« Quinze ! Ils sont quinze coureurs de nationalités différentes dans les vingt premiers du classement général. On est bien loin des Tours « Franco-Belge » des années 50 où une poignée d’Italiens et de Suisses venaient disputer l’hégémonie aux deux nations du cyclisme. La première remarque qui saute aux yeux à la lecture du classement général est l’absence des Espagnols. Les Ibériques ne trustent plus l’ensemble des premières places du général comme il y a quelques années. Ils sont cinq dans les 20 premiers. Pour mémoire, à l’arrivée à Paris en 2007, ils étaient 6 dans les 10 premiers. Mais, le recul des Espagnols n’explique pas tout. La mosaique de nations qui compose le haut de ce classement général est la conséquence directe d’une mondialisation du cyclisme récente. Au milieu des nations traditionnelles du cyclisme, on retrouve un Canadien, un Irlandais un Tchèque, un Russe, un Kazakh. Toutefois, si des nations émergent, en particulier dans le monde anglo-saxon et dans les pays d’Europe centrale, d’autres pays ont tendance à disparaître. Dans les années 80, les Colombiens Herrera, Parra et Alcala semaient la terreur dans les cols du Tour, mais cette année on ne retrouve aucun coureur sud-américain sur le Tour cette année.                                                                                                                  Depuis le début de saison, certains se ruent dans les brancards pour mettre à l’index l’arrivée d’une vague anglo-saxonne sur le cyclisme, consécutive au débarquement tonitruant de l’équipe Sky. Mais l’hypothèse de « l’américanisation du cyclisme » est battue en brèche au regard du classement général. Hormis Levi Leipheimer (RadioShack), les Américains sont clairement en retrait depuis quelques années. Mis à part Rogers (HTC-Columbia) et Evans (BMC), les Australiens ne font pas le poids, quant aux Anglais, seul un Bradley Wiggins (Team Sky) évanescent  sauve l’honneur, en naviguant bien loin de ses performances de 2009. La répartition des victoires par nations sur les étapes depuis ce début du Tour de France va dans le même sens. A mi-Tour, les Français sont en tête avec 3 succès, devant l’Italie et l’Angleterre 2 victoires. Suivent la Suisse, le Luxembourg, et la Norvège. Difficile de faire tableau plus européen. Vous avez dit mondialisation? »