À trois jours du Grand Départ de Bilbao, David Gaudu est revenu sur son difficile Critérium du Dauphiné et évoque ses ambitions sur ce Tour de France. 

Après sa 4ème place l’an dernier, David Gaudu espère monter sur le podium du Tour de France cette année. La saison 2023 avait très bien commencé pour le Breton, le seul capable à tenir tête à Tadej Pogacar sur les routes de Paris-Nice, hormis lors de l’ultime étape. Après un long stage en altitude, Gaudu n’était pas au mieux lors du Critérium du Dauphiné (30ème du général). Le leader de la Groupama-FDJ s’est confié lors d’une interview avec son équipe à trois jours du départ du Tour de France

« Il est clair que le Dauphiné n’a pas été simple, que ce soit pour moi ou pour l’équipe en général. Ce qui était « rassurant », c’était de voir que Kevin et Valentin, qui étaient en stage avec moi, n’étaient pas non plus à leur niveau. Je me suis dit que je n’étais pas tout seul. À l’issue du Dauphiné, on est retourné en stage en altitude, à Tignes, où on a d’abord mis l’accent sur la récupération. C’était notre premier véritable repos depuis le début de notre stage à Ténérife ».

« Ça a vraiment fait du bien. En plus, nos copines étaient là. On était six là-haut, on a pu faire quelques pique-niques, vivre notre vie et prendre un peu nos distances avec le monde du vélo pendant quelques jours. Être ensemble nous a aussi permis de ne pas cogiter sur nos performances du Dauphiné et de penser à autre chose. Derrière, on a repris l’entraînement tranquillement et sincèrement, je trouve que ça nous a fait du bien ».

« Ça permet aussi de se remettre en question »

« L’équipe, les entraîneurs, le pôle performance ont aussi bien analysé ce qu’il s’est passé en stage, sur le Dauphiné. Ils nous ont aussi remotivés immédiatement. J’ai confiance dans ce qu’ils ont pu me dire. J’ai déjà pu montrer ce week-end que j’étais en forme et que j’avais bien récupéré. En tant que sportifs de haut-niveau, on a aussi un peu d’orgueil, donc prendre une petite claque (voire une grosse) de temps en temps, ça permet aussi de se remettre en question. Parfois, ce n’est pas plus mal avant un grand objectif. On essaie de prendre du recul en se disant que le Dauphiné reste le Dauphiné, et que le Markstein est quasiment six semaines plus tard. On se dit que tout peut changer, mais ça nous met aussi un coup de pied au cul et ce sont des choses qui, personnellement, me font du bien ».

« Beaucoup de tumultes sur les réseaux sociaux »

Crédit : ASO / Aurélien Vialatte

« En revanche, il y a eu cette année beaucoup de tumultes sur les réseaux sociaux. Les personnes n’ont parfois pas compris ce que je voulais dire, en particulier quand j’ai voulu garder mon opinion concernant la sélection de Thibaut pour le Tour. Thibaut est quelqu’un pour qui j’ai toujours tout donné. Quand je suis arrivé dans l’équipe, c’était lui le leader, et il m’a tout appris dans le vélo. Il a certainement encore des choses à m’apprendre. Quand tu vois des titres de presse, de vidéos, où on nous oppose, ça me dégoûte. Je considère Thibaut comme un ami avant tout, je l’adore. J’ai toujours tout donné pour lui, et je sais qu’il est à l’inverse capable de tout donner pour moi ». 

« Jouer le podium. C’est l’objectif que je me fixe »

« Physiquement, je m’accroche aussi au fait que j’ai su être à un excellent niveau sur Paris-Nice et que j’ai aussi réussi à aller chercher un top-5 sur le Tour du Pays Basque malgré des sensations mitigées. Et puis, je n’ai vraiment que le Tour en tête. Ça fait deux mois que je n’ai que ça à l’esprit. Je n’ai qu’une envie : qu’il démarre, d’y aller. Je pense que la vérité du mois de juin n’est pas celle du mois de juillet. On est des compétiteurs, on veut toujours progresser donc on ira sur le Tour de France pour jouer le podium. C’est l’objectif que je me fixe, et je suis prêt à ne rien lâcher pour l’atteindre. L’équipe continue à me faire confiance, Marc m’a toujours soutenu, et si je n’y crois pas, les coureurs qui rouleront pour moi tous les jours ne vont pas y croire non plus ».