La jeunesse est au pouvoir. Après un Tour de France remporté par un garçon de 22 ans, on peut penser que cela a donné des idées à certains. Pourquoi se priver de remporter les plus grandes courses dès maintenant, même si l’on sort des rangs juniors ? C’est la question que s’est posée Remco Evenepoel (Deceuninck-Quick Step), déjà vainqueur sur le Tour de Wallonie cette semaine. Aujourd’hui, il vient de remporter sa première grande classique devant les meilleurs mondiaux et annonce qu’il fera beaucoup parler de lui demain.

Egan Bernal de retour après son sacreEgan Bernal de retour après son sacre | © donostiako klasikoa

La 39e édition de la Clasica San Sebastian s’annonçait, comme à son habitude, passionnante à regarder. En effet, que ce soit sur la lancée du Tour de France ou en préparation du Tour d’Espagne, les meilleurs coureurs du monde sont présents sur cette épreuve et rares sont les surprises à l’arrivée quand on connaît les routes difficiles que propose le parcours. Auteur d’un Tour éblouissant, le français Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) fait figure de favori, naturellement, quand on sait qu’il est le numéro 1 mondial et vainqueur sortant. Il devra se méfier de ceux qui, comme lui, sortent de la grande boucle, à commencer par son lauréat Egan Bernal (Team Ineos) mais également le champion du monde Alejandro Valverde accompagné par Mikel Landa (Movistar), ou encore les frères Yates (Mitchelton-Scott).

L'échappée de la Clasica San SebastianL’échappée de la Clasica San Sebastian | © donostiako klasikoa

Rapidement, un groupe de 8 hommes prendra le large avec Felix Grossschartner (Bora-Hansgrohe), Josef Cerny (CCC), Grega Bole (Barhain Merida), Koen Bouwman (Jumbo-Visma), Angel Madrazo (Burgos BH), Cyril Lemoine (Cofidis), Fernando Barcelo (Euskadi-Murias) et le local Markel Irizar (Trek Segafredo). Ils auront une avance maximale de 5 minutes sur un peloton progressant sans le dossard numéro 1, Julian Alaphilippe, contraint d’abandonner.

Le groupe de tête enchaîne les difficultés et perd des éléments au fil des kilomètres. Il ne restera plus que Fernando Barcelo à 50 km de l’arrivée, alors que derrière, l’équipe Movistar prend les choses en main pour, semble-t-il, favoriser une victoire du champion du monde puisque Mikel Landa se dévoue en passant de gros relais. Le peloton se réduit peu à peu et reprend l’homme de tête.

Remco Evenepoel remporte la Clasica San Sebastian !Remco Evenepoel remporte la Clasica San Sebastian ! | © donostiako klasikoa

Après quelques tentatives, c’est un peloton groupé qui se présente sous l’arche des 20 derniers kilomètres. Le moment choisi par le jeune Remco Evenepoel (Deceuninck-Quick Step) de s’échapper en compagnie de Tom Skujins (Trek-Segafredo). Leur avance s’accroît et ils peuvent espérer l’emporter puisqu’ils possèdent encore 45 secondes d’avance à 10 kilomètres de la ligne. Le belge, qui fait forte impression, a visiblement suffisamment de force pour lâcher son compagnon d’infortune et continuer l’aventure seul. Les kilomètres défilent et l’on a l’impression que le coureur de 19 ans (!) appuie de plus en plus fort sur les pédales. Il possède encore 30 secondes d’avance à 3 kilomètres du but sur un groupe de favoris qui ne s’entend pas assez bien. Il sait alors qu’il a course gagnée et commence à savourer son succès, certainement le plus beau de sa jeune carrière ! Le champion Olympique Greg Van Avermaet se contentera de la deuxième place juste devant le jeune suisse Marc Hirschi (Sunweb), mais il n’y avait rien à faire face à un Evenepoel surpuissant.

 

Classement :

1. Remco Evenepoel (BEL, Deceuninck-Quick Step) en 5h44’27’’
2. Greg Van Avermaet (BEL, CCC Team) à 38’’
3. Marc Hirschi (SUI, Sunweb) mt
4. Gorka Izagirre (ESP, Astana) mt
5. Bauke Mollema (NED, Trek-Segafredo) mt
6. Patrick Konrad (AUT, Bora-Hansgrohe) mt
7. Jelle Vanendert (BEL, Lotto-Soudal) mt
8. Enric Mas (ESP, Deceuninck-Quick Step) mt
9. Michael Woods (CAN, EF Education First) mt
10. Alejandro Valverde (ESP, Movistar) mt

 

Par Nathan Malo