Pour sa 5ème édition, la Haute Route Alpes a vu les choses en grand avec un nombre record de participants, 650 au départ de la Promenade des Anglais à Nice le dimanche 23 août, pour l’équivalent six jours plus tard à Genève de 1500 ascensions de l’Everest si l’on considère que les 600 cyclistes parvenus sur les rives du lac Léman ont gravi au total 12 millions de mètres de dénivelé ! Pris individuellement, chacun aura parcouru 855 kilomètres entre Nice et Genève mais surtout franchi vingt-et-un sommets alpins en sept jours de course pour 22150 mètres de dénivelé !

Sept jours à traverser les Alpes du sud au nord (une nouveauté) et à tutoyer les Géants des Alpes parmi lesquels le col de la Bonette, deuxième plus haut col d’Europe avec ses 2715 mètres d’altitude, et le mythique col du Galibier. Soit les cols les plus redoutables et les plus célèbres du monde du cyclisme découverts ou revisités dans des conditions optimales, puisqu’en cinq éditions les organisateurs de la Haute Route Alpes (qui ont depuis décliné l’événement aux Pyrénées et aux Dolomites) ont su trouver une formule et des prestations dignes du coûteux billet d’entrée.

Des repas pensés pour les athlètes (entrées, salades, pâtes, produits laitiers, fruits…), des douches, des massages, une assistance Mavic, des hébergements de qualité… Ici tout est pensé pour le cyclosportif, qui n’a presque plus qu’à pédaler. Et à en prendre plein les yeux et les jambes dans les cols qui ont fait la magie du Tour de France.

Les deux premières étapes auront constitué des moments forts de la Haute Route Alpes avec pas moins de 8000 mètres d’ascension et trois cols jamais empruntés (les cols de Nice, Saint-Roch et des Portes) en ouverture entre Nice et Auron, sous des épisodes pluvieux. Déjà se présentait l’étape-reine, 152 kilomètres d’Auron à Briançon en passant par le col de la Bonette, le col de Vars et le col d’Izoard ! Si bien que le contre-la-montre proposé au troisième jour sur la montée du Granon (12,2 km à 9 %) offrait un peu de répit à ceux qui n’avaient plus à faire le choix de tout donner pour réaliser un bon chrono et défendre une place au classement général.

Sous un soleil radieux retrouvé, le peloton aura ensuite découvert les stations des 2 Alpes et de la Toussuire, nouvelles villes-étapes de la Haute Route, qu’ils auront atteint par le Lautaret, le Galibier, le Télégraphe et la Croix de Fer s’agissant de l’ascension des 2 Alpes, par la Sarenne et la Croix de Fer s’agissant de celle menant à la Toussuire. La conclusion de cet incroyable périple sera passée par Megève (via les cols du Chaussy, de la Madeleine et des Saisies), ville-étape fidèle à la Haute Route depuis sa première édition en 2011, avant un dernier bout vers Genève par les Aravis, la Croix Fry et les Pitons, le chronomètre s’arrêtent à Annemasse pour permettre, comme c’est de tradition, à l’ensemble des finishers de rallier en convoi la ligne d’arrivée à Genève.

Une fois de plus, l’organisateur aura invité les participants aux cinquante nationalités à repousser leurs limites en se frottant aux cols les plus réputés du monde. Et cet inversement des parcours de Nice à Genève aura permis de découvrir l’autre versant des cols si familiers de la Haute Route. Mais que l’on franchisse les Alpes du nord au sud ou du sud au nord, le nom du lauréat reste le même au palmarès puisque Peter Pouly, en s’imposant sur six des sept étapes, aura remporté là sa cinquième Haute Route Alpes.

Une édition 2015 qui restera associée à quelques images comme l’ascension du point culminant, le col de la Bonnette, point d’orgue de l’étape marathon qui s’est déroulée dans des conditions pluvieuses, ou la double ascension du col de la Croix de Fer, non prévue initialement mais sur laquelle les organisateurs se sont rabattus après la fermeture du tunnel du Chambon à la suite d’un glissement de terrain.