N°1 : François Pervis est un géant

Trois semaines avant les Mondiaux de Saint-Quentin-en-Yvelines, François Pervis ne cache pas son scepticisme à l’idée de renouveler la razzia qui l’a rendu célèbre un an plus tôt à Cali. Ses retrouvailles avec la piste colombienne en janvier, à l’issue d’un hiver maussade, se sont faites dans la douleur, une glissade en keirin lui ayant coûté une grosse plaie derrière l’épaule et un bel hématome à la cuisse. « Si ces Championnats du Monde n’avaient pas eu lieu en France, j’aurais peut-être déclaré forfait », avoue-t-il. Mais il s’y présente avec la volonté de se transcender. Et à la remise en jeu du premier de ses trois titres, le champion mayennais réalise un parcours parfait dans le tournoi de keirin, discret durant les phases de qualification mais toujours là où il faut être… avant de dévoiler son jeu en finale en prenant l’avantage dans la ligne opposée pour s’imposer très nettement devant Edward Dawkins et Azizulhasni Awang. Le vélodrome national réserve alors à son géant une ovation triomphale.

N°2 : la renaissance de Grégory Baugé

Grégory Baugé avait abordé les Mondiaux français dans la position de challenger, fort néanmoins de sa reconquête d’un titre international en vitesse individuelle aux Championnats d’Europe de Baie-Mahault. Mais alors que l’équipe de France aura émervéillé son public tout au long des cinq soirées du Mondial sur la piste du vélodrome national, il franchit une à une les étapes qui le mèneront en finale, allant jusqu’à vaincre sur sa route ses propres compatriotes, le tenant du titre François Pervis en trois manches en quart de finale, Quentin Lafargue (qui ira chercher la médaille de bronze) en deux manches en demi-finale. C’est le Russe Denis Dmitriev qu’il lui faudra élminer en finale. En deux manches sèches qui marquent la renaissance de Grégory Baugé un an et demi avant les Jeux de Rio.

N°3 : François Pervis dépasse les bornes

Vingt-quatre heures après avoir préservé à domicile le titre de champion du monde de keirin, François Pervis entre plus que jamais dans une nouvelle dimension. Les doutes qui l’ont persécuté tout l’hiver ne sont plus permis. Ni pour lui, ni pour les observateurs qui en font plus que jamais le candidat numéro un à sa succession sur l’extrême discipline du kilomètre, l’épreuve qu’il avait pointé comme la plus « aisée » à défendre du fait de la marge qui était la sienne un an plus tôt sur son dauphin Joachim Eilers. De 6 dixièmes en 2014, l’écart se réduit à 82 millièmes sur la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines, mais François Pervis conserve le titre de champion du monde ! « J’ai bien coincé dans le dernier tour mais ça criait tellement que je n’avais plus mal aux jambes et que je ne me suis pas désuni », dira-t-il.

N°4 : Saint-Quentin déroule le tapis vert

C’est dans une ambiance de folie et un vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines à guichets fermés que s’ouvrent les Championnats du Monde sur piste. Avec leur lot d’émotions incarnée en premier lieu par le tournoi de vitesse par équipes masculine, discipline dont la France a longtemps été reine, dix fois titrée, la dernière en 2009, et sept autres fois sur le podium en vingt ans ! Le démarreur Grégory Baugé, le relayeur Kevin Sireau et le finisseur Michael D’Almeida vont faire retentir la Marseillaise dans leur enceinte, mais au prix d’une finale contestée. Car s’ils vont tomber sur plus forts qu’eux face aux Néo-Zélandais tenants du titre Ethan Mitchell, Sam Webster et Edward Dawkins, qui s’imposent avec 3 dixièmes d’avance, ces derniers sont finalement déclassés pour passage de relai hors zone !

N°5 : la piste aux records

On savait la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines propice aux records du monde. Plusieurs d’entre eux vont tomber tour à tour aux premiers soirs des Championnats du Monde. Celui de la vitesse par équipes féminine d’abord, que les Chinoises Jinjie Gong et Tianshi Zhong portent à 32″034 en finale face aux Russes Daria Shmeleva et Anastasia Voynova. Celui de la poursuite par équipes féminine ensuite, que les Australiennes Ashlee Ankudinoff, Amy Cure, Annette Edmondson et Melissa Hoskins vont porter à 4’13″683 en finale face aux Britanniques Archibald, Barker, Rowsell et Trott. Côté français, on enregistrera avec les poursuiteurs Bryan Coquard, Julien Duval, Damien Gaudin et Julien Morice un nouveau record national sur 4000 mètres sous la barre des quatre minutes : 3’58″616 !