Parmi les nombreuses personnalités présentes au départ de Paris-Roubaix Challenge ce matin à Saint-Quentin figuraient Sean Kelly, Andrea Tafi et Philippe Gaumont. Trois experts en la matière même si le Picard, retraité des pelotons depuis 2004, n’a jamais remporté la reine des classiques. Désormais représentant du Team Ekoi, Philippe Gaumont, 38 ans, n’en demeure pas moins un spécialiste des courses pavées. Vainqueur de Gand-Wevelgem en 1997, il avait terminé à deux reprises dans les 25 premières positions de Paris-Roubaix.

Philippe, l’absence de chronomètre sur la première édition de Paris-Roubaix Challenge a-t-elle eu une importance ?
Dans le cyclisme, on a beau dire qu’il n’y a pas de classement, il y a toujours une course. Devant, ça roulait à fond. Et puis il y avait la présence d’Andrea Tafi, de Sean Kelly, c’est aussi ça l’ambiance des cyclosportives. L’idée, c’est de faire comme ils font, ramener des amis, découvrir un terroir, la gastronomie. Après, le résultat, quand vous avez été professionnel, ce n’est qu’une fierté à respecter.

Un secteur pavé vous fait-il encore peur aujourd’hui malgré votre passé de professionnel ?
Sur le premier secteur, je me suis vraiment demandé dans quoi je m’étais embarqué de nouveau et puis ça a été de mieux en mieux. Mais sur ces pavés, j’avais forcément moins peur que les autres, j’ai quand même beaucoup de métier. C’est une très belle épreuve et le temps était avec nous. Après, bien sûr, il y a des secteurs comme Templeuve ou Mons-en-Pévèle mais avec le métier que j’ai en tant qu’ancien professionnel, je sais comment les passer. Par contre, à la fin, on se demande vraiment pourquoi on revient, il faut être un peu fou.

Avez-vous donné des conseils aux amateurs qui vous entouraient ?
Je suis venu avec des amis donc je les ai conseillés sur la position à tenir, la pression des pneus… Tous ces petits détails qui sont importants sur une course comme celle-là pour éviter d’avoir des ennuis.

Le mot d’ordre aujourd’hui, c’était le plaisir ?
Oui, prendre du plaisir. Mais dans le cyclisme il y a toujours l’esprit de compétition. Prendre du plaisir, ce n’est pas un souci si on n’a pas de problème, pas de chute, pas de crevaison. Aujourd’hui, c’était une belle journée, en plus avec le soleil qui était présent, c’était une vraiment belle journée de vélo.

Et puis d’un point de vue personnel, vous aviez l’air en grande forme !
C’est vrai que je m’étais préparé pour ça. Après, j’ai laissé gagner un Australien (NDLR : il n’y a pas de réelle victoire puisque l’épreuve se déroulait suivant le format d’une randonnée). Il était content et puis en tant qu’ancien professionnel ça me paraissait tout à fait normal de ma part. D’autant plus qu’on s’est très bien entendu dans les relais, c’était vraiment bien.

Qu’avez-vous pensé d’Andrea Tafi et Sean Kelly ?
Il y a énormément de souvenirs qui ressurgissent. J’ai couru avec Andrea Tafi au moment de la Mapei. J’ai le souvenir de lui en train de passer seul en tête au Carrefour de l’Arbre, je me souviens de lui seul devant sur le vélodrome. Ce sont d’énormes Messieurs du vélo et puis venir participer avec des amis à eux venus de tous les horizons professionnels c’est vraiment génial, c’est ça l’esprit cyclosportif. Il faut profiter de ces moments, ce sont des légendes du vélo !

Reviendrez-vous l’an prochain sur le Paris-Roubaix Challenge ?
Oui, je suis Picard donc il n’y a aucune raison que je ne revienne pas. Ce que je retiens c’est que ça peut être une super fête du vélo. On peut être pas loin d’égaler les Flandres même si là-bas ce sont de véritables passionnés. Mais aujourd’hui, il manquait vraiment le chronomètre.

Propos recueillis par Simon Bernard le 9 avril 2011.