Depuis quelques jours, la France entière est assommée par la chaleur, la fameuse canicule. Pas facile pour les passionnés de la Petite Reine de vivre leur passion. Coincés à la maison, dans le canapé, pour éviter le coup de chaud sous le casque. Dure réalité. Alors il leur fallait, il nous fallait, une respiration, une pause fraîcheur. Et comme souvent c’est d’une terre de vélo que la solution viendra : la Bretagne. Le Grand Prix de Plouay s’offre un rafraichissement qui nous fait du bien, à nous aussi. Nouveau nom, nouveau parcours mais toujours un gros plateau. Le nouveau Champion Olympique, Greg Van Avermaet (BMC Racing Team), est venu étrenner son beau vélo doré aux côtés du maillot arc-en-ciel – autre futur sujet de convoitises -, de Peter Sagan (Tinkoff). Le tenant du titre Alexander Kristoff (Team Katusha), Nacer Bouhanni (Cofidis), Bryan Coquard (Direct Energie) et Arnaud Démare (FDJ) promettent eux-aussi de faire chauffer la « plaque » dans la dernière ligne droite avec en tête une potentielle sélection pour les Championnats du Monde au Qatar, dans deux mois.

Malheureusement, le maillot irisé ne fera qu’une brève apparition. Handicapé par un virus, Peter Sagan quitte la route de la Bretagne Classic prématurément. Tant pis pour les absents, aux autres d’en profiter. C’est ce qu’ont en tête huit coureurs au moment de partir dans une drôle d’aventure. Simone Andreetta (Bardiani-CSF), Jack Bauer (Canondale-Drapac), Jean-Marc Bideau (Fortuneo-Vital Concept), Romain Combaud (Delko-Marseille-Provence-KTM), Damien Gaudin (Ag2r La Mondiale), Laurent Le Gac (FDJ), Matej Mohoric (Lampre-Merida), Alexandre Pichot (Direct Energie) s’échappent. Le coureur de la FDJ, sur ses terres, appuie fort sur les pédales avec toujours cet espoir, infime, de jouer la victoire. Ces hommes compteront jusqu’à 5’15’’ d’avance mais le peloton reviendra bien trop vite. Repris à 50 kilomètres de l’arrivée, c’est une autre course qui commence et qui surtout s’emballe.

Le crachin breton pourtant abandonné, les images sont encore floues. La situation de course a dû mal à s’éclaircir et un fameux adage résume le scénario : « il y en a partout sur la route ». Mais les scénarii se font et se défont très vite. Le traditionnel jeu du chat et de la souris est rétabli par quatre hommes : Alberto Betioll (Canondale-Drapac), Alexis Gougeard (Ag2r La Mondiale), Guillaume Martin (Wanty-Group Gobert) et Oliver Naesen (IAM Cycling). Mais les deux Français ne résisteront pas au rouleau compresseur belge qui avale les côtes de Lezot et de Ty Marrec avec force. Seul l’Italien de Canondale parvient à s’accrocher.

A l’arrière, le peloton peine à s’organiser malgré les intérêts communs. Tour à tour, Orica-BikeExchange, Katusha, Cofidis et le Team Sky se relaient à l’avant sans parvenir à combler l’écart. Une minute à 10 kilomètres de l’arrivée et la situation se tend car l’espoir est en passe de devenir réalité. A 4 kilomètres de l’arrivée, les puncheurs que sont Greg Van Avermaet, Michael Matthews (Orica-BikeExchange) et Rui Costa (Lampre-Merida) profitent d’un raidard pour faire le « jump ». En vain. Devant, la bascule est faite et les deux fuyards filent vers la ligne d’arrivée. Tel un pistard, Oliver Naesen joue avec les nerfs de son compagnon, refusant les relais tout en guettant l’écart avec la meute. Plus malin, plus véloce et simplement plus fort, le futur coureur d’Ag2r La Mondiale s’offre un succès de prestige pendant qu’Alexander Kristoff échoue à la troisième place, pour quelques secondes… Cette course a soufflé un léger vent de fraîcheur sur le cyclisme. Dynamique et pleine de suspens, on rendemanderait.

Côté féminin… 

Puisque les Hommes sont galants, ils ont laissé ces mesdames entrer les premières sur le circuit de Plouay. L’avant dernière manche de l’UCI Women’s World Tour se déroulait en effet hier sur les mêmes routes que la Bretagne Classic. Malgré l’absence de la Championne Olympique de Rio, Anna Van Der Breggen, d’autres championnes ont su se mettre en évidence. L’ancienne Championne du Monde Marianne Vos (Rabo-Liv) y est même allée de son petit numéro. Finalement, elle ne fera pas partie des quatorze qui se disputeront la victoire au sprint. Dans les dernières positions du groupe, la Polonaise Eugenia Bujak (BTC City Ljubljana) sort de sa boîte aux 250 mètres pour déborder ses adversaires. Lancée de loin, elle réussit à contenir le retour de l’Italienne Elena Cecchini (Canyon-SRAM).

Classement Hommes :

1. Oliver Naesen (BEL, IAM Cycling) les 233 km en 5h56’48’’
2. Alberto Bettiol (ITA, Canondale-Drapac) m.t.
3. Alexander Kristoff (NOR, Team Katusha) m.t.
4. Michael Matthews (AUS, Orica-BikeExchange) m.t.
5. John Degenkolb (ALL, Giant-Alpecin) m.t.
6. Marciej Paterski (POL, CCC Sprandi Polkowice) m.t.
7. Daniel Hoelgaard (NOR, FDJ) m.t.
8. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek-Segafredo) m.t.
9. Matteo Trentin (ITA, Etixx-Quickstep) m.t.
10. Edvald Boasson Hagen (NOR, Dimension Data) m.t.

Classement Dames :

1. Eugenia Bujak (POL, BTC City Ljubljana) les 121,5 km en 3h12’21’’ (37,9 km/h)
2. Elena Cecchini (ITA, Canyon-SRAM) m.t.
3. Joëlle Numainville (CAN, Cervélo-Bigla) m.t.
4. Katarzyna Niewiadoma (POL, Rabo-Liv) m.t.
5. Megan Guarnier (USA, Boels-Dolmans) m.t.
6. Leah Kirchmann (CAN, Optum-Kelly Benefit Strategies) m.t.
7. Carmen Small (USA, Cervélo Bigla) m.t.
8. Katrin Garfoot (AUS, Orica-AIS) m.t.
9. Elisa Longo Borghini (ITA, Wiggle High5) m.t.
10. Alena Amialiusik (BLR, Velocio-SRAM) m.t.