C’est un fait. Miguel Indurain n’a jamais été un homme de classiques. Pourtant l’épreuve qui se déroulait aujourd’hui à Estella porte son nom. Elle n’a pas attendu l’éclosion du roi Miguel pour apparaître au calendrier, mais a été renommée en 1999 en l’honneur du quintuple vainqueur du Tour de France. Il faut dire que la course emprunte les routes navarraises, celles-là mêmes qu’écumait l’Espagnol à l’entraînement en pensant au mois de juillet. Indurain a d’ailleurs lui-même remporté l’épreuve en 1987, alors qu’elle était connue sous le nom de Grand Prix de Navarre. Bien souvent, les puncheurs sont privilégiés sur ce parcours qui précède de 48 heures le lancement du Tour du Pays Basque. La montée finale vers la basilique du Puy donne souvent lieu à une course de côte. La course du jour ira à l’encontre des scénarios établis.

Un groupe de douze hommes prend les devants après trente kilomètres de course et il y a là quelques outsiders. À commencer par Simon Spilak (Team Katusha), auteur d’un très bon Paris-Nice qu’il a bouclé à la 6ème place. Juan-Ernesto Chamorro et Ever-Alexander Rivera (472 Colombia), Benat Intxausti et Javier Moreno (Movistar Team), Mikel Landa et Igor Merino (Euskaltel-Euskadi), Jessy Anthony (Optum-Kelly Benefit Strategies), Rohan Denis (Garmin-Sharp), Karol Domagalski (Caja Rural), Wilson-Alexander Marentes (Colombia), et Cristiano Salerno (Cannondale) l’accompagnent. Ils prennent le large et comptent jusqu’à 8’20 d’avance. À ce moment, le peloton est loin de savoir qu’il ne les reverra pas.

Denis, Intxausti et Spilak redoublent d’effort et lâchent leurs compagnons d’échappée alors qu’il reste 70 kilomètres à couvrir. Dans des conditions climatiques marquées par la pluie, le trio ne cède pratiquement rien au peloton. Mais le groupe se disloque à 40 kilomètres du but quand Spilak part seul. À ce moment, le Slovène possède encore 6 minutes d’avance sur le paquet. Loin de s’écrouler, il dispose encore d’un avantage substantiel au pied de la dernière difficulté qui mène les coureurs vers la basilique du Puy. Il gère parfaitement son effort pour triompher sur cette édition. Derrière, la grande bagarre éclate bien trop tard. Igor Anton (Euskaltel-Euskadi) ne peut rien faire et coupe la ligne plus 1’30 après Spilak.

Classement :

1. Simon Spilak (SLO, Team Katusha) les 181 km en 4h50’46 » (37,7 km/h)
2. Igor Anton (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 1’32 »
3. Peter Stetina (USA, Garmin-Sharp) à 1’34 »
4. Alejandro Valverde (ESP, Movistar Team) à 1’49 »
5. Giampaolo Caruso (ITA, Team Katusha) m.t.
6. Roman Kreuziger (TCH, Team Saxo-Tinkoff) à 1’54 »
7. Danail Petrov (BUL, Caja Rural) m.t.
8. Alberto Losada (ESP, Team Katusha) m.t.
9. Daniele Ratto (ITA Cannondale) à 1’57 »
10. Angel Vicioso (ESP, Team Katusha) à 1’58 »