N°1 : Paris-Roubaix, Degenkolb monumental

L’absence de Tom Boonen et Fabian Cancellara, sept Paris-Roubaix victorieux à eux deux sur la décennie écoulée, élargit le champ des possibles en ce dimanche 12 avril. Vingt-six coureurs sont encore en lice pour la victoire à la sortie du Carrefour de l’Arbre puis de Gruson à 12 kilomètres du vélodrome ! Il est exclu cependant que ces vingt-six coureurs s’expliquent au sprint. Aussi, quand Yves Lampaert et Greg Van Avemaet séchappent, John Degenkolb (Giant-Alpecin) pressent le danger. L’Allemand, qui s’était fait avoir de la sorte un an plus tôt, condamné à sprinter pour la 2ème place, avale seul les pavés de Hem, en coupe les virages, pour fondre sur le duo belge à la sortie de l’ultime secteur pavé à 6 kilomètres du but. De l’arrière rentrent encore Lars Boom, Martin Elmiger, Jens Keukeleire et Zdenek Stybar. Des coureurs que John Degenkolb, qui a pour lui une force bestiale et des réserves inépuisées, s’apprête à régler au sprint sur le vélodrome de Roubaix. Au grand dam de Stybar et Van Avermaet, ses dauphins.

N°2 : Tour de Lombardie, du grand Nibali !

Auteur d’une course pleine de maîtrise, Vincenzo Nibali (Astana) décroche à Côme son premier monument. Après avoir dévoilé une partie de son jeu dans la Colma di Sormano en réagissant à un démarrage de Michal Kwiatkowski, l’Italien passé à côté de ses objectifs sur les Grands Tours – 4ème du Tour de France, exclu du Tour d’Espagne – il tente par trois fois de distancer ses rivaux quand les premières rampes du Civiglio se présentent. Mais c’est dans la descente que le Sicilien va bâtir sa victoire. Il accélère juste avant de basculer au sommet du Civiglio. Personne ne peut prendre sa roue et le voilà qui plonge à toute vitesse sur Côme. Sa descente de folie lui permet de se présenter au pied de la dernière difficulté avec une trentaine de secondes de marge. Intouchable, Vincenzo Nibali rejoint la ligne en triomphateur. Thibaut Pinot 3ème grimpe sur le podium.

N°3 : Milan-San Remo, Degenkolb perpétue la tradition

Tous les mythes que l’on rattache à Milan-San Remo sont visités à l’occasion de l’édition 2015, à commencer par la Via Roma, de retour sur le parcours pour la première fois depuis 2008. Comme un symbole, c’est elle qui décidera de l’issue de cette 106ème édition de la Classicissima, comme elle l’a souvent fait au cours de l’histoire de la Primavera. En vue du sprint final, Luca Paolini emmène le peloton à la flamme rouge avec Alexander Kristoff dans la roue. Mais, sollicité depuis le bas du Poggio, il doit s’écarter à 200 mètres de la ligne. Le vainqueur sortant est contraint de lancer lui-même le sprint. Mais le faux-plat montant qui précède le portique le fait coincer. Il ne lui manque que quelques mètres pour signer le doublé. Dans les 25 derniers mètres, John Degenkolb (Giant-Alpecin) parvient à trouver les ressources pour remonter le Scandinave.

N°4 : Tour des Flandres, Kristoff, c’est du costaud !

Sorti à 28 kilomètres de l’arrivée avec Niki Terpstra, Alexander Kristoff (Team Katusha) conclut victorieusement à Audenarde une semaine de folie qui l’a vu rafler les Trois Jours de La Panne avec trois étapes. Quand se dresse le Kruisberg avant l’ultime enchaînement Quaremont-Paterbeg, Alexander Kristoff et Niki Terpstra distancent le reste du peloton. Le coup va s’avérer payant. Le groupe de chasse ne réagit pas et le duo de tête file vers la victoire. Dans une position inconfortable, Niki Terpstra fait tout pour déstabiliser le rapide norvégien en sautant quelques relais et en les négligeant dans les 3 derniers kilomètres. Mais rien ne peut arrêter l’homme du début de saison 2015 qui garde son calme et dose justement ses efforts pour empêcher le retour de Greg Van Avermaet et Peter Sagan. Avec une aisance remarquable, Kristoff décroche son second monument.

N°5 : Liège-Bastogne-Liège, un roi et un dauphin

Resté aux aguets sans s’être dévoilé de la journée, le grand favori Alejandro Valverde (Movistar Team), vainqueur quatre jours plus tôt de la Flèche Wallonne, ajoute une troisième Doyenne à son palmarès devant Julian Alaphilippe, le même coureur qu’il avait devancé à Huy. Catapultés devant avec une quinzaine d’hommes (Bardet, Costa, Fuglsang, Henao, Kreuziger, Nibali, Pozzovivo, Rodriguez…) dans la côte de Saint-Nicolas à 5 kilomètres de l’arrivée, les deux hommes jouent des coudes dans la côte d’Ans, en haut de laquelle s’impose l’Espagnol. Déjà deux fois vainqueur en 2006 et 2008, deux fois 2ème en 2007 et 2014 et deux fois 3ème en 2010 (avant déclassement) et 2013, Alejandro Valverde fait l’effort au moment opportun pour virer en tête dans la dernière ligne droite et lancer un sprint qui va le mener vers une troisième victoire dans Liège-Bastogne-Liège.