Trente-trois classiques, dont dix-huit monuments, des étapes remportées sur les Grands Tours en pagaille : dire que les coureurs présents au Tour du Qatar se sont déjà forgé un beau palmarès est un doux euphémisme. Au lendemain de la clôture du Tour de Dubaï, le peloton qui avance dans le désert, mais cette fois un peu plus au nord de la péninsule arabique a été rejoint par quelques stars. Notamment des stars du sprint. Pendant cinq jours, on  n’y réchappera pas, sauf mardi pour le contre-la-montre, les coureurs véloces seront sous le feu des projecteurs pour gonfler un peu plus leur palmarès déjà immense.

De leur côté, Jarl Salomein (Topsport Vlaanderen-Baloise) et Simone Sterbini (Bardiani-CSF) attendent toujours leur premier bouquet. L’Italien a des excuses, lui qui vient de faire ses débuts chez les pros. Le Belge quant à lui entame déjà sa cinquième année au plus haut niveau, sans qu’il ait confirmé son Circuit Het Nieuwsblad victorieux en 2010 chez les Espoirs. Malheureusement pour le Flamand, son palmarès reste vierge de toute victoire cet après-midi, en dépit des efforts qu’il a consentis avec le jeune Sterbini. Les fortes rafales perturbent l’avancée d’un peloton qui boucle l’étape à 35 de moyenne à peine ! Les 7 minutes accordées au maximum par le paquet aux deux hommes ne représentent pas grand-chose pour ce duo qui s’épuise face au vent défavorable qui balaye le désert.

Mais qui dit vent, dit aussi bordures ! Surtout au Qatar et surtout en présence des meilleurs spécialistes des classiques. Le peloton se casse en plusieurs morceaux sous l’impulsion des Etixx-Quick Step. La masse ne fait alors qu’une bouchée des deux hommes de tête. Avec le vent défavorable, doit-on s’étonner de voir quelques Flandriens pointer le bout du nez ? Greg Van Avermaet (BMC Racing Team) puis surtout Lars Boom et Lieuwe Westra (Astana) et Matti Breschel (Tinkoff-Saxo) tentent de braver les conditions difficiles, mais le peloton les garde en ligne de mire. Toutefois, pour reprendre les trois fuyards, le rythme doit encore accélérer, et le peloton se scinde à nouveau.

Cette fois, Marcel Kittel (Giant-Alpecin) est piégé. L’Allemand qui fait sa première apparition dans le Golfe ne fait pas partie de la cinquantaine de coureurs en lice pour la victoire. Un nouveau changement de direction permet aux coureurs d’avoir enfin les faveurs du vent. La masse file à toute allure vers la ligne, et dans ces conditions, la chance sourit aux audacieux. José-Joaquin Rojas (Movistar Team) lance le sprint de loin. À 300 mètres de la ligne, l’Espagnol est en tête de paquet et pourtant, il parvient à contenir les retours des meilleurs sprinteurs du peloton et notamment Tom Boonen (Etixx-Quick Step), Arnaud Démare (FDJ) et Peter Sagan (Tinkoff-Saxo). Une étape du Tour de Castille-et-Léon mise à part, Rojas n’avait plus gagné à ce niveau depuis trois ans.

On attend la revanche demain entre Al Wakra et Al Khor Corniche (194,5 km).

Classement 1ère étape :

1. José-Joaquin Rojas (ESP, Movistar Team) les 136 km en 3h49’50 » (35,5 km/h)
2. Tom Boonen (BEL, Etixx-Quick Step) m.t.
3. Arnaud Démare (FRA, FDJ) m.t.
4. Peter Sagan (SVQ, Tinkoff-Saxo) m.t.
5. Sam Bennett (IRL, Bora-Argon 18) m.t.
6. Jasper Stuyven (BEL, Trek Factory Racing) m.t.
7. Heinrich Haussler (AUS, IAM Cycling) m.t.
8. Andrea Guardini (ITA, Astana) m.t.
9. Alexander Kristoff (NOR, Team Katusha) m.t.
10. Nacer Bouhanni (FRA, Cofidis) m.t.

Classement général :

1. José-Joaquin Rojas (ESP, Movistar Team) en 3h49’40 »
2. Tom Boonen (BEL, Etixx-Quick Step) à 4 sec.
3. Arnaud Démare (FRA, FDJ) à 6 sec.
4. Niki Terpstra (PBS, Etixx-Quick Step) à 8 sec.
5. Roberto Ferrari (ITA, Lampre-Merida) à 9 sec.
6. Peter Sagan (SVQ, Tinkoff-Saxo) à 10 sec.
7. Sam Bennett (IRL, Bora-Argon 18) m.t.
8. Jasper Stuyven (BEL, Trek Factory Racing) m.t.
9. Heinrich Haussler (AUS, IAM Cycling) m.t.
10. Andrea Guardini (ITA, Astana) m.t.