On ignore si le ciel choisira d’arroser à sa manière les 30 ans du Roc d’Azur ce week-end, toujours est-il que c’est drapé des teintes qui ont donné leur nom à l’événement automnal, ce splendide bleu azur, qu’il ouvre ce matin les festivités. Ceux qui s’alignent sur la grille de départ dès 8h00 sous un soleil ardent, 20° déjà, seront les derniers à pouvoir vous parler d’un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. Eux ont déjà tous franchi le cap de la trentaine que célèbre cette semaine le Roc d’Azur. Et ils s’engagent à l’assaut d’un Roc Masters de 44 kilomètres à travers le massif des Maures. Pas de changement notable au parcours que Rémy Grosdidier maîtrise à la perfection, lui qui a remporté les trois dernières éditions, soit tous les Roc Masters depuis qu’il concourt dans la catégorie des 30 ans et plus.

Ce n’est pas une surprise que de retrouver le pilote Look en tête lorsque la première grosse montée se présente à la sortie de la base nature. Mais ce n’est pas lui qui fait la décision dans l’ascension mais le Suisse Jürg Graf. « Je le connaissais car on courait ensemble il y a une dizaine d’années, note Frédéric Frech, de retour sur le Roc après plusieurs années d’absence. Je savais qu’il était costaud. Seuls Rémy et moi avons réussi à le suivre dans la bosse. »

S’ensuit la première descente dans laquelle Rémy Grosdidier choisit d’attaquer fort sur son tout-suspendu. « Je n’ai même pas essayé de le suivre sur mon VTT rigide, poursuit Frech. J’ai aussitôt pris un gros écart. » Pas Jürg Graf, qui essaie de suivre le super favori mais qui va vite le payer. « Il est soudain sorti de la trace dans un virage, raconte Rémy Grosdidier. J’ai entendu pah, je pense qu’il a crevé. » Ce que confirme Frédéric Frech, repoussé au rang de poursuivant direct. Mais au bas de la descente, l’homme de tête possède déjà 30 secondes d’avance. Il s’engage alors dans son schéma de course traditionnel. « J’ai fait la course devant, comme les années précédentes, en essayant de creuser l’écart sur la première partie de course pour pouvoir mieux gérer sur la fin quand les jambes commencent à être dures. »

« Dans les montées nous étions sans doute pareils, estime Frédéric Frech. Mais dès qu’il y avait une descente il en remettait une couche. Je note trois facteurs à sa supériorité : d’abord il descend mieux que moi, ensuite il a un tout-suspendu, enfin cela faisait quatre ans que je n’étais pas venu sur le Roc, si bien que j’avais perdu mes repères. Je ne connais plus du tout ce style de descente, ça ne ressemble pas trop à ce que j’ai chez moi en Alsace, j’étais un peu perdu ! »

Et voilà donc Rémy Grosdidier en chemin pour une quatrième victoire de suite sur le Roc Masters, lui qui admet courir pour le plaisir mais fait de l’épreuve du jeudi son petit objectif de fin de saison. « Finalement le seul changement par rapport aux années passées c’est mon passage sur des 27.5″ contre 26″ autrefois, dit-il. La taille de roue plus importante permet de mieux rouler les obstacles. » En dépit des crampes qui commencent à arriver dans les dernières montées, l’Alsacien se présente le premier sur la base nature de Fréjus, où il devance Frédéric Frech et Nicolas Durin. Avec un seul petit regret : « je trouve le parcours de moins en moins cassant d’année en année, plus roulant malheureusement. De plus en plus de bulldozers lissent le parcours, ce qui est dommage car ça doit rester du VTT. Après, il faut tout de même des pistes assez larges pour permettre à la masse de passer derrière. »

Ils seront encore pas loin de 20000 à succéder aux Masters jusqu’à dimanche !

Classement :

1. Rémy Grosdidier en 1h52’32 »
2. Frédéric Frech à 2’28 »
3. Nicolas Durin à 3’26 »
4. Grégory Pascal à 3’28 »
5. Nicolas Sire à 4’02 »
6. Pierre-Alexandre Dupuis à 4’03 »
7. Sébastien Le Naour à 6’07 »
8. Jürg Graf à 7’07 »
9. Kevin Graux à 7’57 »
10. René Hördemann à 8’38 »