Il y a un an, Rémi Pauriol (Cofidis) avait commencé l’année en fanfare. Victoire d’entrée de jeu sur ses terres du Grand Prix La Marseillaise, puis succès au Grand Prix de Lugano devant Davide Rebellin. Capable de briller sur les plus belles courses par étapes d’une semaine – il avait manqué de peu de s’adjuger le Tour de Catalogne en 2008 – l’Aixois de 27 ans avait malheureusement été coupé net dans son élan par une mauvaise chute dans Paris-Nice. Le début d’une série de pépins qui l’ont contraint à mettre un terme à sa saison au mois d’août. Alors forcément, Rémi Pauriol a faim de compétitions et de succès. Dimanche, il fera sa rentrée avec le dossard numéro 1 épinglé dans le dos. Avant l’ouverture de la saison sur le sol français, nous avons pris la température auprès d’un coureur sur lequel compte beaucoup l’équipe Cofidis dans les semaines à venir.

Rémi, vous vous apprêtez à faire votre rentrée à domicile dimanche au Grand Prix La Marseillaise, que vous aviez remporté l’an passé. Prêt pour un doublé ?
L’année dernière, le Grand Prix La Marseillaise avait été un gros objectif. Ca l’est un peu moins cette année parce que je l’ai déjà gagné une fois. Je n’ai donc pas la même pression que l’an dernier mais si l’opportunité se représente, je ne cracherai pas sur une deuxième victoire sur le Grand Prix La Marseillaise, c’est certain.

Vous sentez-vous dans un état de forme similaire à celui de l’année dernière ?
C’est assez difficile à dire du fait de ne pas avoir encore couru. L’année dernière, j’ai arrêté ma saison début août à cause d’un trait de fracture au fémur gauche. Je ne sais pas trop si je vais être dans le rythme dès l’entame de la saison, je l’espère. J’ai fait un bon hiver. Maintenant, ce sont les courses qui vont parler.

Comment avez-vous géré cette longue période sans compétition depuis le mois d’août ?
Etant donné que j’ai arrêté de courir très tôt, au mois d’août, j’ai repris l’entraînement un mois plus tôt, début octobre. J’ai ainsi accumulé pas mal de kilomètres et je pense avoir fait de bonnes bases pour toute la saison. J’espère que j’arriverai à un niveau intéressant dès les premières courses. D’abord sur le Grand Prix La Marseillaise, ensuite sur le Tour Méditerranéen et le Tour du Haut Var, avant le premier gros objectif de la saison qui est Paris-Nice. J’aimerais bien arriver sur Paris-Nice comme l’année dernière, avec une ou deux victoires avant. Ce serait l’idéal.

Avez-vous l’esprit de revanche après les pépins qui ont gâché en 2009 une année qui commençait pourtant à merveille ?
Non, pas vraiment. C’est vrai que j’avais fait un bon début, mais à chaque fois que je suis revenu je suis arrivé à un niveau intéressant quand même. Maintenant, ce sont des pépins physiques. C’est toujours embêtant car ça freine la progression. J’étais parti sur de bonnes bases l’année dernière. Et j’espère repartir sur ces bases et être plus régulier tout au long de la saison.

Vous êtes-vous donné des objectifs précis ?
Je ne suis pas trop difficile, j’espère gagner une course quelle qu’elle soit. Souvent, ça sourit quand on ne s’y attend pas vraiment. C’est là qu’on gagne. C’est donc difficile de se fixer des objectifs. Je vais surtout saisir les opportunités et mettre la balle au fond quand l’occasion se présentera.

Du fait qu’on ignore encore ce que décidera de faire Cofidis après 2010, ressentez-vous une pression particulière ?
Disons que ça fait trois saisons que c’est comme ça, que Cofidis se réengage année après année, saison après saison. Ca ne change pas grand-chose, hormis que cette année nous n’avons plus la licence ProTour. On espère tous que Cofidis se réengage pour plusieurs saisons, ce serait préférable pour tous. Ca nous permettrait d’avoir une meilleure visibilité pour ensuite remonter au niveau ProTour. Il arrive de gros sponsors à l’étranger donc il va devenir de plus en plus difficile de disputer les grosses courses.

Le discours d’Eric Boyer est clair : il faut gagner pour prouver le niveau sportif de l’équipe. Comment réagissez-vous à cela ?
Tout à fait, il faut essayer de faire le maximum sur toutes les courses ProTour sur lesquelles nous serons invités. Comme on le faisait avant mais en axant cela différemment. Auparavant, nous étions peut-être plus dans la culture de la gagne, de l’échappée, de la victoire d’étape. Désormais, nous allons plus nous concentrer sur les classements généraux. C’est là qu’il y a le plus de points ProTour à prendre. Personnellement je me sens capable de faire de belles choses sur les courses d’une semaine comme Paris-Nice, le Dauphiné Libéré ou le Tour de Catalogne, que j’avais terminé 3ème en 2008. Je me sens prêt à relever ce défi.

Propos recueillis à Paris le 28 janvier 2010.