Cette fois, c’est parti pour de bon ! Le week-end d’ouverture avec l’enchaînement Circuit Het Nieuwsblad-Kuurne-Bruxelles-Kuurne nous avait mis l’eau à la bouche. Maintenant, en l’espace de dix jours, quatre belles classiques pavées nous attendent en Flandre. Le Tour des Flandres viendra conclure cette période (en Belgique, s’entend), et c’est A Travers la Flandre qui ouvre les hostilités aujourd’hui. À peine une quarantaine de kilomètres séparent Roulers, lieu de départ de Waregem, ville arrivée. Et pourtant, les organisateurs parviennent à tracer un parcours de 200 kilomètres ponctué de onze ascensions, la dernière, le Nokereberg, placée à 8 kilomètres de l’arrivée.

C’est à croire que le peloton était pressé d’en découdre. L’allure sera extrêmement rapide pendant toute la journée. Et pour cause, l’échappée d’une vingtaine de coureurs qui se dégage dans la première moitié de course présente un véritable danger. Il n’y a certes pas de gros leaders ni même d’outsiders, uniquement de simples baroudeurs et des équipiers, mais pratiquement toutes les formations sont présentes. Problème : les Movistar et les Orica-GreenEdge ne sont pas là et vont limiter l’avantage des fuyards aux alentours des deux minutes pendant une large partie de la course. Au moment où les difficultés commencent à s’enchaîner, le groupe qui s’est réduit au fil des ascensions est à portée de fusil du paquet.

Course de préparation s’il en est, A Travers La Flandre sert avant tout aux meilleurs à se tester. Marco Marcato (Cannondale) plante une première banderille, mais c’est l’accélération de Tom Boonen (Omega Pharma-Quick Step) dans « son » Taaienberg qui, sans faire trop de dégâts, permettra au Belge d’envoyer un signal fort à Fabian Cancellara et Peter Sagan qui n’auront pas manqué une miette du spectacle dans leur canapé. À l’avant, le groupe de tête s’est considérablement réduit avec sept survivants au moment d’aborder le Paterberg à 30 kilomètres de l’arrivée.

Ce virage à angle droit qui précède cette montée sèche de 360 mètres à 12 % nécessite un excellent placement. Or au sommet du Vieux Quaremont, quatre kilomètres plus tôt, Niki Terpstra (Omega Pharma-Quick Step) a bien vu que son leader Tom Boonen était moins bien que dans l’ascension dans laquelle il a l’habitude de se tester. Aussi, sans un leader à 100 %, voit-il une ouverture pour un éventuel doublé après une première victoire en 2012. Le Néerlandais veut à tout prix entamer le Paterberg en première position et force le passage, n’en déplaise à Ian Stannard (Team Sky). Le Batave accélère et sort de sa roue le Britannique. Il fond sur les échappés pour les déposer et se retrouver seul à moins de 30 kilomètres du but.

Son avance augmente sans cesse jusqu’à se porter à la demie minute, malgré les efforts des Trek Factory Racing qui mènent la chasse. Voyant que ses coéquipiers ne parviennent pas à combler l’écart, Stijn Devolder se lance lui même à la poursuite de Terpstra en compagnie de Nicki Sorensen (Tinkoff-Saxo), de Gert Steegmans (Omega Pharma-Quick Step) et… d’Alejandro Valverde (Movistar Team), définitivement insatiable et qui s’attaque désormais au terrain des classiques pavées. Les quatre hommes ne ménagent pas leurs efforts et paraissent même un temps en mesure de rentrer sur l’homme de tête. Mais le Néerlandais livre une prestation inouïe parvenant à résister au retour de ses poursuivants qui doivent abdiquer à moins de cinq kilomètres de l’arrivée. Terpstra file quant à lui en solitaire vers la ligne tandis que Tyler Farrar (Garmin-Sharp) règle le sprint du peloton pour la 2ème place.

Classement :

1. Niki Terpstra (PBS, Omega Pharma-Quick Step)
2. Tyler Farrar (USA, Garmin-Sharp)
3. Borut Bozic (SLO, Astana)
4. Jean-Pierre Drucker (LUX, Wanty-Groupe Gobert)
5. Sylvain Chavanel (FRA, IAM Cycling)
6. Jens Debusschere (BEL, Lotto-Belisol)
7. Tom Van Asbroeck (BEL, Topsport Vlaanderen-Baloise)
8. Oscar Gatto (ITA, Cannondale)
9. Jens Keukeleire (BEL, Orica-GreenEdge)
10. Yauheni Hutarovich (BLR, Ag2r La Mondiale)