Quatre rudes journées ont été passées en Andalousie, où le soleil frappe rudement fort encore à cette période de l’année, certainement pas décidé à passer le relais à davantage de fraîcheur après avoir cogné tout l’été. Aujourd’hui, le peloton prend la direction de la deuxième partie de la semaine numéro une du Tour d’Espagne et met le cap sur la Murcie, le pays d’Alejandro Valverde, situé un peu plus au nord, un peu plus à l’est, sur la côte méditerranéenne. La mer, on ne la verra toutefois pas aujourd’hui, la cinquième étape tirant un trait entre Guadix et Lorca (198,8 km). Une virée entre l’Andalousie et la Murcie par-delà des routes encore très accidentées mais non référencées au classement de la montagne. Un enjeu de moins, c’est déjà ça de gagné pour des coureurs qui éprouvent le besoin de s’économiser.

Il va falloir bien prendre soin à ne pas fournir d’effort superflu car on a bien noté, dès les premiers jours de course, que le peloton était fatigué. Les premières étapes, et ce sont loin d’être les plus relevées du tracé de l’édition 2010, n’ont pas été de tout repos. Une chaleur incandescente, des routes escarpées, et par définition des écarts importants enregistrés au classement général, sans parler des premiers jets d’éponge ! Au rang des coureurs qui ne figurent déjà plus dans la course figure l’Autrichien Bernhard Eisel (Team HTC-Columbia), dont le rôle est de lancer les sprints pour Mark Cavendish. Son retrait hier après trois jours de galère – malade, il avait été le seul samedi soir à ne pas conclure le contre-la-montre par équipes avec ses coéquipiers victorieux – n’annonce rien de bon pour Cavendish.

Les sprinteurs, justement, sont appelés à rejouer des coudes ce soir au terme d’une étape accidentée mais à leur convenance grâce à un final au profil descendant. Une seconde explication entre ceux qui vont vite au sprint est attendue à Lorca, une étape qu’ont cochée tous les finisseurs engagés. Il faudra auparavant accomplir les 198,8 kilomètres au programme du jour. L’étape commence par une minute de silence. Hier, Laurent Fignon est décédé et le peloton, en émoi, observe une minute de commémoration en souvenir du champion parisien. Vainqueur de deux Tours de France et d’un Tour d’Italie, Laurent Fignon avait pris part à trois éditions du Tour d’Espagne au cours de sa carrière. Il s’y était également mis en avant, terminant sur la troisième marche du podium en 1987 après deux 7ème place en 1983 et 1986.

Privé de poisson-pilote, Mark Cavendish se précipite en démarrant trop tôt.

Au départ de Guadix, les attentions se portent donc sur les sprinteurs. Il n’est toutefois pas interdit aux attaquants de tenter leur chance et de tâcher de profiter de leur rang éloigné au classement général pour fausser les plans des formations intéressées par une arrivée massive. Après 2 kilomètres de course seulement, quatre garçons s’y attèlent. A nouveau, on retrouve des Français et des Espagnols dans une échappée matinale composée de David Gutierrez (Footon-Servetto), Arnaud Labbe (Cofidis), Pierre Rolland (Bbox Bouygues Telecom) et l’Andalou de service José-Vicente Toribio (Andalucia-CajaSur). Des quatre, Pierre Rolland est le mieux placé au classement général, distant de 5’18 » du Maillot Rouge porté depuis deux jours par le Belge Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto).

Si le Wallon n’a pas fait une grande priorité de la défense du Maillot Rouge, il joue le jeu néanmoins et ne permet pas aux hommes de tête de prendre plus de 6’35 » d’avance au fil de la journée. Bientôt, ce sont d’ailleurs les équipes de sprinteurs qui se présentent à l’avant du peloton, endiguant avec plus de fermeté encore l’écart que tentent de creuser les quatre vaillants du jour. Mais la tâche va s’avérer impossible pour David Gutierrez, Arnaud Labbe, Pierre Rolland et José-Vicente Toribio. Les quatre éclaireurs matinaux sont rejoints par le peloton à 12 kilomètres de l’arrivée, la course prenant comme convenu la direction d’une arrivée massive. Reste que Mark Cavendish n’a plus grand-monde pour lui emmener le sprint et que le Britannique va devoir apprendre à se débrouiller seul s’il souhaite obtenir la victoire d’étape qu’il est venu chercher.

