Denis, qu’est-ce qui vous a poussé à rajouter un ultra distance à la Midi-Libre Cycl’Aigoual 2013 ?
Je ne pense pas que nous soyons les seuls organisateurs dans ce cas, mais lorsqu’on passe du temps pour organiser une cyclo, c’est avec comme motivation de voir des gens se faisant vraiment plaisir sur le vélo l’esprit libre côté sécurité. Après l’organisation en même temps que la Midi Libre Cycl’Aigoual de cinq Championnats de France master, on s’est demandé ce qu’on allait pouvoir amener de plus à la communauté cycliste. Ce projet d’ultra était dans nos esprits depuis trois ans. Pour ceux qui vont le tenter, ce sera une expérience qui va marquer leur année 2013. On ne voit pas comment ils vont oublier entre 10 et 13 h 30 de selle quasi non-stop, surtout sur un tel parcours ! Celui qui nous a fait connaitre l’ultra distance, c’est Thierry Saint-Léger. Ceci dit, nous pensons que nous proposons de l’ultra distance à visage humain.

Combien de concurrents attendez-vous idéalement ?
C’est l’inconnue, mais les inscriptions arrivent correctement et on peut espérer une bonne cinquantaine d’intrépides. Parmi ceux-là, un nouveau venu dans le vélo, mais qui est un ultra trailer reconnu, Daniel Bauer, mais aussi un cycliste ultra motivé comme l’Alésien Philippe Benoit, les sympathiques Michel et Jean-Pascal Roux du team Scott-Vélo 101-Risoul ou bien sûr, Thierry Saint-Leger avec son fixie. Cerise sur le gâteau David Moncoutié devrait nous faire le plaisir de s’y lancer. Les jumeaux Coufignal, plusieurs fois vainqueurs du Grand Parcours Fenioux de la Midi Libre Cyclaigoual y réfléchissent, mais ne voient pas comment ils peuvent faire un parcours sans s’entraider puisque les abris sont interdits. Pour la plupart des gens avec qui nous sommes en contact, passer autant de temps d’un coup sur un vélo sera une première.

Sur quel parcours David Moncoutié roulera-t-il ?
David, avec une grande gentillesse que nous découvrons à chaque contact, nous a dit d’emblée qu’il était d’accord, mais je sentais, bien que l’UTMA l’intéressait. Son sens du devoir fait qu’il est « inquiet » de ne pas être de retour pour récompenser les vainqueurs de la Midi Libre Cyclaigoual ! Enfin, à noter qu’il commentera la Vuelta à partir du 6 septembre et qu’il a donc dit qu’il n’était pas disponible le 1er septembre pour cause de midi Libre Cycl’Aigoual. On apprécie.

Comment vont se gérer les détails pratiques sur les heures de départ et les équipements nécessaires ?
L’UTMA verra sa naissance le 1er septembre à 5 h précises. Avant cela, le Café de l’Union à Meyreuis sera ouvert dès 4 h 15 pour proposer le petit déjeuner aux participants qui le souhaitent. Le service promotion de Midi Libre, l’équipe de Jacques Durand qui officiait lors de feu le GP Midi libre professionnel, sera occupé du balisage avec encore une voiture dès 4 h 30 pour les ultimes vérifications. Le tout sera encadré par les motards de média Moto Sécurité et d’un véhicule support fermant la route. Le parcours fera 272 kilomètres en semi-autonomie ce qui veut dire que la majorité des carrefours ne seront pas gardée, mais nous ne sommes pas inquiets de ce côté. 5000 mètres de dénivelé sur des routes cévenoles typiques. Le port de la chasuble fluo est obligatoire jusqu’à 6 h du matin ainsi que l’éclairage avant et arrière en état de marche. Au kilomètre 33, les UTMAistes atteindront le sommet du Mont Aigoual après une ascension en grosse partie de nuit, et là-haut, les sacs coureurs fournis par l’organisation attendront, une première fois les cyclistes. Après les autres composantes sont effort individuel c’est-à-dire « No Drafting » et trois gros ravitaillements. Enfin, quasi tout le monde devrait pouvoir terminer, mais peut-être pas la totalité de l’UTMA. Des portes horaires sont mises en place notamment au kilomètre 210 où à 14 h 45 les participants seront orientés vers l’UTMA light (222 kilomètres).

Vous serez sur trois départements, comment se passent les démarches administratives ?
Depuis plusieurs années, c’est Laurent Vlieghe qui s’occupe avec brio de cela au sein de l’équipe d’organisation. Les différences interdépartementales existent notamment pour la mise en sens unique de certaines portions. Les services des conseils généraux qui s’occupent des routes se montrent réceptifs de plus en plus. Ne manque plus qu’à transformer ceci avec des bandes cyclables sur la quasi-totalité des routes pour la pratique permanente…

Quels sont les autres gros sujets de préoccupations ?
Le financement et l’aide par des professionnels ! Nous n’avons plus les moyens d’embaucher un permanent qui s’occuperait des jeunes et qui aiderait les bénévoles pour les organisations. De fait, nous sommes descendus de sept manifestations par an à quatre. Ce qui est regrettable, c’est que l’éducation sportive de nos enfants repose, bien souvent, sur la bonne volonté des bénévoles. Cette partie de l’éducation mérite autant que la partie intellectuelle ! Coté aide des professionnels lors des manifestations, nous sommes vraiment satisfaits de l’aide des offices de tourisme (Aigoual, Meyrueis et Vigan), pour la Midi Libre Cyclaigoual de la vile de Meyrueis. Les collectivités territoriales nous aident vraiment avant le week-end notamment avec de la mise à disposition de matériel lourd, mais côté ressources humaines, les collectivités territoriales doivent jouer encore plus leur rôle de soutien aux bénévoles lors des événements du week-end lui-même. Du moins, c’est ce que je pense.

Un challenge est-il envisageable entre l’UTMA, le REV ou Ardéchoise vélo-marathon par exemple ?
Oui, ce serait une superbe idée même si je pense qu’il faudrait limiter le nombre de manifestations à cinq, environ. Pour faire un challenge, il faut deux autres éléments : un partenaire bien investi pour la remise des prix, l’aide aux organisateurs, etc., et une entreprise de presse motivée pour mettre en valeur les participants du challenge.

Propos recueillis le 8 août 2013.