Bryan, vous étiez leader de l’omnium samedi soir après les trois premières manches, comment avez-vous dormi dans la perspective des épreuves de dimanche ?
Très bien. J’avais déjà vécu cette expérience aux Championnats du Monde il y a deux ans, quand j’étais leader du classement général après trois des six manches. J’avais basculé en tête avant la nuit. Mais ça ne s’était pas bien passé le lendemain et j’avais fini 8ème. J’ai appris de mes erreurs. Cette fois ça s’est très bien passé. J’ai très bien dormi, j’étais concentré. Je savais que la poursuite serait difficile, que j’allais avoir du mal à faire une place par rapport aux autres. Du coup j’ai relativisé. Et puis il valait mieux basculer en tête samedi soir plutôt qu’en 5ème position.

Avez-vous toujours cru au podium voire même au titre olympique ?
C’est sûr. J’ai cru longtemps à la médaille d’or. Avant le kilomètre, l’épreuve finale, nous étions trois à égalité au classement général. Ça ne s’est joué qu’à un tour de piste : 250 mètres. A ce moment-là j’étais encore champion olympique, meilleur temps que le Danois Lasse-Norman Hansen. Mais il n’a pas coincé et a été plus rapide que moi dans le dernier tour.

C’est une déception ?
Non, il a été plus fort et je lui adresse mes félicitations. Et ce qu’il a fait au scratch auparavant, revenir tout seul sur nous alors que nous avions déjà pris un tour aux autres concurrents, je n’aurais pas été capable de le faire.

Qu’est-ce qui vous attire dans l’omnium ?
Un peu tout. Il y a une diversité d’épreuves et c’est ce qui me plaît. J’ai toujours été un coureur d’endurance, un routier qui va très vite au sprint. C’est vraiment ça, je pense, que j’apprécie retrouver sur la piste, cette alliance entre la vitesse et l’endurance.

Pensez-vous que cette discipline complexe à appréhender ait un grand avenir aux Jeux Olympiques ?
Je n’en sais rien. Avant les Jeux Olympiques, je vous aurais dit que non, pas du tout. L’omnium a remplacé beaucoup de belles épreuves comme la course aux points, l’américaine ou la poursuite individuelle. Mais à écouter les gens, les réactions, je me rends compte que l’épreuve a été appréciée, surtout l’élimination. Certaines épreuves de l’omnium peuvent sembler incompréhensibles pour un spectateur novice, mais moi j’ai l’habitude et tout m’est clair.

Vous êtes routier au Vendée U, quand travaillez-vous la piste ?
C’est une discipline que l’on travaille surtout l’hiver mais ces derniers temps je l’ai travaillée tout le temps. J’habite Bordeaux, près du vélodrome, donc j’y suis allé dès que je le pouvais. Nous avons fait en outre beaucoup de stages avec Hervé Dagorne, tout le staff. Ça m’a permis d’atteindre ce niveau.

Quel va être votre programme d’ici la fin de saison ?
Je vais être aux Championnats d’Europe Espoirs sur route d’ici la fin de semaine prochaine. Ensuite je me reconcentrerai bien pour les Championnats du Monde sur route avant de rejoindre l’équipe Europcar. J’ai d’ailleurs reçu un petit message sympathique de Jean-René Bernaudeau après ma médaille d’argent.

Propos recueillis à Londres le 5 août 2012.