A la veille de la grande étape de montagne et de son arrivée sur le toit du Tour de Langkawi, le fameux Genting Highlands, les choses se corsent déjà dans la cinquième étape. Le profil présenté dans le road-book ne le montre pas très bien mais les routes sont dures aujourd’hui entre Ayer Keroh et Pandan Indah (190 km), avec une succession de difficultés dans le final, la dernière n’étant située qu’à 10 kilomètres du but. Les sprinteurs ne seront plus de la partie ni aujourd’hui ni demain, ça va permettre aux Malais de découvrir d’autres talents que celui d’Andrea Guardini (Farnese Vini), et l’on guette déjà les acteurs du classement général. Il fait lourd mais malgré la touffeur du climat le peloton s’en va vite, réalisant 48 kilomètres dans la première heure. Pour les attaquants, il n’est vraiment pas facile de s’exprimer dans ce contexte.

Entre deux difficultés, on va voir enfin quatre coureurs s’installer devant, sous l’impulsion parmi d’autres du Français Yohann Gène (Team Europcar), un ancien vainqueur d’étape ici en Malaisie. Avec lui il y a Alessandro De Marchi (Androni Giocattoli), Rhys Pollock (Drapac) et James Williamson (Nouvelle-Zélande). Le quatuor gagne du temps, jusqu’à quatre minutes, mais ne peut empêcher l’inéluctable retour des hommes forts du peloton lorsque la route de redresse subitement dans la montée du Genting Perez, à 40 kilomètres de l’arrivée. Le quatuor est absorbé au moment où le Maillot Jaune perd pied. Auteur vendredi dernier d’un superbe contre-la-montre qui lui avait valu de prendre la tête du classement général avec une énorme marge, David Zabriskie (Garmin-Barracuda) saute dans l’avant-dernière difficulté du jour. Et il ne saute pas à moitié : il lui faudra vingt minutes de plus pour accomplir les 40 derniers kilomètres !

Vingt-quatre heures avant l’escalade du Genting Highlands, les cartes sont en train d’être redistribuées. Alors ça s’agite vigoureusement en tête du peloton, où les attaques se succèdent et rendent la course difficile à suivre. Des groupes se forment partout mais le bon coup va partir à 5 kilomètres du but. L’Australien Darren Lapthorne (Drapac) flingue, suivi par le Colombien José Serpa (Androni Giocattoli). Les deux hommes vont repousser leurs premiers poursuivants de 11 secondes et le peloton principal de 24 secondes pour s’expliquer pour la gagne à l’arrivée. Là, José Serpa est le plus rapide des deux. Il s’adjuge l’étape d’une course dont il avait remporté le classement général il y a trois ans et pour laquelle il sera encore favori demain. 3ème du chrono et 2ème aujourd’hui, Darren Lapthorne est le plus régulier à ce stade de l’épreuve.

Demain mercredi, ce sera l’étape-reine entre Proton et le Genting Highlands (108 km).

Classement 5ème étape :

1. José Serpa (COL, Androni Giocattoli) les 190 km en 4h32’17 » (41,9 km/h)
2. Darren Lapthorne (AUS, Drapac) m.t.
3. Matteo Rabottini (ITA, Farnese Vini) à 11 sec.
4. Muhamad Adiq Husainie Othman (MAS, Champion System) m.t.
5. Alexsandr Dyachenko (KAZ, Astana) m.t.
6. Victor Nino Corredor (COL, Azad University Cross Team) m.t.
7. Ghader Mizbani (IRI, Tabriz Petrochemical Team) m.t.
8. Jani Tewelde Weldegaber (ERY, MTN Qhubeka) à 24 sec.
9. Valentin Iglinskiy (KAZ, Astana) m.t.
10. Taiji Nishitani (JAP, Aisan Racing Team) m.t.

Classement général :

1. Darren Lapthorne (AUS Drapac) en 17h00’36 »
2. Tom Danielson (USA, Garmin-Barracuda) à 37 sec.
3. Alexsandr Dyachenko (KAZ, Astana) à 46 sec.
4. José Rujano (VEN, Androni Giocattoli) m.t.
5. Joseph Cooper (NZL, Nouvelle-Zélande) à 51 sec.
6. Dmitriy Gruzdev (KAZ, Astana) à 53 sec.
7. José Serpa (COL, Androni Giocattoli) à 1’08 »
8. Artem Ovechkin (RUS, Rusvelo) à 1’11 »
9. Yohann Gène (FRA, Team Europcar) à 1’12 »
10. Alfredo Balloni (ITA, Farnese Vini) à 1’17 »