C’est parti pour cette troisième édition de la Haute Route ! Il est 7h15 et les bords du lac de Genève nous accueillent pour le Grand Départ de cette belle aventure qui nous mènera à Nice la semaine prochaine. Tout le monde répond présent au rendez-vous matinal avec un double sentiment où l’excitation se mêle à l’appréhension. Les organisateurs ont eu le bon goût d’offrir des lumières pour le casque et la tige de selle qui ont été utiles pour traverser Genève, quelque soit la formule d’hébergement choisie. En ce qui nous concerne, c’était… un abri atomique que l’on était bien contents de tester en temps de paix. Au final, l’expérience était bien sympathique à vivre, car un bon moyen pour faire connaissance avec les autres coureurs de cette troisième Haute Route.

Au-delà du côté agréable de quitter Genève en longeant les bords du lac, les températures douces à cette heure matinale nous permettaient de partir en court, sans manchettes et sans coupe-vent. Les altitudes visitées aujourd’hui n’étant pas les plus élevées, loin de là. C’est donc parti pour 25 kilomètres neutralisés, histoire de franchir la frontière tranquillement, d’apprécier une dernière fois l’accueil suisse et de sentir déjà l’air des montagnes. Le départ réel est donné à Bonne, un beau clin d’oeil pour ceux qui espèrent justement que la première échappée soit la bonne.

À partir de Taninges on aborde la première difficulté de cette Haute Route : le col de l’Encrenaz (15,5 km à 8,4 %). S’il est méconnu, il empreinte ses premiers kilomètres au col de la Ramaz, escaladé à deux reprises par les coureurs du Tour et sur lequel Lance Armstrong avait affiché ses premières limites en 2010. Cette première difficulté méconnue va faire des dégâts et va permettre de faire l’écrémage. Pas le temps d’admirer les forêts de sapins, malgré les quelques parties descendantes. Nouveauté de cette édition 2013, les temps sont pris sur chaque montée de col avec tapis au sol et tapis au sommet pour permettre aux participants de comparer leurs temps d’ascensions. Une vingtaine d’éléments passe le sommet en tête, mais la décision est loin d’être faite.

L’organisation nous avait prévenus : la descente comporte pas mal de trous, traces d’un hiver rude qui a frappé les Alpes. Tout le monde savait qu’il fallait donc être prudent avant de replonger sur Morzine où nous attendait le col de Joux-Plane. Là aussi Lance Armstrong avait affiché quelques difficultés en 2000, mais l’ascension évoque également un autre (mauvais) souvenir, celui d’un Floyd Landis trop supersonique pour être crédible en 2006. Par chance, ce n’est pas le côté le plus difficile qui nous attend, celui escaladé lors de ce Tour de France que l’on préférera oublier. Malgré tout, il fallait venir à bout des 11 kilomètres de montée à 8,6% de moyenne ! Toujours par chance, ce col se termine par trois derniers kilomètres en partie descendante et qui débouchent sur un lac d’altitude qui fleure bon le folklore alpestre. Sous un beau soleil, on atteint donc le col du Ranfolly en étant accueilli par les vaches et les cloches dans le plus pur respect de la tradition.

S’en suit alors une descente quelque peu périlleuse, sinueuse et piégeuse où les stigmates de l’hiver sont encore bien visibles. La plongée vers Samoëns (prononcez « Samoins ») est rapide. C’est à cet endroit que, par pur professionnalisme, Vélo 101 s’est décidé à tester les secours de cette Haute Route. Mention spéciale aux pompiers très efficaces, au tandem de Dokever, partenaire médical de la Haute Route, composé de Bruno et Natacha et à l’hôpital de Sallanches où les Championnats du Monde 1980 sont encore bien présents dans les esprits et qui nous ont accueillis avec gentillesse. Un remerciement tout particulier à la spécialiste de l’escalade et du VTT, Adeline et à sa compère Jeanne. Au final un doigt cassé, un coude fracturé et une Haute Route qui se termine déjà pour un des nos membres du team Scott-Vélo101-Risoul.

Le programme n’en est pour autant pas terminé pour nos trois autres participants. Une fois franchie la côte de Châtillon, les courageux avaient alors rendez-vous avec une difficulté pour le moins atypique où, après trois premiers kilomètres difficiles, les coups de cul suivaient les parties descendantes. Un final difficile pour celles et ceux qui manquaient de jus à l’arrivée jugée au terme d’un dernier kilomètre tout plat sous un soleil de plomb au zénith. À ce moment de la course, les choses étaient déjà bien décantées. Après avoir accéléré au train dans Joux Plane, Sylvain Garde, qui sort de la Transmaurienne, se retrouvait seul aux avant-postes avant d’être repris par ses deux coéquipiers, Ariya Pounsavath, professionnel sur l’Asia Tour, et l’inévitable Peter Pouly dans la descente. Grand seigneur, le vainqueur sortant laisse la victoire à son jeune protégé au terme de la montée vers Megève.

Demain, l’étape de 111 km passera par le col de Saisies, le Cormet de Roseland avant l’arrivée à Val-d’Isère.

Classement :

1. Ariya Pounsavath (LAO, Life and Living Bikenet) en 4h10’55 »
2. Peter Pouly (FRA, Life and Living Bikenet) en 4h10’58 »
3. Jurgen Pansy (AUT, Vars) en 4h17’02 »
4. Sylvain Garde (FRA, Life and Living Bikenet) en 4h19’22 »
5. David Polveroni (FRA, Uphill Only) en 4h19’28 »
6. Rolan Ballerstedt (ALL, Team Radsport Greiner) en 4h20’46 »
7. Bastien Froidevaux (SUI, Team FX) en 4h22’24 »
8. Antonio Garnero (BRE, Encrenaz) en 4h22’24 »
9. Krzysztof Skupke (ALL, Aravis) en 4h22’57 »
10. Nico Petzka (ALL, Uphill Only) en 4h24’32 »

Classement féminies :

1. Tatjana Ruf (SUI, Hobby Gummeler) en 4h53’24 »
2. Amélie Laurendon (FRA, Mont Cenis) en 5h20’25 »
3. Marg Fedyna (Saint Martin) en 5h32’29 »
4. Teresa Madlener (ALL, Team Radsport Greiner) en 5h33’24 »
5.  Anita Serafini (SUI, Hobby Gummeler)

Classement par équipes :

1. Life and Living Bikenet en 12h41’15 »
2. Uphill Only à 29’38 »
3. Team Radsport Greiner à 51’17 »
4. Team FX à 1h17’39 »
5. Sarenne  à 1h34’47 »