Lorsque les aiguilles de la montre de Christian Prudhomme s’aligneront au sommet du cadran, que le directeur du Tour de France s’écartera du pupitre et que l’immense salle du Palais des Congrès de Paris sera soudain plongée dans le noir, un grand frisson parcourra l’assemblée. Les souffles retenus ne laisseront alors percevoir que le battement des cœurs de l’assistance, bientôt rejoint par le vrombissement annonciateur de la délivrance. Demain, à midi, les organisateurs du Tour de France lèveront le voile sur le parcours de la 98ème édition de la Grande Boucle. Le cérémonial est majestueux. Quelques heures seulement après le terme de la saison, il ouvre déjà sur l’avenir et une année 2011 qui s’écrit d’abord en coulisses, puisque c’est de la nature des tracés concoctés que dépendront les ambitions des uns et les illusions des autres.

Demain en fin de matinée, ce sont plus de 4000 invités qui tâcheront de répondre présent à l’invitation des organisateurs (si le trafic le permet !), tous les médias du monde étant à nouveau rassemblés. Pas pour se rappeler les bons souvenirs du mois de juillet passé, encore qu’un brin de nostalgie nous rattrapera forcément à la vue des somptueuses images projetées en ouverture sur l’écran géant du Palais des Congrès, mais pour évoquer l’avenir et le tracé de l’édition 2011 du plus bel événement cycliste au monde. Jusqu’ici, le secret a été relativement bien gardé. On dit relativement car on n’a pu empêcher des fuites d’être parvenues jusqu’à nos oreilles. Pas question de les relayer. D’abord parce que rien ne sera officiel avant demain midi, ensuite parce que des gens travaillent toute l’année à l’élaboration du tracé du Tour de France, et qu’il ne serait pas juste de leur voler la vedette en dévoilant les contours de leur œuvre avant l’heure.

Ne comptez donc pas sur nous pour vous dire quel dessin de la France se cache derrière la porte de Christian Prudhomme, au sixième étage de son bureau du Quai de la Bataille de Stalingrad… Ce qui est acquis, c’est que le Tour 2011 s’élancera de Vendée, de l’île de Noirmoutier et de son Passage du Gois précisément, via une première étape en direction du Mont des Alouettes à laquelle succédera un contre-la-montre par équipes aux Essarts. Une formule inédite qui laisse présager d’un tracé encore novateur. La suite, de ce qui s’est dit ici et là, elle passera vraisemblablement par un séjour en Bretagne et en Normandie, une descente vers les Pyrénées via le Massif Central, avant une explication finale décisive dans les Alpes, où le centenaire de l’ascension du Galibier devrait être honoré comme il se doit. Pas question d’en écrire davantage, rien ne sert de faire des spéculations. Le suspense sera levé demain midi à Paris…