Les blessures ne tombent jamais au bon moment, mais certaines interviennent à un timing plus mauvais que d’autres. Parlez-en à Sébastien Turgot (Ag2r La Mondiale) qui a vu son début de saison contrarié par une vilaine tendinite au genou contractée sur le Tour du Haut Var fin février. Trois semaines plus tard, le Nantais a retrouvé le chemin de la compétition ce week-end sur les deux manches de Coupe de France qu’il disputait chez lui. « C’est motivant de reprendre à la maison, estimait-il juste avant la Classic Loire-Atlantique. Les deux courses me permettront de voir si ça tient ou si ça lâche. Je sens que ça va mieux, même si j’ai encore une petite douleur. » Strap sur le genou, le coureur a bâché sur le circuit difficile de la Haye-Fouassière avant de prendre une anecdotique 96ème place le lendemain à Cholet-Pays de Loire.

Chez lui, ce n’est pourtant pas les résultats que venait chercher Sébastien Turgot, mais des kilomètres après une préparation tronquée. Depuis le Tour du Haut Var, le pensionnaire de l’équipe Ag2r La Mondiale n’a pratiquement pas roulé. Le coureur de 30 ans a ainsi observé une période de seize jours sans toucher à un vélo. Une course contre la montre commence donc pour se préparer sur ses objectifs majeurs qui vont intervenir dans les trois prochaines semaines.

Sébastien Turgot ne se fait d’ailleurs pas d’illusions. Avec aussi peu de jours de compétition et d’entraînement dans les jambes, il lui sera difficile de prétendre à jouer une place d’honneur lors des premières classiques flandriennes. Du coup, un objectif demeure, celui de réussir sa course fétiche. « Je veux essayer d’être au top pour Paris-Roubaix, explique le coureur qui a terminé trois fois dans le Top 15 de l’Enfer du Nord en trois ans. Je ne me fixe que ça dans la tête. C’est dans trois semaines, mais ça risque tout de même d’être limite. Depuis le Haut Var, je n’ai pratiquement pas roulé. »

C’est un nouveau coup dur que subit donc l’ancien protégé de Jean-René Bernaudeau. Depuis son arrivée chez Ag2r La Mondiale, Sébastien Turgot n’a pas pu montrer ce dont il était capable sur les classiques flandriennes après avoir souffert de malchance l’an dernier. Son dernier printemps en demi-teinte (avec une seule 14ème place à Roubaix comme lot de consolation) ne promet pas d’être bien meilleur cette année. Pas du même acabit en tout cas que celui qu’il avait réalisé en 2012 et 2013. Sous contrat avec la formation de Vincent Lavenu jusqu’en 2016, il restera encore un printemps à Sébastien Turgot pour assumer son leadership sur les classiques, quels que soient les résultats qu’il obtiendra ces prochaines semaines.

Le coureur de 30 ans qui n’a plus gagné depuis 2011 en dépit d’une belle pointe de vitesse n’attendra pourtant pas le mois d’avril 2016 pour se dévoiler.  La rédemption passera par d’autres épreuves. Renouer avec la victoire sera l’objectif que poursuivra Sébastien Turgot au cours des prochains mois avec une course clairement ciblée. « Je vais essayer de me préparer pour le Championnat de France, confie-t-il déjà. C’est un beau parcours qui en plus me convient bien. » Et à Chantonnay, le Nantais ne sera de toute façon pas très loin de la maison…