Par fébrilité peut-être, Mark Cavendish craque à quelques hectomètres de la ligne. Il se précipite à lancer le sprint loin de la ligne. Trop loin en tout cas quand on n’a plus personne pour vous installer dans un fauteuil. Très costaud, le sprinteur anglais résiste un moment en tête de la meute, mais la ligne blanche est décidément trop loin et Mark Cavendish, malgré tout son talent, doit accepter une défaite évidente. Resté plus sage dans les derniers mètres, l’Américain Tyler Farrar (Garmin-Transitions) profite de la précipitation de son adversaire pour s’en servir comme d’un point de mire et le dépasser dans le dernier hectomètre. Vainqueur d’une étape de la Vuelta l’an passé et de deux étapes du Giro au printemps dernier, Farrar remporte la cinquième étape devant Koldo Fernandez (Euskaltel-Euskadi) et Mark Cavendish. Pas de changement au classement général, qu’emmène toujours le Belge Philippe Gilbert au cinquième soir.

Demain jeudi, la sixième étape se disputera entre Caravaca de Cruz et Murcie (151 km).
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Classement 5ème étape :

1. Tyler Farrar (USA, Garmin-Transitions) les 198,8 km en 5h03’36 »
2. Koldo Fernandez De Larrea (ESP, Euskaltel-Euskadi) m.t.
3. Mark Cavendish (GBR) Team HTC-Columbia) m.t.
4. Matteo Tosatto (ITA, Quick Step) m.t.
5. Alessandro Petacchi (ITA, Lampre-Farnese Vini) m.t.
6. Sébastien Chavanel (FRA, FDJ) m.t.
7. Robert Förster (ALL, Team Milram) m.t.
8. Denis Galimzyanov (RUS, Team Katusha) m.t.
9. Theo Bos (PBS, Cervélo TestTeam) m.t.
10. Greg Van Avermaet (BEL, Omega Pharma-Lotto) m.t.
Classement complet

Classement général :

1. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) en 19h00’06 »
2. Igor Anton (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 10 sec.
3. Joaquin Rodriguez (ESP, Team Katusha) m.t.
4. Vincenzo Nibali (ITA, Liquigas-Doimo) à 12 sec.
5. Peter Velits (SVQ, Team HTC-Columbia) à 16 sec.
6. Tejay Van Garderen (USA, Team HTC-Columbia) à 29 sec.
7. Xavier Tondo (ESP, Cervélo TestTeam) à 49 sec.
8. Frank Schleck (LUX, Team Saxo Bank) à 50 sec.
9. Ruben Plaza (ESP, Caisse d’Epargne) à 54 sec.
10. Ezequiel Mosquera (ESP, Xacobeo Galicia) à 55  sec.
Classement complet

Classement par points :

1. Igor Anton (ESP, Euskaltel-Euskadi) 41 pt
2. Tyler Farrar (USA, Garmin-Transitions) 41 pt
3. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) 37 pt
4. Mark Cavendish (GBR, Team HTC-Columbia) 36 pt
5. Joaquin Rodriguez (ESP, Team Katusha) 34 pt
6. Vincenzo Nibali (ITA, Liquigas-Doimo) 34 pt
7. Koldo Fernandez (ESP, Euskaltel-Euskadi) 30 pt
8. Yauheni Hutarovich (BLR, FDJ) 29 pt
9. Alessandro Petacchi (ITA, Lampre-Farnese Vini) 26 pt
10. Nicolas Roche (IRL, Ag2r La Mondiale) 18 pt

Classement de la montagne :

1. Serafin Martinez (ESP, Xacobeo-Galicia) 13 pt
2. Dario Cataldo (ITA, Quick Step) 8 pt
3. David Moncoutié (FRA, Cofidis) 6 pt
4. Xavier Tondo (ESP, Cervélo TestTeam) 5 pt
5. Niki Terpstra (PBS, Team Milram) 5 pt
6. Egoi Martinez (ESP, Euskaltel-Euskadi) 5 pt
7. Sergio Carrasco (ESP, Andalucia-CajaSur) 5 pt
8. Mickaël Delage (FRA, Omega Pharma-Lotto) 3 pt
9. Luis-Leon Sanchez (ESP, Caisse d’Epargne) 2 pt
10. Mikaël Chérel (FRA, FDJ) 2 pt

Classement par équipes :

1. Caisse d’Epargne (ESP) en 56h34’12 »
2. Team Katusha (RUS) à 1’05 »
3. Omega Pharma-Lotto (BEL) à 1’18 »
4. Team HTC-Columbia (USA) à 1’48 »
5. Euskaltel-Euskadi (ESP) à 2’56 »
6. Cervélo TestTeam (SUI) à 4’36 »
7. Liquigas-Doimo (ITA) à 4’50 »
8. Ag2r La Mondiale (FRA) à 7’19 »
9. Xacobeo-Galicia (ESP) à 8’15 »
10. Lampre-Farnese Vini (ITA) à 8’32 »