On a coutume de dire que la météo, sur une belle organisation, est la cerise sur le gâteau… On parlera de nougat pour Montélimar ! Que dire de cette 4ème édition si ce n’est que le gâteau était bon, très bon, même excellent. Il a seulement manqué de nougat ! La météo était annoncée pluvieuse, elle l’a été. Une semaine après un Raid des Alpilles marqué par le froid et la pluie, la Corima Drôme Provençale s’est à son tour disputée sous la pluie mais sans le froid.

Les conditions moins agréables que les années passées n’ont guère entamé le moral des 1530 engagés sur les trois circuits cyclosportifs proposés (460 sur les randonnées) : le parcours royal sur 141 kilomètres, le parcours intermédiaire sur 111 kilomètres et le parcours d’entrée en matière sur 76 kilomètres. Une très belle réussite côté participation, les inscriptions ayant été closes une semaine avant la date-butoir. A Montélimar, les organisateurs ont en effet choisi de bloquer le nombre d’engagés pour assurer une qualité de prestation à la hauteur. Malgré tout avec près de 2000 participants un nouveau record a été battu. On peut désormais le dire : la vraie saison de cyclosport commence à la Corima Drôme Provençale.

Après trois années sur un parcours similaire, les organisateurs ont choisi cette année de modifier le tracé. Si la météo ne nous aura guère permis d’apprécier à leur juste valeur les nouveautés proposées, plongées dans le brouillard, la traversée des champs de lavande qu’on imagine enchanteurs avant l’été, ont été comme une invitation à revenir rouler dans la Drôme ces prochains mois.

A la sortie de Montélimar, direction Espeluche, qui marque le pied du Colombier, le col qui pimente cette année la première partie du parcours. De ce côté-là, on n’a pas les éoliennes pour voir où en est le sommet, mais les virages bien découpés sont très agréables à grimper et les cloches des spectateurs, nombreux sous les parapluies, sont un bon élément de repère pour savoir où en est la tête de course ! Cette première difficulté écrème le peloton avant d’aborder des routes plus serrées vers Grignan, Taulignan, Dieulefit ou Bourdeaux, de nombreux villages animés et où les ravitaillements sont placés de manière très judicieuse. Ils sont très bien fournis et on en aura même vu un à l’abri, un plus pour tous !

Les difficultés s’enchaînent, notamment à travers la côte de Vesc, peut-être la partie la plus sélective du parcours, qui permet d’affiner encore les groupes. Les meilleurs se retrouvent devant. Ce nouveau tracé nous aura semblé d’égale difficulté à celui des années précédentes. Surtout, on aura apprécié que les dernières difficultés soient rapprochées de la ligne d’arrivée, cassant la monotonie des bouts droits des années passées. Une vingtaine de kilomètres aura permis de reprendre ses esprits avant de retrouver le clou de la journée, le mur de Montélimar, en fait un passage folklorique de 200 mètres à 24 % du côté du château, avec tapis rouge sur les côtés pour ceux désirant monter à pied sans abîmer leurs cales.

Placé à 2 kilomètres de l’arrivée, ce petit clin d’œil marrant n’aura pas été décisif dans les classements. La seule chose que l’on pourrait suggérer pour les années suivantes, c’est d’indiquer que le mur intervient à la sortie d’un virage car certains ont dû cafouiller au niveau des changements de vitesse quand on n’avait pas le droit à l’erreur ici !

Côté course, ça aura roulé très vite. Lionel Genthon, qui a mis à l’épreuve le carbone de ses roues Corima sous la pluie, a terminé main dans la main avec le local Nicolas Reynaud (Saint-James Vélo Club Montélimar), l’ancien pro de RAGT Semences, qui travaille désormais à la mairie de Montélimar. Il y avait du très gros niveau avec des gens comme Benoît Luminet, Loïc Herbreteau, le tout dans une bonne ambiance. Sur le 111 kilomètres, qui aura eu plus de succès compte tenu de la météo, Anthony Deville (VC des Alpilles) gagne en 3h08’37 », moins d’une minute avant Bruno Duquenne (USC Vaison-la-Romaine), qui règle cinq coureurs au sprint. Victoire de Martin Radisson (Vélo Club Valrhona) sur le 76 kilomètres.

A l’arrivée, c’est repas chaud servi très rapidement comme les organisateurs ont pris la bonne habitude de le faire. Les podiums et remises de prix à partir de 15h30 sont dans le timing. Il faut souligner et féliciter l’énorme implication des bénévoles. La Corima, ce sont plus de 300 bénévoles, équipés et très bien briefés. Le fléchage est irréprochable et extrêmement efficace, jaune sur le macadam noir.

