Dimanche, direction Bessèges, dans les Cévennes, limitrophes à la Lozère, où avait lieu la 17ème édition de la Roland Fangille, dernière manche du Challenge Gardéchois, commencé quatre mois plus tôt, le 4 février, par un froid polaire (-5° avec rafales à 100 km/h). Pour la dernière, on pouvait espérer un temps de saison… mais le temps n’aura pas été davantage de la partie, le soleil étant resté la veille au sommet du Ventoux pour la Beaumes-de-Venise.

Deux parcours étaient prévus sur cette Roland Fangille 2012 : 135 kilomètres (1700 mètres de dénivelé positif) et 84 kilomètres (1000 mètres) avec la visite de magnifiques villages perchés et des vues sur la Lozère, terre de cyclisme, aux alentours. 250 engagés sont venus braver monsieur Météo. Après un accès au départ balisé et un grand parking juste à 10 mètres du départ, les courageux cyclos, appelons-les même des guerriers, se sont préparés tranquillement sans l’effervescence ressentie des grosses cyclosportives car la convivialité est bien la devise des organisateurs.

8h00, une randonnée était prévue sur les deux parcours, pour laisser le temps de mettre en place les deux sas de départ, 9h00 le petit parcours et 9h05 le grand parcours. Après un petit briefing, les deux pelotons se sont élancés en laissant toujours le soin de laisser partir les charmantes féminines quelques secondes avant ces messieurs prêts à en découdre. A ce moment de la course, le ciel était toujours menaçant mais tenait bon.

Sur le grand parcours, après un départ modéré, la première banderille du jour a été à l’actif de Frédéric Guérin (Les Tourettes), suivi des Chamroussiens Jean-Luc Chavanon, Frédéric Desplanches et Eric Iattoni. Tout rentrera dans l’ordre au pied de la première montée. La première décision va se faire dans la côte de Malons vers le 35ème kilomètre, où les conditions climatiques vont totalement changer pour se transformer en véritables déluges avec l’impression de prendre des seaux d’eau. Les descentes se feront à allure raisonnable, personne ne prendra de risques inutiles. Et surtout un grand, très grand bravo, aux bénévoles immobiles pendant des heures sous une pluie battante, attendant les passages de coureurs. On espère que chacun aura eu une pensée, un geste, un regard ou un mot pour ces passionnés sans qui nous serions encore perdus en Lozère.

Le moment fort de la journée est intervenu au 72ème kilomètre à la Croix de Berthel, le juge de paix. C’est une montée en paliers d’une trentaine de kilomètres qui a définitivement fait exploser le reste du peloton et laissé partir le vainqueur du jour Jean-Luc Chavanon (Team Chamrousse) pour un raid en solitaire de plus de 50 kilomètres. Le vainqueur finira avec plus de cinq minutes sur Olivier Calderon, et dix minutes sur Marc Cartal (vainqueur de la catégorie des plus de 60 ans). Un grand bravo aux deux féminines Betty Kals (Vaison) et sa dauphine Cathy Roche (Valréas) pour avoir bouclé ce tour de force, car après la Croix de Berthel une longue descente attendait les coureurs qui, en plus de la pluie, ont dû composer avec un brouillard épais, forçant les organismes les plus faibles à un refroidissement, quelques raideurs voire des crampes…

Malgré des conditions plus que difficiles, tout le monde s’est retrouvé devant une paëlla géante où l’on a pu assister à la remise des prix très bien garnie, et où tout le monde a gagné un lot (en échange du dossard). De nombreux lots ont ensuite été remis pour toutes les catégories, les filles ont été remerciées à la valeur des garçons (vive la parité). Nous avons eu droit à un discours de Roland Fangille, un monsieur dans la ville de Bessèges et au-delà de la ville. Une dernière petite critique qui nous chagrine. En haut de la Croix de Berthel, nous avons vu un coureur « dans le coffre » d’une voiture rouge (pour ne pas la nommer) afin de revenir sur le groupe de devant pour un Top 20. Pathétiques ces voitures (soi-disant) suiveuses qui ravitaillent, donnent des conseils, des écarts (eh oui), voire autres services du genre. Un abri temporaire mais efficace… que des pros le fassent, c’est leur travail, mais nous cyclos ! – Frédéric Desplanches