Il a des airs de Robert De Niro, mais son taxi driver à lui l’a guidé vers le Ventoux, où il veille sur le Géant, comme des milliers de Belges, dès que son emploi du temps lui permet. Il est chirurgien, opère tous les cyclistes qu’ils soient, comme Lars Bak (Lotto-Soudal) qui lui doit un « petit miracle » : très sévèrement touché sur la dernière étape du Giro 2016, il avait remonté le temps et les aiguilles pour être présent au départ du Tour de France au Mont-Saint-Michel, à peine un mois plus tard. Il est venu d’Herentals, et son papa était un des meilleurs amis de Rik Van Looy. Alors, dans la rivalité avec Eddy Merckx, on sait vers qui penche son cœur.

Ça ne l’empêche pas d’être un des acteurs principaux de la Cannibale, de la Cannibalette, de Ventourist-Ventousiast, et cette année du Mémorial Tom Simpson. Tout ce programme est mis au point par Sporta. La finalité : monter le Ventoux le 17 juin. Mais avant ça, il y a tout un programme d’entraînement, de mise ou remise en forme, le sport pour aider la sécurité sociale à mieux se porter, en quelque sorte. Toon Claes fait le tour, avec nous, de ce que sera cette journée du 17 juin.

Toon, quels champions seront présents cette année sur les épreuves du Mon Ventoux, le samedi 17 juin ?
Eddy Merckx m’a confirmé qu’il viendrait, bien que ce ne soit pas simple car le 17 juin c’est aussi le jour de son anniversaire. Il aura 72 ans cette année. Il m’a assuré qu’il serait là. Même chose pour l’ancien champion du monde de cyclo-cross Mathieu Van Der Poel, qui sera présent avec son père Adrie Van Der Poel, dont ce sera aussi l’anniversaire, et son grand-père Raymond Poulidor. Nous allons honorer la mémoire de Tom Simpson en cet anniversaire spécial de la date de sa mort (NDLR : le Britannique avait perdu la vie sur les pentes du Ventoux le 13 juillet 1967).

Cinquante ans après la disparition de Tom Simpson, quelles actions envisagez-vous de mener ce 17 juin ?
On me demande souvent pourquoi Sporta tient à faire quelque chose pour honorer la mémoire de Tom Simpson, dont on associe encore le nom au dopage. Mais en 1967 il était l’équipier d’Eddy Merckx. Et il faut savoir qu’il était ouvertement opposé au dopage. Cette année-là, Tom Simpson a rencontré beaucoup de difficultés après notamment avoir réalisé des investissements dans l’immobilier avec des gens malhonnêtes. Il était en fin de contrat, et cette semaine fatidique au Tour de France, il a souffert de diarrhées qui l’ont déshydraté. Et c’est aujourd’hui la raison pour laquelle nous pensons qu’il est mort. Il faut aussi rappeler qu’à l’époque nous ne disposions pas des systèmes de réanimation d’aujourd’hui. C’est cette histoire là que nous voulons faire connaître.

En marge des épreuves traditionnelles sera organisé un Mémorial Tom Simpson. En quoi consistera-t-il ?
C’est très simple : nous allons monter le Mont Ventoux à allure modérée avec la fille de Tom Simpson en tête. Tout le monde va porter un maillot spécial, et chacun déposera une fleur sur la stèle. Une petite célébration, courte et simple, sera organisée au sommet pour marquer cette journée de commémoration. Nous referons à nouveau quelque chose de spécial le 13 juillet.

Les autres épreuves, elles, restent inchangées ?
Tout à fait. La Cannibale et la Cannibalette, avec deux ascensions chacune du Ventoux, partiront de Bedoin. Nous sommes limités à 2000 participants par les autorités. Chaque année, nous accueillons entre 30 et 40 % de nouveaux cyclistes, auprès d’une clientèle fidèle qui aime revenir. Notre peloton est composé de 25 à 30 % de femmes, ce qui est beaucoup pour une épreuve comme celle-là, bien que nous souhaiterions que ce chiffre grandisse encore. Reste que la date pose parfois problème car en Belgique c’est le moment des examens. Nous aimerions bien pouvoir organiser l’événement une semaine plus tard.

Des programmes de bien-être tel que celui-ci sont proposés à travers le sport en Belgique, moins en France, pourquoi ?
Disons que chez nous, c’est important, quand on organise quelque chose, de toujours chercher une bonne cause. Chez Sporta, nous avons coutume de dire que nous faisons du sport pour trois raisons : pour la santé, pour le plaisir et pour les gens qui n’ont pas le bonheur de faire ce sport. C’est toujours bien de rassembler les gens autour d’une bonne cause.

Quelles causes avez-vous soutenues l’an dernier ?
Eddy Merckx ayant un petit-fils qui a des problèmes cardiaques, nous avons choisi de soutenir l’hôpital de Louvain, qui effectue des recherches en ce sens. Nous finançons aussi beaucoup de projets en faveur de la pratique sportive des personnes handicapées. 25000 euros ont été reversés à ce titre.