Ludovic, vous êtes l’organisateur des 24 heures VTT du Luberon. Comment est né l’événement ?
Natur’Bike est un grand club, le premier du département. Nous voulions mettre en place une organisation différente de la Rando des Renards historiquement organisée depuis l’origine du club en 1998. Je suis originaire de Lorraine et le premier 24 heures, et le plus important de France est organisé là-bas : les crapauds. Je connaissais donc ce type de course et je trouvais très sympa ce concept de VTT en équipe dans une ambiance de fête. Il n’a pas fallu longtemps pour convaincre le club de se jeter dans l’aventure en 2010.

Ce format est assez particulier, attire-t-il les compétiteurs ?
Il attire autant les vététistes randonneurs ou loisirs que les compétiteurs. On retrouve les compétiteurs à tous les étages, que ce soit en équipe ou en solo. Avec de nombreuses victoires par le passé du team VTT des Alpes-de-Haute-Provence, en configuration de six coureurs, ou du team « Pour une poignée de dollars » en 2013 avec quatre coureurs, les équipes de compétiteurs ont toujours été présentes, pour peu que le calendrier national soit compatible. Car courir un 24 heures est en général un objectif important de la saison. Mais on retrouve aussi de nombreux coureurs solos, spécialistes de la discipline et que l’on retrouve sur toutes les courses 24 heures nationales. C’est le cas de Patrick Gouard, vainqueur en 2014 aux 24 heures de l’étoile, et de Joachim Mendler multiple vainqueur aux 24 heures VTT du Luberon et vainqueur des 24 heures de Cergy en 2014.

Cette organisation va se dérouler le 30 et 31 mai. Pourquoi cette date ?
Les 24 heures VTT du Luberon ont toujours été organisées pendant la deuxième quinzaine de mai. C’est une période propice pour organiser une course de 24 heures. En premier lieu, car nous sommes proches du solstice d’été et donc les nuits sont plutôt courtes. Les 30 et 31 mai nous profiterons du soleil durant presque 15 heures. Courir la nuit est très sympa mais faire durer ce plaisir pose des contraintes, notamment de gestion des batteries. Cette période de fin mai est également favorable en termes de températures. Sur ce genre de course, les organismes sont fortement sollicités et il faut éviter le froid ou la canicule.

A quelle météo doit-on s’attendre à cette période de l’année ?
Statistiquement, c’est une période où les journées sont très belles, pas trop chaudes. Les nuits peuvent être encore fraîches mais sans excès.

Quel genre de parcours proposez-vous ?
Le circuit est nouveau chaque année. Nous avons pris le parti de proposer un vrai circuit de VTT, même si cela impose des contraintes. C’est un des points forts de notre organisation que les coureurs nous font régulièrement remonter chaque année. Le circuit est totalement accessible, à tous les niveaux, y compris de nuit, mais le profil très joueur, avec de nombreuses relances, permet aux meilleurs de faire la différence. Le circuit fait 8 kilomètres pour 150 mètres de dénivelé. Il est majoritairement en monotrace. Ce format nous impose de limiter à 500 le nombre de participants, mais nous tenons à ce que les coureurs se fassent plaisir.

Quels sont les formats d’équipe possible ?
Les équipes peuvent être d’un à six coureurs, en catégories masculine, féminine ou mixte. Une catégorie entreprise et tandem est également ouverte. En tout, avec la récompense des temps scratch (meilleur temps sur un tour), ce sont vingt-et-une catégories qui se battent sur nos 24 heures. Nous réfléchissons à prendre en compte l’âge des coureurs mais nous ne souhaitons pas multiplier le nombre de catégories, une vingtaine c’est déjà beaucoup. La compétition se fait à tous les niveaux, entre les premiers mais aussi entre les derniers. Les classements sont disponibles en temps réels, et la tente du chronométrage est le lieu qui concentre toute la tension du village des 24 heures. Et cela n’est pas seulement dû au caractère taciturne du chronométreur !

Quelles seront les têtes d’affiche de l’édition 2015 ?
Joachim Mendler est déjà au rendez-vous pour décrocher sa quatrième victoire en solo à Pierrevert. Il devra pour cela contenir la motivation et l’envie d’en découdre des autres solos qui l’auront tous en ligne de mire. Patrick Gouard sera également présent mais sans réelle prétention, après sa participation aux 24 heures VTT de Finale Ligure la semaine précédente.

Quels conseils donneriez-vous aux participants pour bien préparer un 24 heures ?
Physiquement il faut évidemment une certaine préparation si l’objectif est de se battre pour les premières places. Évidemment pour certains coureurs, l’objectif est de venir passer un bon moment entre potes, et dans ce cas le seul ingrédient indispensable est la bonne humeur. Pour les autres, je conseille vivement d’avoir un entraînement qui permette d’encaisser le nombre de kilomètres cumulés (plus de 450 kilomètres en 24 heures pour les meilleurs solos). Il faut arriver avec un bon état de fraîcheur, la fatigue et la gestion du manque de sommeil sont des paramètres cruciaux. Mais l’état de forme du coureur n’est pas la seule variable. Votre monture doit également tenir 24 heures, et à ce titre, votre spad doit être prêt. La logistique doit être disponible pour pallier aux petits ennuis mécaniques. Pour ceux qui auraient négligé ce point, pas de soucis, Bachelas Bike Shop nous accompagne depuis la première édition et son stand d’assistance mécanique est à disposition de tous les coureurs. Ensuite, il reste à trouver la bonne stratégie d’équipe et de relais. Un ou plusieurs tours par coureur ? De jour et de nuit ? Un coach qui coordonne ? Je vais laisser chacun y réfléchir et je ne vais pas donner tous mes conseils aux seuls lecteurs de Velo101 !

Combien de temps de préparation nécessite une telle épreuve et combien de bénévoles ?
C’est une organisation importante qui mobilise le noyau dur de l’organisation soit une quinzaine de personnes, de novembre à mai. Il s’agit de surmonter les dossiers administratifs de plus en plus nombreux et de plus en plus complexes. L’organisation embauche un énarque, bénévole je précise, pour la prochaine édition. Lorsque cela est surmonté, il faut trouver le bon circuit, qui est totalement revu tous les ans. Et ensuite il faut organiser tout l’environnement des coureurs, camping, restauration, animations. Toute cette préparation étant faite, il nous reste à dérouler ce week-end, ce qui nécessite une équipe d’une centaine de bénévoles, qui eux aussi sont engagés dans une course en relais. Le club Natur’Bike n’a jamais eu de problème pour réunir un tel effectif, car nous avons à cœur que ces 24 heures soient aussi une fête pour eux. Les bénévoles sont en binôme et les rotations nombreuses. Nous les réunissons tous, pour une soirée de remerciements après la manifestation. Tout ceci est du travail supplémentaire, mais c’est une condition sine qua non pour avoir des bénévoles nombreux et motivés chaque année, sans qui évidemment cette aventure ne serait pas possible.

Quels services pouvez-vous proposer aux athlètes durant leur séjour ?
Tous les services sont disponibles : restauration, dont restauration en dur et avec repas chauds, sanitaires, douches, centre de secours, buvette. Sans oublier tous les services nécessaires à la course avec une assistance mécanique, le chronométrage en temps réel, un service de rechargement des batteries. Ce grand week-end de compétition et de VTT est aussi l’occasion de faire la fête, avec des concerts gratuits et d’autres animations, comme la mise en place d’un Air Bike géant, pour s’essayer, entre deux relais, aux sauts à VTT sur un coussin d’air géant.

Propos recueillis par Gwenaël Morra le 1er avril 2015.