Bref, une journée parfaite ou presque car en ce début de saison le respect de l’environnement n’est pas vraiment à la hauteur. Des gens ont clairement balancé leurs emballages dans la nature. On en veut pour preuve un coureur de Porto-Vecchio qui se reconnaîtra et qui, on l’espère, ne fait pas la même chose sur son Ile de Beauté. Il faut réprimer ce genre de geste. Pas question d’oublier, en ce début de saison, les bonnes habitudes prises en matière de respect de l’environnement.

Si l’on pourra déplorer la météo – mais on fait du vélo, pas du bridge – cette Corima 2013 aura été un plein succès. On souhaitera seulement pour 2014 un très bon nougat au sommet du gâteau !

Le témoin Vélo 101… Bruno Duquenne (USC Vaison-la-Romaine)

Bruno, tu as pris la 2ème place du parcours intermédiaire dans des conditions qui semblent t’avantager ?
La pluie me va bien, oui. A chaque fois je finis devant. 2ème de la Corima, sur le parcours 111 kilomètres, certes, c’est super. La première bosse était un peu pentue pour mon gabarit : 82 kg, il faut les monter ! A la bifurcation des deux parcours nous avons été informés de la présence d’une échappée de quatre coureurs. Finalement nous les avons rattrapés et la décision s’est faite à la pédale dans les 15 derniers kilomètres. Anthony Deville était au-dessus du lot, il a fini seul devant. J’ai gagné le sprint à cinq pour la 2ème place.

Qu’as-tu pensé du mur de Montélimar, la nouveauté du final ?
Je l’ai découvert et heureusement que des gens en bas m’ont dit de passer le petit plateau, sans quoi je me serais fait piéger à la sortie du virage. Je l’ai bien passé. 24 %, c’est rare mais c’est bien.

Quel est ton sentiment sur l’organisation de la cyclo ?
Ça fait quatre fois que je viens sur la Corima Drôme Provençale et c’est toujours parfait. Il n’y a rien à dire. Les bénévoles sont là, il n’y pas de souci sur les classements, c’est super.

Quel va être ton programme à venir ?
Mon objectif, c’est le Challenge Gardéchois. J’ai fait les deux premières épreuves, je suis en tête du scratch court, l’objectif est de faire les trois dernières épreuves du challenge et de finir au moins sur le podium.

Quel a été ton parcours à vélo ?
Je fais du vélo depuis l’âge de 9 ans. J’ai 41 ans. Je fais partie du bureau de l’USC Vaison-la-Romaine, dont je m’occupe du blog : http://velovaison.over-blog.com. Ce club me tient beaucoup à cœur. Nous sommes une cinquantaine de licenciés uniquement Ufolep. On tourne sur les Ufolep PACA et sur les cyclos. Nous sommes très bien organisés, avec deux entraînements par semaine sur des parcours prévus à l’avance.

Classement 141 km :

1. Lionel Genthon (Invité Corima) en 3h53’37 »
2. Nicolas Reynaud (Saint-James Vélo Club Montélimar) en 3h53’37 »
3. Adrien Le Roy (OCVO 95) en 3h59’11 »
4. Benoît Luminet en 3h59’12 »
5. Frédéric Lubach (OCVO 95) en 3h59’12 »
6. Frédéric Ostian (Chamrousse Team Cyclosport) en 4h00’05 »
7. Nicolas Chapel (Team Montagnac AC) en 4h00’50 »
8. Loïc Herbreteau (Ekoï) en 4h02’35 »
9. David Polveroni (VC Pontos) en 4h04’38 »
10. Patrick Fiorentino (CSC La Ciotat) en 4h04’38 »

179 et 1ère féminine. Jane Kilmartin (Pédale des Eaux Vives) en 4h52’06 »

Classement 111 km :

1. Anthony Deville (VC des Alpilles) en 3h08’37 »
2. Bruno Duquenne (USC Vaison-la-Romaine) en 3h09’11 »
3. Valentin Calligaro (Saint-James Vélo Club Montélimar) en 3h09’11 »

14 et 1ère féminine. Magdalena De Saint-Jean (VC La Pomme Marseille) en 3h10’22 »

Classement 76 km :

1. Martin Radisson (VC Valrhona) en 2h14’56 »
2. Damien Cherfaoui (VC Valrhona) en 2h14’57 »
3. Romuald Gillet (Saint-James Vélo Club Montélimar) en 2h15’03 »

44 et 1ère féminine. Laure-Anne Ferrent (Chambéry Cyclisme Compétition) en 2h37’33 »