Depuis 2008, l’arrivée aux Lagunas de Neila est un classique du Tour de Burgos. A près de 2000 mètres d’altitude, ces lacs d’origine glaciaire sont d’une beauté à couper le souffle. Les coureurs du Tour de Burgos, eux, ne doivent pas manquer de souffle s’ils veulent gravir les 8 km à 8% de moyenne qui mènent à l’arrivée. Car aujourd’hui, c’est bel et bien une étape de haute-montagne qui attend le peloton. Les derniers vainqueurs aux Lagunas de Neila sont d’ailleurs tous des grimpeurs réputés : Juan-José Cobo (Saunier Duval-Prodir) en 2008, Ezequiel Mosquera (Xacobeo Galicia) en 2009, Samuel Sanchez (Euskaltel-Euskadi) en 2010 et la surprise Mikel Landa (Euskaltel-Euskadi) l’an dernier. Il ne s’agit pas non plus d’une simple course de côte puisque 4 côtes de 2ème catégorie et un col de 1ère catégorie sont à franchir avant l’ascension finale. Un gros morceau que certains coureurs ne pensent pas digérer. C’est le cas notamment de Nacer Bouhanni (FDJ-BigMat) qui ne prend pas le départ ce matin, tout comme son équipier Geoffrey Soupe.

Pour Sergio Pardilla (Movistar Team), Christian Meier (Orica-GreenEdge), Ian Stannard (Team Sky), Jérémie Galland (Saur-Sojasun) et Jarlinson Pantano (Colombia-Coldeportes), cette dernière étape constitue en revanche un terrain idéal pour s’échapper. Seul problème, Galland est 9ème du classement général à seulement 30 secondes du leader Daniel Moreno (Team Katusha). Bien que le français soit davantage réputé pour ses qualités de puncheur que de grimpeur, le Team Katusha ne peut accorder une trop large avance. A 50 kilomètres de l’arrivée, l’écart atteint 4 minutes et n’ira pas plus haut. Les hommes de tête abordent alors l’Alto de Rozavientos, difficulté de 1ère catégorie. Meilleurs grimpeurs que leurs compagnons de fuite, Pardilla et Pantano s’isolent en tête de la course. Le duo s’entend bien mais le train rouge de la Katusha éteint leur rêve d’échappée victorieuse. A 7 kilomètres de l’arrivée, soit au pied de la montée finale, le regroupement s’opère.

Il ne faut alors pas longtemps pour que le peloton explose complètement. En un petit kilomètre, il passe de 60 à 15 unités. Les pentes à 8% et le travail d’Alberto Losada (Team Katusha) sont terriblement efficaces en matière de lessiveuse. Mais cela n’est en rien comparable avec l’œuvre de Rigoberto Uran (Team Sky) qui se met à la planche pour son leader Sergio Henao. Quand Uran s’écarte, ils ne sont plus que 2 en tête : Henao et Johan-Esteban Chaves (Colombia-Coldeportes). Le cyclisme colombien est à la fête sur les pentes abruptes de Castille-et-Léon. Pendant ce temps, Daniel Moreno est à la peine. Accompagné de Javier Moreno (Movistar Team) et Franco Pellizotti (Androni Giocattoli), il accuse un retard de 30 secondes à 2 km de l’arrivée, lui qui en comptait 32 d’avance ce matin ! Le Tour de Burgos est en train de basculer. Sur la ligne d’arrivée, Henao fait le choix de laisser l’étape à Johan-Esteban Chaves. Pas de victoire d’étape pour Henao et même pas de victoire finale sur le Tour de Burgos puisque Daniel Moreno fait parler son punch dans les derniers hectomètres pour terminer avec 22 secondes de retard sur le duo colombien. Son Tour de Burgos est sauvé pour 10 secondes.

Classement 5ème étape :

1. Johan-Esteban Chaves (COL, Colombia-Coldeportes) les 170 km en 4h17’59 »
2. Sergio Henao (COL, Team Sky) m.t.
3. Igor Anton (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 11 sec.
4. Daniel Moreno (ESP, Team Katusha) à 22 sec.
5. Franco Pellizotti (ITA, Androni Giocattoli) à 26 sec.
6. Javier Moreno (ESP, Movistar Team) à 32 sec.
7. Mikel Landa (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 48 sec.
8. Giovanni Visconti (ITA, Movistar Team) à 55 sec.
9. Robert Gesink (PBS, Rabobank) à 58 sec.
10. David Arroyo (ESP, Movistar Team) à 1’16 »

Classement général final :

1. Daniel Moreno (ESP, Team Katusha) en 18h14’12 »
2. Sergio Henao (COL, Team Sky) à 10 sec.
3. Johan-Esteban Chaves (COL, Colombia-Coldeportes) à 16 sec.
4. Franco Pellizotti (ITA, Androni Giocattoli) à 50 sec.
5. Javier Moreno (ESP, Movistar Team) à 58 sec.
6. Robert Gesink (PBS, Rabobank) à 1’03 »
7. Giovanni Visconti (ITA, Movistar Team) à 1’09 »
8. Eros Capecchi (ITA, Liquigas-Cannondale) à 1’28 »
9. Igor Anton (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 1’29 »
10. Tom Dumoulin (PBS, Argos-Shimano) à 1’43 »