Jeudi 16 mai, 12ème étape : Bradley Wiggins s’effondre

Il avait déjà connu plusieurs alertes sur les routes détrempées en première semaine, mais il faut bel et bien attendre la 12ème étape pour voir Bradley Wiggins perdre définitivement le Giro. À une trentaine de kilomètres de l’arrivée, les équipes de sprinteurs accélèrent. Celles-ci provoquent des cassures. Stupeur, Bradley Wiggins se trouve à l’arrière ! Ses coéquipiers se laissent décrocher pour tenter de le ramener dans le rang. Mais l’Anglais est à bout. Décroché un temps du gruppetto, il y retrouve sa place grâce à l’élan collectif, mais la capacité n’y est plus, la volonté non plus. À Trévise, le multiple champion olympique s’incline pour de bon, cédant 3’17 » au peloton. Il abandonne le lendemain matin.

Vendredi 17 mai, 13ème étape : la 101ème de Cavendish

Un Britannique pleure pendant qu’un autre rit. Ce Giro 2013, c’est celui de Mark Cavendish pendant que son ancien coéquipier connaît quelques déboires. L’ancien champion du monde impressionne, ne trouve aucun rival capable de le battre à la régulière et passe des bosses avec une facilité presque déconcertante. En cette 13ème étape, les derniers kilomètres ayant été ardus, Mark Cavendish n’a plus le moindre équipier au cœur d’un peloton réduit de moitié. Qu’à cela ne tienne ! Le sprinteur anglais va profiter du train des Cannondale d’Elia Viviani pour bondir à quelques hectomètres de la ligne et aller triompher de son quatrième sprint dans cette édition du Giro. Il en remportera une cinquième à Brescia. Si on a retenu cette étape, c’est aussi parce qu’il s’agit de la 101ème victoire de la carrière du Britannique !

Samedi 18 mai, 14ème étape : le brouillard règne autour de Santambrogio

La haute montagne arrive en fin de deuxième semaine sur le Giro, et avec elle, deux invités indésirables : le froid et surtout la neige. Les premiers flocons tombent déjà dans les Alpes pour le premier grand rendez-vous en direction de Bardonèche. Réduite à une course de côte avec l’éviction de la montée vers Sestrières, l’étape se termine dans le brouillard à haute altitude. Au sommet, c’est le maillot jaune fluo de Mauro Santambrogio qui se distingue le mieux dans la brume. L’Italien obtient la victoire de cette étape devant Vincenzo Nibali. Déjà à ce moment, les prestations de cet ancien équipier modèle surprennent les suiveurs. Les doutes seront malheureusement levés une semaine après la fin du Giro avec l’annonce du contrôle positif à l’EPO de Santambrogio, juste après celui de Danilo Di Luca.

Dimanche 19 mai, 15ème étape : le peloton gravit le Mont Cenis sous la neige

Au lendemain de cette étape déjà éprouvante, la course va prendre une toute autre étoffe ! Pour l’étape la plus difficile des Alpes, les coureurs doivent affronter deux géants complètement enneigés. Dans un décor de carte postale hivernale, le peloton se hisse au sommet du Mont Cenis après 25,5 kilomètres d’ascension à 6,3 % de moyenne. Puis c’est le Galibier qui se présente devant les héros. C’est par le Télégraphe, le versant le plus beau, que le Giro avait imaginé grimper là-haut, jusqu’au tunnel (2642 mètres), sur des routes pourtant rarement déneigées avant le 1er juin. C’était déjà un pari en soi. Mais en cette année climatiquement difficile, il a vite viré à l’exploit à relever. Au sommet, Giovanni Visconti, vainqueur de cette étape entre avec le Galibier dans la légende du Giro.

Samedi 25 mai, 20ème étape : de la neige aux Trois Cimes de Lavaredo

C’est la dernière étape avant l’heure de la libération. La veille, les organisateurs sont revenus à la raison en annulant purement et simplement ce qui devait être l’étape reine par delà le Stelvio et le Gavia. Mais RCS ne peut se permettre d’annuler cette avant-dernière étape. Du coup, elle est réduite à la portion congrue, c’est-à-dire à la simple escalade des Trois Cimes de Lavaredo. Comme en 1968 quand Eddy Merckx y avait triomphé, la neige fait son apparition et redouble d’intensité dans les derniers kilomètres. Vincenzo Nibali triomphe au moment où les chutes de neige s’intensifient. Le reste des coureurs effectuera les derniers hectomètres dans le blizzard. Des conditions météo dantesques qui font entrer cette étape dans la légende et qui couronne plus que jamais Vincenzo Nibali comme roi du Giro.