Maxime, vous avez assisté à la présentation de votre ancien club, le VC La Pomme Marseille, c’est toujours un moment spécial ?
Oui parce que j’ai une affinité avec le directeur sportif Frédéric Rostaing en particulier. Il me connaît depuis les rangs Juniors et sait que je réponds présent à chaque fois pour La Pomme. J’essaie toujours d’être présent pour eux, dès qu’ils ont un stage. Ca me fait aussi très plaisir parce que j’y retrouve des coureurs avec lesquels j’ai couru et qui sont encore là. C’est aussi grâce à eux en partie que je suis chez les pros aujourd’hui, alors je tiens à leur donner ce petit clin d’œil.

Vous n’avez toutefois pas pu rouler avec eux cette semaine, du fait de la présentation de votre nouvelle équipe Ag2r La Mondiale à Paris ?
Exactement. J’ai fini mon stage avec l’équipe Ag2r La Mondiale la semaine dernière puis c’était la présentation à Paris. J’ai tout de même eu l’occasion de rouler un peu avec les Pommiers cet hiver puisqu’ils font des stages de regroupement d’un week-end. J’ai pu dire à Fred qu’il y avait quelques coureurs qui étaient en forme.

Comment s’est passé votre stage à Aups ?
L’endroit est propice pour faire le métier, être sérieux et bien travailler. Je suis assez confiant pour le début de saison. Je me sens vraiment en forme, mieux que les autres années. On verra ce que ça va donner au Grand Prix La Marseillaise !

Qu’avez-vous travaillé en particulier sur ce stage ?
Nous avons fait un stage foncier à Salou en Espagne fin décembre. A Aups, nous avons plus travaillé sur des exercices particuliers : la force, le cœur… Nous avons fait la course entre nous, avec presque des dossards, par équipes. C’était sympa, on a fait monter le cœur avec des séries de sprints pour essayer de lancer au mieux nos sprinteurs. Il y a vraiment une bonne ambiance, un bon état d’esprit, et on sent que l’équipe est bien soudée.

Avez-vous travaillé un exercice tel que le contre-la-montre en vue de cette saison ?
J’ai fait 4ème derrière Alexandre Vinokourov sur le contre-la-montre du Tour de l’Ain, sur 10 kilomètres certes, mais ça m’a redonné de l’espoir sur cette discipline. Ca me réconforte dans mon choix de retravailler le chrono, et puis ça sert toujours pour les courses par étapes. Le Tour de France m’a donné plus de puissance, plus de forces, je l’ai ressenti dans mon coup de pédale cet hiver. Je n’ai pas encore reçu mon vélo de chrono car mes manivelles n’étaient pas prêtes, mais on doit me l’emmener à Marseille. Je ne ferai pas de chronos avant Paris-Nice donc j’ai encore un peu le temps.

Qu’est-ce qu’a changé une nouvelle équipe durant l’intersaison ?
Ce que je note surtout, c’est que je passe de Continental Pro à ProTour. Ca veut dire plus sérieux, plus de pression vis-à-vis du sponsor. C’est une chance que nous avons car il n’y a plus que deux équipes en France à bénéficier de ce statut. Nous avons en plus un bel effectif, ce qui me fait penser qu’il sera plus dur d’aller chercher sa place pour le Tour. C’est ça qui change. Maintenant, je suis très satisfait de l’ambiance et de l’état d’esprit. Je ne m’y attendais pas.

Vous êtes-vous mis plus de pression ?
De la pression, il en faut, et on nous en a mis un petit peu pour le début de saison. Une équipe telle que la nôtre se doit d’être présente dès la Marseillaise. Personnellement, je me mets toujours la pression car je veux toujours bien faire vis-à-vis de l’équipe et des dirigeants.

Y a-t-il des coureurs qui vous aient déjà impressionné parmi vos nouveaux coéquipiers ?
J’ai une bonne affinité avec Rinaldo Nocentini. J’aime beaucoup ce coureur. Il a du tempérament et est assez impulsif, un peu dans mon état d’esprit. Tadej Valjavec a également une grande classe par son sérieux, par son calme. C’est quelqu’un de très méticuleux qui fait le métier à 100 %. Ce qui m’a marqué au stage de Salou, c’est qu’il était le seul trentenaire à faire de la musculation en plus de l’entraînement. Après une sortie, il continuait à faire des pompes, des sauts. Ca prouve son sérieux et sa motivation.

Qu’attendez-vous de votre rentrée au Grand Prix La Marseillaise ?
C’est une course qui me plaît. L’année dernière, j’avais fait 7ème après être sorti seul du peloton pour essayer de rentrer devant. Il m’en avait manqué un petit peu. Cette fois je me sens mieux que l’année dernière donc nous verrons, mais il y aura aussi un plus gros niveau, avec Sky, Cervélo et Astana. Il va falloir être très malin mais je connais le parcours au millimètre près et je sais où il faut être présent.

Quel programme vous a été assigné cette année ?
Je dois faire La Marseillaise, le Tour Méditerranéen, le Tour du Haut Var, les Boucles du Sud Ardèche, Paris-Nice et Milan-San Remo. Je vais bien préparer ces deux dernières courses car je pense qu’elles peuvent me convenir. Je vais d’ailleurs prendre un week-end en Italie avec ma fiancée pour aller repérer Milan-San Remo ! Je pense que c’est une course qui me va bien vu que je grimpe bien, que je sais frotter et que j’ai une bonne pointe de vitesse. Pour la suite de ma saison, je ne ferai pas le Giro mais j’essaierai d’aller au Tour. Sinon ce sera la Vuelta.

Dimitri Champion a rejoint Ag2r La Mondiale en bleu-blanc-rouge, le Championnat de France sera donc une date importante ?
Oui car un maillot de champion national, quel que soit le pays, est toujours une fierté. Pour le clin d’œil, ça fait trois ans que je suis dans l’équipe du champion de France avec Christophe Moreau, Nicolas Vogondy et Dimitri Champion. J’espère qu’un jour, peut-être… J’avais couru Chantonnay en amateur et je pense que c’est un circuit qui me plaît bien, pour des attaquants.

Du fait qu’un certain nombre d’équipes soient à la recherche d’invitations sur les grandes épreuves, on devrait assister à un début de saison animé ?
Je suis quelqu’un d’offensif, et on m’a engagé pour ça chez Ag2r La Mondiale. Je suis un coureur qui tente. Si ça marche tant mieux sinon on ressaie le lendemain. Vincent Lavenu a recruté dans ce sens avec Dimitri Champion et David Le Lay. Je suis extrêmement motivé par cette saison.

Propos recueillis à Marseille le 29 janvier 2010.