Alberto Contador (Tinkoff) est le meilleur coureur de sa génération sur les courses par étapes mais curieusement, il n’avait toujours pas inscrit son nom au palmarès du Tour de Burgos. C’est désormais chose faite après la dernière étape. En préparation pour le Tour d’Espagne qu’il rêve de remporter pour gagner un troisième Grand Tour en trois ans, il a utilisé au mieux son expérience des arrivées au sommet pour venir à bout de ses adversaires du jour. Craint comme il se doit, il n’était sûrement pas au meilleur de sa forme mais le vainqueur du Giro la saison passée a su manœuvrer à la perfection un final dont les forts pourcentages n’étaient pas pour lui déplaire. L’Espagnol n’a pas pu remporter l’étape mais il a emmagasiné de la confiance et des jours de course. Exactement ce qu’il était venu chercher mardi dernier au départ.

Les organisateurs de la 38ème édition du Tour de Burgos avaient gardé le plus corsé pour la fin. Vraisemblablement dans le but de garder le suspense intact jusqu’aux derniers mètres, cinq difficultés étaient présentes dans les soixante derniers kilomètres avec la montée vers Lagunas de Neila en guise de dessert. Pour s’ouvrir l’appétit, six coureurs vont partir un peu plus vite que les autres. Mais Giacomo Berlato (Nippo-Vini Fantini), Omar Fraile (Dimension Data), Reinier Honig (Roompot-Oranje Peloton), Cédric Pineau (FDJ), Jhonatan Restrepo (Team Katusha), Ibai Salas (Burgos-BH), qui n’ont jamais eu plus de trois minutes d’avance, vont se faire manger par le peloton avant même les premières pentes de l’ascension finale. Pour laisser les candidats à la victoire s’exprimer.

C’est donc sur huit kilomètres que les cinq jours de course vont se jouer. L’équipe Movistar mène bon train et l’on assiste à un écrémage des forces en présence. Ils ne sont plus que huit alors que Gianluca Brambilla (Etixx-Quick Step) a des fourmis dans les jambes. Vainqueur d’étape sur le dernier Giro, le Transalpin tente de sortir du groupe de tête à plusieurs reprises mais est à chaque fois repris. A trop en faire, il va se retrouver distancé dans le final et perdra tout espoir de victoire. Contrairement à Sergio Pardilla (Caja Rural-Seguros RGA) qui sort à quatre kilomètres du but.

Ses adversaires choisissent alors de se regarder tandis que l’Espagnol file un premier succès depuis une étape du Tour du Portugal il y a trois ans. Il manque cependant le classement général pour une seconde, à cause des favoris qui ont finalement décidé de bouger. Ben Hermans (BMC Racing Team) accélère sur des pentes à 12 % peu avant la flamme rouge et seul Alberto Contador parvient à le suivre, avant de le déposer dans les derniers hectomètres. Ayant laissé ses adversaires assurer le tempo, l’Ibérique a gardé assez de jus pour boucher une partie de son retard sur Pardilla pour gagner un Tour de Burgos qui aura été indécis jusqu’au bout, et dont les trois premiers se tiennent en… une seconde.

Classement 5ème étape :

1. Sergio Pardilla (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) les 163 km en 4h13’34 » (38,6 km/h)
2. Alberto Contador (ESP, Tinkoff) à 17 sec.
3. Ben Hermans (BEL, BMC Racing Team) à 22 sec.
4. Simon Yates (GBR, Orica-BikeExchange) à 24 sec.
5. Igor Anton (ESP, Dimension Data) à 31 sec.
6. Peter Kennaugh (GBR, Team Sky) à 34 sec.
7. Ruben Fernandez (ESP, Movistar Team) à 43 sec.
8. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) à 1’00 »
9. Gianluca Brambilla (ITA, Etixx-Quick Step) à 1’03 »
10. Matvey Mamykin (RUS, Team Katusha) à 1’16 »

Classement général final :

1. Alberto Contador (ESP, Tinkoff) en 15h50’50 »
2. Ben Hermans (BEL, BMC Racing Team) à 1 sec.
3. Sergio Pardilla (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) m.t.
4. Simon Yates (GBR, Orica-BikeExchange) à 4 sec.
5. Peter Kennaugh (GBR, Team Sky) à 11 sec.
6. Ruben Fernandez (ESP, Movistar Team) à 16 sec.
7. Gianluca Brambilla (ITA, Etixx-Quick Step) à 36 sec.
8. Matvey Mamykin (RUS, Team Katusha) à 57 sec.
9. Igor Anton (ESP, Dimension Data) à 1’04 »
10. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.