N°1 : Arnaud Démare (FDJ), Milan-San Remo

Ce n’est pas tous les jours qu’un coureur français remporte un monument. En l’occurrence, dix-neuf ans se sont écoulés entre le sacre de Laurent Jalabert au Tour de Lombaride 1997 et le sprint victorieux d’Arnaud Démare sur la Via Roma au printemps dernier. En s’imposant à Milan-San Remo, le Picard a signé la treizième victoire française sur le premier monument de l’année. Cette victoire a autant de valeur pour son prestige que pour les circonstances dans lesquelles elle a été acquise. Les chances de victoire d’Arnaud Démare semblaient considérablement réduites au pied de la Cipressa en raison d’un accrochage. Mais une remontée folle (qu’il allait devoir justifier après qu’une polémique ait éclaté) lui permettait de recoller au peloton avant de s’imposer au terme d’un sprint pour le moins chaotique.

N°2 : Romain Bardet (Ag2r La Mondiale), 19ème étape du Tour de France

À deux jours de l’arrivée finale, il était temps pour le Tour de France de sortir de l’ennui profond dans lequel il s’était jusqu’alors englué. Entre Albertville et Saint-Gervais Mont Blanc, la Grande Boucle a trouvé le héros qui se montrerait capable de secouer des favoris amorphes. Romain Bardet a endossé ce rôle avec brio et a vu sa prise de risque être doublement récompensée. Son offensive dans la descente de la côte de Domancy aux allures de patinoire avec Mikaël Chérel allait lui permettre de remporter la seule victoire française du Tour 2016. Mais elle lui permettait également de doubler Nairo Quintana, Adam Yates et Bauke Mollema au classement général pour prendre, comme au Critérium du Dauphiné, la place de dauphin de Chris Froome sur les Champs-Elysées.

N°3 : Thibaut Pinot (FDJ), 3ème étape du Tour de Romandie

Avant cette saison, l’exercice du contre-la-montre avait engendré davantage de frustrations que de satisfactions chez Thibaut Pinot. Tirreno-Adriatico, Tour de Romandie, Tour de Suisse, autant d’épreuves bouclées au 4ème rang l’an dernier et où le Franc-Comtois a perdu le bénéfice de son podium provisoire dans le dernier rendez-vous chronométré. Alors le Franc-Comtois a travaillé dur pendant l’hiver et le travail n’a pas tardé à porter ses fruits : une première victoire au Critérium International, une 6ème place intéressante au Tour du Pays Basque, mais surtout une victoire en WorldTour au Tour de Romandie face à des clients. Sur un parcours vallonné, Thibaut Pinot domine ni plus ni moins que Tom Dumoulin, Bob Jungels et Chris Froome ! Ce jour-là, le grimpeur de l’équipe FDJ connaît l’apogée de son début de saison, deux mois avant de conquérir le maillot tricolore sur le contre-la-montre à Vesoul.

N°4 : Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step), Tour de Californie

C’est un fait, Julian Alaphilippe restera l’un des meilleurs coureurs tricolores de l’année 2016. Le Berrichon a beau avoir beaucoup tenté, il n’a gagné qu’à deux reprises cette année : une étape et le classement final du Tour de Californie. Le puncheur de l’équipe Etixx-Quick Step a répété le même schéma que l’an dernier en s’imposant avec autorité sur l’arrivée en altitude, mais a su conserver son avantage jusqu’au terme. Cette expérience américaine, au sortir d’une nouvelle campagne de classiques réussie, allait lancer toute la merveilleuse deuxième partie de saison du coureur encore diminué par une mononucléose durant les premiers mois de l’année. Julian Alaphilippe se sera montré épatant sur tous les rendez-vous estivaux. Du Critérium du Dauphiné où il prend la 6ème place au Tour de France où il peut nourrir des regrets sur l’étape de Culoz, en passant par un Championnat de France qu’il aurait pu conquérir ou un Championnat d’Europe où il bute sur un Peter Sagan intouchable. Mais c’est sans conteste la course olympique qui lui laissera le souvenir le plus amer. 4ème, Julian Alaphilippe avait incontestablement une médaille dans les jambes s’il n’avait pas couru à contretemps.

N°5 : Pierre Latour (Ag2r La Mondiale), 20ème étape du Tour d’Espagne

Avant d’aborder la dernière étape de montagne de son premier Grand Tour, Pierre Latour pouvait déjà largement se satisfaire de sa deuxième saison professionnelle. 14ème du Tour du Pays Basque, 12ème du Tour de Romandie, le Drômois avait même reçu l’honneur de porter le maillot jaune du Tour de Suisse. La 20ème étape de la Vuelta allait constituer la cerise sur le gâteau d’une saison 2016 brillante. Sur l’Alto de Aitana, Pierre Latour venait conquérir avec la manière sa première victoire d’étape sur un Grand Tour. Pourtant, le jeune grimpeur de 23 ans semblait s’être incliné face à Darwin Atapuma qui le distançait à 500 mètres du sommet. Mais c’est avec hargne que le coureur de l’équipe Ag2r La Mondiale s’accrochait pour revenir à la hauteur de son adversaire avant de mener son sprint victorieux dans les 100 derniers mètres.