J’ai testé le Terrel pendant plusieurs mois, dans le Sud de la France, sur terrains secs et rocailleux : pistes DFCI, singletracks cassants, dalles calcaires, et liaisons sur la route. Nous avons roulé en groupe et en solo, en changeant de sections et pressions de pneus pour valider les ressentis.

 

Ce que Propain propose avec son premier vélo de gravel :

  • Personnalisation poussée : Le configurateur est très large (fourche rigide ou télescopique, tige de selle télescopique, transmissions 1x mulet, ou 2x, choix de groupes). On peut réellement orienter le Terrel vers l’aventure, le bikepacking ou un gravel plus joueur.
  • Cadre carbone rigide et géométrie moderne : On ressent un bon transfert de puissance, le filtrage des vibrations est convaincant pour la catégorie. Compartiment de rangement dans le tube diagonal, nombreux inserts pour sacoches, porte-bidons, garde-boue.
  • Dégagement généreux : pneus jusqu’à 700×50 mm (La monte de base de notre vélo avec les Schwalbe G-ONE), un vrai plus en confort et grip dans la caillasse.
  • Géométrie orientée contrôle : angle de direction ouvert à 70,5°, reach long. On est plus proche d’un “downcountry gravel” que d’un pur gravel de course.

Sur le terrain : Position et pilotage

La prise en main est facile, on retrouve quelques sensations VTT immédiatement, le poste de pilotage relativement haut et le long reach posent le pilote “dans” le vélo. Résultat: stabilité directionnelle, front-end collé au sol, confiance immédiate en descente. Les vététistes s’y sentent à la maison: entrées en courbe tardives, corrections en appuis, bunnyhops sur les cassures—le Terrel invite clairement à sortir de la trace “sage”.

En descente et technique

Sur singletracks et pierriers roulants, c’est fun et sécurisant. L’angle ouvert met le vélo sur des rails dans le raide, le train avant encaisse et garde le cap, et le cadre reste composé quand ça tabasse. Le grip des gros volumes en 700×45-50 fait la différence: on peut freiner tard et remettre du braquet tôt. Le vélo pardonne et donne envie de chercher la trajectoire la plus engagée, là où un gravel plus “race” inciterait à lever le pied.

Les relances et montées

Au pédalage, le cadre répond net : aucune mollesse perceptible sous forte charge, le boîtier ne bouge pas. Sur les montées régulières et le faux-plat rapide, l’efficacité est au rendez-vous. En revanche, le Terrel n’a pas le “snap” d’un pur gravel de course : les relances à basse vitesse paraissent légèrement amorties. Le poids global et, surtout, les pneus en 50 se font sentir dans les sprints et changements de rythme, ce n’est pas un vélo de course.

Sur route

Rythme de croisière correct, mais posture moins agressive et moins aéro qu’un route ou un gravel racing. Ça roule, mais ce n’est pas sa zone de génie.

Confort et fatigue

Le tissage du carbone sur ce Propain Terrel filtre bien les hautes fréquences, à cela associé, le gros volume des Scwhalbe G-ONE lisse les petites cassures. Sur longues sorties mixtes, on rentre moins tapé qu’attendu pour un cadre rigide. La tige de selle télescopique optionnelle peut changer la donne en descente et autoriser un pilotage plus engagé ce qui n’est pas une mauvaise idée sur ce cadre car il en redemande en descente.

Personnalisation et pertinence des choix

  • Pneus : profiter du dégagement 50 mm pour le sec rocailleux; c’est un gain net en motricité et confort.
  • Transmission : le 1x convient parfaitement à l’usage tout-terrain joueur; le 2x garde du braquet pour les longues liaisons.
  • Fourche : rigide pour maximiser le rendement et la précision; suspendue si votre terrain quotidien est cassant et que le poids n’est pas un critère
  • Tige de selle télescopique : vivement recommandée si vous aimez envoyer dans les singletracks.

Rapport qualité-prix

Vente en direct et tarif agressif: à équipement équivalent, le Terrel CF se place souvent sous des références grand public. Vu la finition, la géométrie et l’intégration (rangement, inserts), le package est très compétitif.

On a aimé

  • Polyvalence et configurateur ultra-complet
  • Stabilité bluffante et fun sur le technique
  • Cadre carbone rigide mais filtrant, détails d’intégration malins
  • Dégagement pneus jusqu’à 700×50
  • Rapport qualité-prix

On a moins aimé

  • Pas un pur “race”: manque de punch dans les relances
  • Poids ressenti sur les accélérations, atténué par des pneus de plus petite section
  • Moins à l’aise et moins aéro sur route pure

Pour qui ?

  • Vététistes qui veulent un gravel sans renoncer au pilotage
  • Amateurs d’aventure et de bikepacking cherchant un cadre fiable et un montage configurable
  • Gravelistes qui privilégient le plaisir et la polyvalence à la chasse au chrono

Notre verdict

Le Propain Terrel CF réussit son pari: un gravel à la croisée des mondes, qui pense comme un VTT sans renier l’efficacité. Sur nos terrains secs et pierreux du Sud, il a brillé par sa stabilité et son côté joueur. Ce n’est pas l’arme ultime pour la compétition pure, mais c’est une machine à plaisir et à projets, taillée pour sortir du bitume, ouvrir des traces et revenir avec la banane.