Cali, vous avez donné un concert au Club France à Londres. En avez-vous profité pour aller voir quelques compétitions ?
J’ai voulu effectivement profiter de mon déplacement pour en voir un certain nombre mais je n’avais pas imaginé comme les sites étaient aussi éclatés que ça, à droite, à gauche. Néanmoins j’ai eu le bonheur total d’aller à Wimbledon, le temple ! On a vu Serena Williams. On a vu Novak Djokovic jouer un super match contre Lleyton Hewitt. Après, on a pris le métro pour rejoindre le Parc Olympique, mais on s’est rendu compte que c’était à l’autre bout de la ville. C’est magnifique mais j’imaginais le truc plus petit !

Vous êtes branché vélo, on ne se trompe pas ?
J’adore le vélo, et je l’ai adoré à travers les performances de Bernard Hinault. C’est le coureur que j’ai vraiment suivi. Je l’ai rencontré il n’y a pas si longtemps. Je lui ai serré la main, j’ai discuté un peu avec lui, et j’étais impressionné comme un gamin. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup apporté. Ensuite j’ai bien aimé aussi la période Indurain. J’aimais bien ce coureur. Je le trouvais noble dans la gestuelle et la gestion des courses, même si ça pouvait sembler ennuyeux.

Avez-vous eu le privilège de suivre des épreuves ?
J’ai eu la chance de suivre quelques courses avec l’équipe Cofidis, lorsqu’Eric Boyer dirigeait le groupe. J’ai pu faire une étape mythique du Tour de France, entre Bourg d’Oisans et l’Alpe d’Huez. C’était dingue. J’ai aussi fait Liège-Bastogne-Liège. Ces expériences m’ont beaucoup touché.

A Londres, irez-vous voir les compétitions cyclistes à venir, comme le cyclisme sur piste ?
J’aimerais bien voir de la vitesse en vrai. Ce qui est assez fou, c’est le moment où les sprinteurs se cherchent, se regardent, presque immobiles, avant de démarrer. C’est énormément tactique et c’est un moment que j’aimerais vivre en vrai. Ça doit être un moment très fort en tension. Le cyclisme sur piste, je l’ai souvent regardé à la télé mais jamais vécu en vrai, ça peut être l’occasion.

Vous aimez le vélo, mais en faites-vous ?
Non, j’ai grandi dans un village des Pyrénées-Orientales où les moindres mètres étaient des côtes. C’était assez compliqué. En revanche, je me souviens bien de mon premier vélo. C’était un Gitane, comme Bernard Hinault, de couleur mauve. Je me souviens de son poids. Je le trouvais léger à l’époque. Or je me suis amusé l’autre jour à peser des vélos d’aujourd’hui, et j’ai juste trouvé ça effrayant ! Aujourd’hui j’essaie simplement de faire du VTT avec mes enfants.

Vous êtes un homme de scène, comprenez-vous l’enthousiasme que peut générer auprès d’un athlète la frénésie du public ?
Oui. A Wimbledon, le fait de voir Djokovic ou Serena Williams lever les bras mais être vraiment émus à la fin du match le prouve. Ce sont de grands champions qui font de grands tournois toute l’année. Mais là ce sont les Jeux Olympiques et on les sentait touchés alors qu’il ne s’agissait que des huitièmes de finale. J’avais des frissons. Je peux imaginer cette force-là et comment ils peuvent se transcender devant un public qui crie, qui hurle, c’est super beau.

Y a-t-il des enceintes qui vous font plus vibrer que d’autres ?
Sportivement, mon temple c’est le stade Aimé Giral de Perpignan pour l’équipe de rugby. Je vais être un peu chauvin mais étant donné qu’on a le meilleur public, on a forcément le meilleur stade. Je ne suis pas allé à Old Trafford, mais j’aimerais bien y aller avec mon ami Eric Cantona. J’ai aussi eu la chance de faire Roland Garros. Et puis en vélo, j’ai eu la chance de jouer à Huy, en Belgique. Je suis allé reconnaître à pied le fameux Mur de Huy. J’ai trouvé ça mythique. Je me suis demandé comment ils arrivaient à aller là-haut en vélo.

On sent que le sport inspire beaucoup un artiste comme vous, pourquoi le thème n’est-il pas davantage exploité dans la chanson ?
J’ai fait une chanson qui s’appelle Cantona. Après, pour faire une belle chanson à partir du sport, il faudrait qu’un footballeur marque en tirant à 50 mètres du but, que tout le monde saute sur le joueur, puis qu’au moment où les uns, les autres, se retirent de la mêlée, on découvre que les deux du dessous sont en train de s’embrasser sur la bouche et qu’ils sont fous amoureux. Là, ça me donnerait envie d’écrire une belle chanson !

Propos recueillis à Londres le 1er août 2012.