Nice n’accueillait donc pas que les Championnats du Monde de patinage artistique cette semaine. Il y avait aussi la Charly Bérard, du nom de l’équipier fidèle, qui a aujourd’hui la modestie et le clin d’œil à la BD de nommer la Charly B’. Année après année, les routes restent identiques en ce qui concerne les deux parcours proposés, le 85 et le 115 kilomètres, avec respectivement 1300 et 2400 mètres de dénivellation positive. Ces routes, ce sont celles de Louis Nucéra ou René Vietto, à qui une stèle est dédiée au sommet du col de Braus, qu’on évite puisqu’au sommet on tire vers le col de l’Ablé ou col de l’Orme.

Deux parcours courts certes, mais très physiques, où pratiquement aucun moment de répit n’est proposé, si ce ne sont les 25 derniers kilomètres roulants pour arriver à Nice. Les deux parcours étaient amenés à se mélanger puisque le 115 kilomètres partait à 9h00, le 85 à 10h00, donc regroupements juste après l’Escarène pour glisser rapidement vers Nice et le stade Vauban, qui avait dû se pousser (un peu) pour laisser des places de parking pour les Championnats du Monde sur Glace.

Si la patinoire toute proche pouvait légitimement jeter un froid, rien de tout ça au départ de cette Charly B’ où l’accueil était sympathique et décontracté, avec le café qui va bien, pour les 600 et quelques engagés. La météo aura été d’un bout à l’autre favorable, et à la douche les marques du soleil apparaissaient, c’est dire. Pour reconnaître les locaux des coureurs venus de plus loin, c’est simple : ils ont leurs maillots, certes (Cavigal de Nice, Sprinter Club de Nice, etc.), mais surtout beaucoup de coureurs de la côte ont encore les jambières, corsaires, manches longues, couvre-chaussures (eh oui, avec 23° à l’arrivée !) voire même coupe-vent bien « prise au vent », comme quoi quand on a de très bonnes conditions météos, on ne s’en rend pas forcément compte.

270 classés sur le parcours 115 kilomètres pour 317 sur le programme court, autant dire que les départs, même s’ils sont un peu « urbains » (on ne peut pas tout avoir) ont été bien gérés, bien encadrés par les motards et la police municipale. Départ neutralisé avec en guest star Geoffroy Lequatre, très affûté, venu faire le départ mais sans participer à la course, puis départ presque lancé avec la montée vers Falicon, puis Aspremont, Laval, Saint-Blaise, histoire de soigner les notes techniques en montée, mais surtout en descente où beaucoup de virages sont très marqués (on n’est pas bien loin des parcours du rallye de Monte-Carlo), autant dire qu’il faut avoir vérifié les patins, en liège ceux-là, on a quitté Nice et ses triple axels depuis longtemps !

Première bosse et premier écrémage pour le groupe de tête qui aborde la seconde difficulté et va enchaîner jusqu’au col de l’Ablé avec une bonne trentaine d’unités. Riviera oblige, ça parle un peu toutes les langues, peloton international où Anglo-saxons, voire Russes et Kazakhs, sont présents, un peu comme si la destination des pros (Monaco, Nice et leurs environs) attirait les cyclosportifs, l’attractivité fiscale en moins et les obligations de travail en plus.

Sur le programme court, il faut aller au millième de seconde pour départager Jean-Philippe Valenti, sur la plus haute marche, et Julien Amadori, son dauphin. En retrait aux plans artistique et technique, mais surtout avec presque quatre minutes de débours, Frédéric Lacadée empoche le bronze. Chez les féminines, trop peu nombreuses, pas de trace de Surya Bonally, mais la qualité est là avec Catherine Meunier qui termine 25ème au scratch en 2h27’39 » soit moins de 10 minutes de plus que le vainqueur du jour.

Sur le 115 kilomètres, la différence s’est faite plus dans la rapide et technique descente du col de l’Ablé ou de l’Orme, bien refaite et parfaitement macadamisée sur sa partie supérieure, où il ne fallait pas laisser trop d’intervalles au risque de lâcher les motos, voire les turbos (on est proches du Turini) et c’est ce qui a fait une partie des écarts à l’arrivée. A Vinokourov sous d’autres cieux, c’est Andrey Mizurov qui colle trois minutes à Michel Chocol, une référence en termes de performances cyclos en France mais surtout en Italie, qui lui-même arrive avec trois minutes sur Arnaud Dubois. Tous ces bons rouleurs ont tenu en respect une meute de six coureurs qui termine en 3h26’10 » dont les vainqueurs de catégories sur la Haute Route duos Richard Scales et solos avec Michel Roux. Haute Route qui reviendra à Nice en provenance de Genève avec quelques cols alpins au milieu (!) du 19 au 25 août. A noter la belle 11ème place de Stéphane Mifsud, comme quoi la plongée sous-marine, c’est bien sût du très haut niveau, surtout aux niveaux des records mondiaux.

En féminines, c’est Lucy Carr qui gagne la médaille d’or avec la 126ème place au scratch en 4h12’09 ». Belle édition de cette Charly B’ 2012 à laquelle a contribué une super équipe d’organisation, très féminine dans l’accueil et la gestion des services apportés aux coureurs, et très belle journée de vélo pour tous. Médaille d’or à tous, pas trop de chutes, on a laissé ça aux porteurs de lames plutôt affûtées de la patinoire d’à-côté. En vélo, ça ne marque ni n’enlève de points. Des journées de vélo comme ça, avec la cyclo le matin, puis le VTT l’après-midi avec la Coupe de France à Saint-Raphaël ou le canapé devant le Tour des Flandres, pour les fans absolus de vélo, on en redemande.

Classement 115 km :

1. Andrey Mizurov en 3h18’14 »
2. Michel Chocol en 3h21’15 »
3. Arnaud Dubois en 3h24’18 »
4. Hervé Banti en 3h24’38 »
5. Tibault Athane en 3h26’08 »
6. David Polveroni en 3h26’09 »
7. Richard Scales en 3h26’09 »
8. Frederic Gauthier en 3h26’10 »
9. Fredrik Hollen en 3h26’10 »
10. Michel Roux en 3h26’10 »

126 et 1ère féminine. Lucy Carr en 4h12’09 »

Classement 85 km :

1. Jean-Philippe Valenti en 2h18’48 »
2. Julien Amadori en 2h18’48 »
3. Frédéric Lacadee en 2h22’35 »

25 et 1ère féminine. Catherine Meunier en 2h27’39 »