Estimant certainement qu’il venait de disputer la dernière course de sa riche carrière, celle qui a fait de lui, le probable meilleur sprinteur de tous les temps.

Mais voilà que début décembre, celui qui aura 36 ans en mai prochain, annonçait son retour au sein de l’équipe Deceuninck Quick Step, pour laquelle il a passé 3 saisons (de 2013 à 2015), empochant au passage 44 bouquets sur cette période.

Ce dernier contrat est-il une bonne idée ?

 

Sur l'une des saisons fructueusesSur l’une des saisons fructueuses | © Quick Step

 

Pour

Mark Cavendish tout comme Patrick Lefevere n’ont jamais caché leur respect mutuel, voire leur complicité, même lorsque le coureur avait quitté l’équipe belge en 2016 pour rejoindre Dimension Data. En atteste la fête organisée en 2018 pour les 20 ans de l’équipe et pour laquelle Mark Cavendish avait fait le déplacement bien qu’il luttait contre une mononucléose et était en plein doute.

Beaucoup de sprinteurs fonctionnent à l’affect et dans une maison pour laquelle le coureur se sent bien, il lui est possible de retrouver la plus haute marche du podium.

Au-delà des résultats, cette opération reste un excellent coup de pub pour les 2 parties. La certitude pour the man of Man que sa carrière ne va pas se terminer sur un goût d’inachevé et celle, pour son sponsor de signer un très grand nom pour une somme modique.

En effet, alors que le recrutement de l’équipe était déjà bouclé – le budget qui va avec également –, Marck Cavendish arrive en finançant lui-même son salaire ! Il reste toutefois possible d’imaginer que le sponsor saura se montrer généreux en cas de bons résultats et que la signature du contrat indique des primes généreuses si « Cav » en claque une belle.

Dès lors, pour Deceuninck Quick Step c’est tout bénéfice car l’investissement (et donc le risque) est nul alors qu’il reste toujours la possibilité au coureur de gagner de belles courses. A ce sujet, à l’âge de 36 ans, Mario Cipollini gagnait encore 2 étapes du Tour d’Italie et il a même réussi à l’emporter les 2 saisons qui ont suivi (2 victoires par an).

 

Le sprinteur en échappéeLe sprinteur en échappée | © Bahrain Merida

 

Contre

Tout amateur de cyclisme n’aime pas voir ses idoles décliner et chaque phase descendante de chaque Champion fait de la peine à voir. Mark Cavendish ne déroge pas à la règle. Si sa mononucléose ne l’a pas aidé à revenir à son meilleur niveau, ses 2 dernières saisons ne laissent pas apparaitre la moindre victoire, même sur des courses de 2ème rang. En 2017 et 2018, il n’a gagné qu’une seule fois (respectivement au Tour d’Abou Dabi et au Dubaï Tour) alors que sa dernière saison pleine date de… 2016.

Difficile dès lors de ne pas voir un déclin du sprinteur et tout aussi difficile d’imaginer un retour au 1er plan, 5 ans après. A ce sujet, le tournant date peut-être de la toute fin de saison 2016 lorsqu’il s’était incliné au sprint face à Peter Sagan sur la dernière ligne droite des Championnats du Monde.

Les suiveurs auront également remarqué une silhouette qui a eu tendance à s’empâter ces dernières années. Certes, un sprint sur le plat ne demande pas d’être affûté comme Romain Bardet – ça serait plutôt le contraire – mais rouler loin du poids n’aide pas à arriver frais au moment de l’emballage final.

 

La dernière course de Cavendish sous le maillot Bahrain MeridaLa dernière course de Cavendish sous le maillot Bahrain Merida | © Getty images

 

Par Olivier Dulaurent