Le syndrome de l’essuie-glace. Voilà donc ce qui va balayer les chances de Thomas Voeckler (Team Europcar) de nous sortir en juillet un Tour de France aussi fameux que le dernier. Pris d’une douleur au genou droit dans les Alpes, alors qu’il disputait le Critérium du Dauphiné, celui qui a déjà passé vingt jours en jaune sur les routes du Tour (dix en 2004, dix en 2011) avait aujourd’hui rendez-vous pour une IRM. Le but de cette visite ? Déterminer avec précision l’origine d’une intense douleur qui l’a forcé à s’arrêter tant dans les Alpes du Dauphiné que dans les Pyrénées de la Route du Sud. L’examen a rendu son verdict : il souffre d’une inflammation de la bandelette ilio-tibiale. En d’autres termes, il s’agit d’une tendinite de l’extérieur du genou appelée également syndrome de l’essuie-glace, en référence au mouvement du tendon impliqué.

Les origines percées, le diagnostic posé, un traitement adéquat va être imposé au double champion de France. Et ce traitement est des plus contrariants à l’approche du Tour de France, qui s’élance dans douze jours de Liège : Thomas Voeckler va devoir observer huit jours de repos complet. Et qui dit complet dit interdiction de grimper sur le vélo, ne serait-ce qu’à efforts réduits. « C’est préjudiciable pour la préparation pour le Tour de France, qui va être contrariée, mais je serai frais, sans être au top, car je n’aurai repris le vélo que trois jours avant le départ, confie ce soir Thomas Voeckler à nos confrères de Ouest-France, parvenus à le joindre. Je relativise aussi, je ne suis pas Caliméro. J’ai été largement épargné par les blessures dans ma carrière. » N’empêche que celle-ci tombe au plus mauvais moment.

Outre un Tour de France qui s’annonce nettement plus compliqué que prévu pour un coureur qui n’avait, de toute évidence, pas retrouvé la verve qui était la sienne tout du long de l’année passée, c’est le Championnat de France auquel doit renoncer Thomas Voeckler. L’Alsacien, sacré deux fois dans cet événement en 2004 et 2010, est d’ores et déjà forfait pour la course de dimanche à Saint-Amand-les-Eaux. Suivi de près par le médecin de l’équipe Hubert Long, le coureur préféré du public français a maintenant huit jours pour se retaper dans l’espoir d’être d’attaque pour le Tour de France, où ses ambitions seront forcément revues à la baisse. Moins en vue que l’an dernier, Thomas Voeckler avait surtout séduit au printemps en multipliant de très belles performances sur le terrain des classiques printanières : 1er de la Flèche Brabançonne, 4ème de Liège-Bastogne-Liège, 5ème de l’Amstel Gold Race et 8ème du Tour des Flandres.