Adrien, tu es à la tête du team qui as eu l’intersaison le plus agité, avais-tu hâte que la saison commence ?
Nous avons eu un gros hiver, très compliqué. Cédric Ravanel m’a beaucoup aidé dans la construction de ce projet. Nous avions hâte qu’il voie le jour et nous sommes soulagés que la saison soit partie avec nous. Tout a été difficile. Nous sommes vraiment partis d’une feuille blanche sur un nouveau projet mais autour d’un encadrement préservé car performant et efficace. Nous avons tout remis à plat pour faire la plus belle structure possible. Ca a été un travail de longue haleine.

Maintenant que la saison est partie, on a le sentiment de te trouver plus serein qu’auparavant ?
Oui, c’est presque bizarre ! Le but c’est que l’encadrement soit serein pour que les pilotes le soient. Une structure comme la nôtre demande une organisation irréprochable. Et si tout est irréprochable je suis plus serein.

En termes de moyens, comment évalues-tu la progression entre le team GT-Skoda-Chamonix et le Team Keops que tu dirigeais l’an dernier ?
Nous avions déjà un bon budget l’année dernière. Là, tout a été multiplié par deux en termes de financement. Au niveau du matériel, ça a aussi pris une toute autre dimension. Nous possédons énormément de matos.

A Saint-Raphaël pour la grande rentrée nationale en Coupe de France, le team s’est imposé en relais par équipe. C’était une volonté de marquer le début de saison ?
Une volonté, oui, on ne peut pas s’en cacher. Nous avons eu un hiver mouvementé mais beaucoup de retours presse à partir du mois de janvier. J’ai presque envie de dire que c’est bien beau de faire les malins dans les magazines mais après il faut rouler ! On se devait de commencer comme on l’a fait à Saint-Raphaël.

La Coupe de France représente-t-elle un objectif majeur du team ?
Pas du tout. Pour différentes raisons. La Coupe du Monde, qui reste notre priorité, va nous faire sauter quelques manches de Coupe de France, notamment cet été quand nous allons partir près de trois semaines aux Etats-Unis. Le classement par équipes va être faussé. Et puis nos coureurs vont aller chercher des points UCI sur des courses mieux cotées. Nous n’avons donc pas fait de fixation sur la Coupe de France.

Même en ce qui concerne les jeunes ?
Côté jeunes, Cécile Delaire garde la Coupe de France pour objectif majeur. Julien Trarieux fera quant à lui tout le début de saison à l’international. On fera le point en milieu de saison pour savoir si on continue comme ça.

Le but est-il aussi de rafler un maximum de points UCI afin de permettre à deux filles d’être sélectionnées en équipe de France pour les Jeux de Londres ?
C’est sûr que la France est dans une position un peu délicate. A l’heure actuelle deux filles seraient sélectionnées mais cela se joue à quelques points. Ce n’est donc pas gagné du tout. La sélection de Julie Bresset paraît incontestable. Il va maintenant falloir se battre pour une éventuelle deuxième place. A nous de cravacher !

Quels sont tes premiers sentiments quant au parcours présenté pour les Jeux Olympiques ?
C’est un mixte de dégoût et de colère. On est très loin de l’esprit VTT. Il a été convenu de faire un pacte entre les équipes concernées pour essayer de lancer un mouvement auprès de l’Union Cycliste Internationale. Un circuit tel que celui présenté serait catastrophique pour le VTT. On parle clairement de fourches rigides, de grandes roues, de pneus lisses, on est à des années-lumière du VTT.

Où situes-tu les Championnats de France dans les enjeux de la saison 2011 ?
Ca va être très compliqué cette année. On reviendra de la Coupe du Monde au Canada, avec huit heures de décalage horaire. On atterrit en France le mardi pour filer directement aux Championnats de France ! Je ne me risquerai à aucun pronostic, tout dépendra de l’état de forme et de récupération de chacun. Nous nous devrons tout de même d’être présents car nous nous revendiquons l’une des plus grandes équipes françaises. Mais on garde à l’esprit que ce sera très compliqué. On fera comme on pourra.

Propos recueillis à Saint-Raphaël le 3 avril 2011.