16ème étape : Alberto Contador en champion, Mikel Landa sauve Astana

Le Tour d’Italie est trop difficile pour se jouer sur un coup du sort. C’était tout le paradoxe des deux premières semaines où les différences qui ont été enregistrées avant le chrono de Valdobbiadene l’ont avant tout été sur chute et autres ennuis mécaniques. L’entrée dans les Dolomites pour le début de cette troisième semaine décisive devait changer la donne. Pourtant, ce n’est pas tout à fait à la pédale que s’expliquent d’abord Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) et Fabio Aru (Astana). Le premier est distancé sur crevaison dans la descente de la première escalade d’Aprica, pendant que le second donne immédiatement la charge. Au moment d’aborder la montée du terrible Mortirolo, l’Espagnol accuse un débours de 50 secondes. Seul, il bouche l’écart qui le sépare de son jeune rival qu’il rejoint à 6 kilomètres du sommet. Les jambes du grimpeur sarde ne répondent plus. Le Maillot Rose, déchaîné, s’en aperçoit et le distance. Sur la ligne d’arrivée à Aprica, si le clan Astana sauve la mise en remportant l’étape grâce au surprenant Mikel Landa, Fabio Aru semble alors avoir perdu toute possibilité de remporter ce Giro, accusant 4’52 » de retard sur Alberto Contador.

20ème étape : Fabio Aru joue son va-tout

Avant que ne se présentent les deux dernières difficultés du Giro à la veille de l’arrivée finale, le col du Finestre et la brève remontée vers Sestrières, Alberto Contador est en position de force pour remporter un deuxième Tour d’Italie. Mais à la veille de rallier Milan, Fabio Aru n’a plus rien à perdre. Deux jours plus tôt, il accusait 6’05 » de retard sur l’Espagnol. En l’espace de 48 heures, l’Italien gomme plus de 4 minutes de retard ! Le Sarde avait déjà annoncé la couleur sur l’antépénultième étape à Cervinia. Il donne d’autant plus de fil à retordre au Madrilène sur cette dernière journée décisive. A l’attaque dès l’entrée de la partie non goudronnée du Finestre, Fabio Aru met Alberto Contador en difficulté. Le maillot rose de l’Ibère paraît s’effilocher, mais il parvient à stopper l’hémorragie dans la montée de Sestrières après avoir affiché d’inquiétants signes de fébrilité dans le Finestre. Le Sarde parvient à reprendre 2’25 ». Insuffisant pour enlever ce Giro. Quelques mois plus tard, la même tactique fera en revanche recette sur la Vuelta.

18ème étape : Alberto Contador dégaine encore

Comme s’il pressentait une fin de Tour d’Italie complètement folle où il allait être mis en difficulté, Alberto Contador reste aux aguets alors que se présente l’étape la plus abordable de cette rude semaine dans les Dolomites. Le Giro ne se décidera pas seulement sur les arrivées au sommet ou face à la montre. Alors l’Espagnol profite du Monte Ologno (10,4 km à 9 %), pour mettre la tête sous l’eau à tous ses rivaux. Bien que l’étape ne s’y prêtait pas plus que cela, le dernier col étant situé à 35 kilomètres de l’arrivée, le Maillot Rose réussit son coup. La 1’13 » qu’il reprend à Fabio Aru sur cette 18ème étape a d’abord valeur de symbole, vu l’avance qu’il possède alors sur le Maillot Blanc du Tour d’Italie. Mais deux jours plus tard, ces 73 secondes lui permettront de gérer plus sereinement la dernière étape de tous les dangers.

10ème étape : Richie Porte perd pied

Le Tour d’Italie devait être l’occasion rêvée pour Richie Porte d’assumer ses ambitions de leader sur un Grand Tour. Au lieu de cela, l’Australien vit un vrai calvaire sur ce Giro. Le sort semble s’acharner sur lui à partir de cette 10ème étape. Victime d’un ennui mécanique à 5 kilomètres de l’arrivée, l’Australien panique et se fait dépanner par Simon Clarke, membre d’une équipe rivale. Les commissaires sont formels. Le geste, si fair-play soit-il, est contraire au règlement. Deux minutes de pénalité s’ajoutent donc au 47 secondes concédées sur la ligne par le coureur du Team Sky. Richie Porte n’y est plus. Une chute à Jesolo trois jours plus tard l’achève. Touché au genou, mais diminué autant physiquement que moralement, l’Aussie arrêtera les frais après la deuxième journée de repos sur ce Giro où il n’a jamais pesé.

14ème étape : Alberto Contador remet les pendules à l’heure

Piégé dans une chute survenue à 3400 mètres de l’arrivée la veille du contre-la-montre décisif de Valdobbiadene, Alberto Contador a cédé son maillot rose au jeune Fabio Aru, une première pour lui sur un Grand Tour. 24 heures plus tard, le temps est déjà venu de récupérer son bien. Pourtant, depuis sa chute sur la 6ème étape qui lui a disloqué l’épaule, le Maillot Rose n’avait cessé de mettre en doute sa capacité à maintenir une position idéale sur un vélo de contre-la-montre. Surtout pendant 60 kilomètres. Pendant plus d’une semaine, Alberto Contador a bien caché son jeu. La pluie qui ne quitte plus les coureurs du Tour d’Italie donne à ce chrono une toute autre dimension. Crispé sur sa machine, Fabio Aru lâche 2’47 ». De retour en rose après sa 3ème place sur ce chrono, à seulement 14 secondes du futur champion du monde Vasil Kiryienka, Alberto Contador ne quittera plus cette première marche du podium jusqu’à l’arrivée finale à Milan.