« N’ayant jamais mis les roues ni les pieds dans les Dolomites, le village de Canazei m’était jusqu’à cette semaine inconnu, pas même de nom. Il faut dire que le Val di Fassa compte de nombreux villages, aussi beaux les uns que les autres. Toutes les habitations au bord de la route principale sont des hôtels très typiques (grandes fresques peintes sur les façades mettant en scène la vie dans la montagne). Bref, une vallée qui vit énormément du tourisme. Tout le contraire de la journée de l’étape qui nous attend.

Étrangement, tout le monde semble détendu. Beaucoup ont souffert la veille et ne semblent pas penser que quelque chose de pire pourrait leur arriver aujourd’hui. Ils sentent surtout le parfum de Venise ! Pourtant l’étape du jour de 130 kilomètres autour de Canazei va comporter un enchaînement de quatre ascensions. Des cols entre 8 et 14 kilomètres pour environ 800 mètres de dénivellation pour chacun : Passo San Pellegrino, Passo Valles, Passo Lavazé et Passo Costalunga.

Aujourd’hui encore, la circulation automobile était quasiment coupée dans les descentes. Même lors des descentes où le chronomètre était neutralisé. Les autorités italiennes ont l’habitude des courses et n’hésitent pas à bloquer des carrefours ou des ronds-points quelques dizaines de minutes afin de laisser passer la première partie de course. Comme à chaque fois, les routes en descente sont superbes, rapides, larges, dignes d’un circuit de course automobile. En montée, les pourcentages oscillent souvent entre 9 et 12 %, avec des températures plutôt printanières donc idéales mais très fraîches au matin. Sans jamais dépasser les 1900 mètres nous sommes restés en moyenne montagne, au milieu des sapins et au début des alpages.

Concernant la course, c’était une journée qu’avait choisi Ruori Grant pour tenter de me déloger de ma place de leader. Londonien habitant à Edimbourg, il se contentera de remporter sa deuxième victoire d’étape sans avoir démérité pour tenter de reprendre la quarantaine de secondes nous séparant au classement général. La dernière étape va être décisive !

Pour le reste du peloton, la dernière c’est un peu comme celle des Champs-Elysées. Généralement le profil est descendant, même si trois cols sont au programme, chacun sait aussi qu il n’y a aucun risque à se lâcher un peu plus en montée car le lendemain il n’y aura plus besoin de remettre la machine en marche. L’étape est scindée en deux : une première partie chronométrée à l’issue de laquelle les coureurs opèrent un arrêt de 1h30 dans un village pour se restaurer et aussi recevoir sa médaille de finisher. L’année dernière nous en avions profité pour prendre une douche chez l’habitant sur l’édition Pyrénées ! Les coureurs prennent littéralement d’assaut les terrasses pour fêter la semaine venant de s’écouler. Enfin, vers 14h00, tout le monde reprend son vélo par petits groupes pour rejoindre l’arrivée à Venise.

Les coureurs venant de très loin profitent de l’arrivée à Venise pour être rejoints par leur compagne ou pour rester une semaine de plus en Italie ou en France. » – Cédrick Dubois

Classement 6ème étape :

1. Ruari Grant en 2h31’15 »
2. Cédrick Dubois en 2h31’17 »
3. Hu Hao en 2h35’08 »
4. Krzysztof Skupke en 2h35’09 »
5. Peter Golding en 2h35’19 »
6. Roedi Weststrate en 2h35’28 »
7. Bastian Doehling en 2h35’57 »
8. Robert Foster en 2h36’01 »
9. Philippe Altherr en 2h38’11 »
10. Patrice Pont en 2h41’10 »

47 et 1ère Dame. Marcella Toldi en 2h58’24 »

Classement général :

1. Cédrick Dubois en 11h51’29 »
2. Ruari Grant en 11h52’17 »
3. Hu Hao en 12h07’43 »
4. Peter Golding en 12h23’18 »
5. Roedi Weststrate en 12h23’47 »
6. Ben Rabner en 12h29’22 »
7. Bastian Doehling en 12h31’41 »
8. Robert Foster en 12h32’13 »
9. Patrice Pont en 12h34’49 »
10. Philippe Altherr en 12h39’51 »

39 et 1ère Dame. Marcella Toldi en 13h49’43 »