné 2011 était un très bon Dauphiné, cette année ce sera différent. Mais les coureurs sont en très bonne condition. Maintenant, c’est la dernière grande échéance avant le Tour. On peut le voir sur la liste des engagés, il y a un très beau plateau. Donc on va vivre un peu au jour le jour avec l’objectif d’aller gagner une étape.

C’est l’objectif prioritaire, cette victoire d’étape ?
Oui, comme sur toutes les courses. Ensuite, en fonction de l’état de forme des coureurs, du déroulement de la course, on peut éventuellement penser au classement général, mais l’objectif premier c’est vraiment une étape.

Dans le briefing d’avant-course, le classement général est donc oublié ?
Avant le prologue, la question ne se posait pas vraiment. Un prologue c’est tellement court que tous les coureurs le font à 100 %. On leur avait juste demandé de ne pas prendre des risques inconsidérés afin d’éviter de se mettre par terre et de perdre du temps. Mais il n’y a pas de consignes particulières pour le général, non.

Faut-il s’attendre à voir surgir un Europcar dès qu’une opportunité se présentera ?
Nous ne sommes pas du genre à nous cacher. Comme on a pu le montrer par le passé, on est là pour animer la course. Après, tout dépendra évidemment de ce que décide le peloton mais c’est sûr que les coureurs seront actifs et tenteront de créer la bonne échappée.

Y aura-t-il une hiérarchie bien établie parmi vos coureurs ?
L’équipe, c’est un collectif, donc bien évidemment que Pierre Rolland et Thomas Voeckler seront protégés, mais jamais au détriment du collectif. D’autres coureurs auront aussi leur chance et en fonction des circonstances de course on n’est jamais à l’abri de quoi que ce soit.

Dans quel état de forme sont vos coureurs ?
Ça va plutôt pas mal. Certains étaient au Tour de Bavière la semaine dernière. En général la condition est correcte, tous sont dans de bonnes dispositions pour ce Dauphiné.

La Bavière, justement, c’était un choix mûrement réfléchi ?
Notre philosophie est vraiment de faire un maximum de courses. On n’envoie pas des coureurs en Bavière pour préparer les courses suivantes. Là-bas, on y va depuis de nombreuses années et c’est une course intéressante. Il y a tous les jours pratiquement 200 kilomètres, un chrono relativement long. C’est vraiment une belle épreuve pour aller chercher un résultat et fignoler sa préparation.

Dans quelle condition se trouve Christophe Kern ?
Il ne va pas trop mal. Il a eu une fin de saison 2011 et un début de saison 2012 relativement difficiles avec son genou mais c’est une histoire ancienne. Il lui manque encore des jours de course mais il revient et c’est de mieux en mieux.

Que vous inspire le parcours de ce Dauphiné ?
Ça ressemble plus que jamais à une troisième semaine du Tour. Samedi, lors de la réunion des directeurs sportifs, on nous l’a présenté comme une bonne répétition avant le Tour de France et quand on voit le parcours, on ne peut pas dire le contraire. La course va être emmenée sur un rythme sûrement très élevé et même s’il n’y a pas beaucoup de montagne, on monte relativement haut, notamment vendredi avec le Grand Colombier et samedi jusqu’à Morzine par-delà le col de Joux-Plane.

Bradley Wiggins est-il l’homme à battre ?
A priori oui. En plus Sky est relativement impressionnante depuis un moment. L’équipe était en Bavière et a écrasé la course. Et le profil de la course semble taillé pour Wiggins, notamment avec le contre-la-montre de jeudi.

Le but, pour vous, ce sera donc d’anticiper, d’attaquer tous les jours ?
Je ne vais pas non plus vous dire ce qu’on a prévu mais bien évidemment qu’il faudra se découvrir pour aller chercher des étapes. Et puis c’est aussi la marque de fabrique de l’équipe. Ce n’est pas dans nos habitudes que d’attendre les derniers instants. Le tout sera d’avoir un peu de réussite.

Propos recueillis par Simon Bernard à Grenoble le 3 juin 2012.