Jérôme, on vous a vu très en avant au Tour de Murcie, que vous avez terminé 2ème entre Alberto Contador et Denis Menchov. Vous faites 5 à Bessèges, 4 en Andalousie. Vous attendiez-vous à un tel début de saison ?
Si bon, non, même si je savais que la forme était là. J’avais axé ma préparation sur Paris-Nice, course pour laquelle nous n’avons malheureusement pas été invités. Je me doutais donc qu’au Tour de Murcie j’allais pouvoir faire une bonne performance. Maintenant, je ne m’attendais pas à terminer 2ème et si près d’Alberto Contador.

Quels changements avez-vous apportés à votre préparation hivernale ?
J’ai modifié deux-trois choses, et notamment dans le contre-la-montre, pour essayer de retrouver un peu mon niveau antérieur, sans délaisser pour autant la montagne. Ca commence à payer donc c’est important.

Il est indéniable que vous progressez encore, mais en vue de quel objectif ?
L’objectif est de faire un début de saison comme je suis en train de le faire. Après, ce sera évidemment d’essayer de faire un bon Tour de France au classement général. Je ne sais pas encore où fixer mon ambition quant au Tour mais si je peux faire un Top 15 ce sera déjà vraiment bien. D’autant que ce sera ma première participation au Tour de France en tant que leader de l’équipe (NDLR : Jérôme Coppel n’a participé qu’une fois au Tour, il avait été contraint à l’abandon après une douzaine d’étapes en 2009).

Vous vous êtes révélé sur les courses par étapes françaises l’an passé, 9ème de Paris-Nice et 5ème du Critérium du Dauphiné, c’est là qu’est intervenu le déclic ?
Je savais que j’étais capable de bien faire sur les courses par étapes. Maintenant, c’est vraiment en montagne que s’est produit le déclic l’année dernière. J’arrive maintenant beaucoup plus en confiance sur ces étapes-là. Je sais que je suis capable d’accompagner les meilleurs.

Les résultats parlent en votre faveur mais physiquement, ressentez-vous cette progression en ce début de saison ?
Oui. Quand la route s’élève, je suis déjà plus serein. Je sais que je vais pouvoir bien m’exprimer et accompagner les meilleurs. Auparavant, je partais sans doute moins en confiance et forcément les résultats s’en ressentaient.

Vos bons résultats semblent en outre avoir entraîné toute l’équipe Saur-Sojasun dans une bonne spirale…
Toute l’équipe marche bien, mais je ne pense pas que ce soit spécialement grâce à mes résultats. On a vraiment une équipe très soudée. Ca s’est vu sur  l’Etoile de Bessèges où nous avons gagné une étape, sur la Ruta del Sol où nous avons gagné deux étapes. Tout le monde marche bien et ça c’est vraiment le gros point positif. Collectivement, on a vraiment progressé par rapport à l’année dernière. Au Tour de Murcie, nous avons placé quatre coureurs dans les dix-huit premiers. C’est un peu moi qui tire la gloire mais il est important de redire que je profite en amont du travail de l’équipe.

En début d’année, Stéphane Heulot vous a cité sans le cacher comme leader de l’équipe Saur-Sojasun. Est-ce une pression supplémentaire ?
Oui, forcément. On sait qu’il y a beaucoup d’attentes et qu’on doit faire des résultats. Maintenant, je suis venu dans cette équipe aussi pour ça. J’assume et j’essaie de faire du mieux possible. Du moment que je n’aie aucun regret à la fin des courses, que je fasse tout ce que j’ai à faire, c’est le principal. J’ai énormément appris l’an passé. Cette expérience de leader, je l’ai acquise à 24 ans et j’ai gagné du temps. Cette année, je vais pouvoir me présenter dans un Grand Tour en tant que leader et je sais à quoi m’attendre.

C’était finalement un avantage de ne pas faire le Tour l’an dernier ?
D’un point de vue personnel, ça m’a permis de me construire plus sereinement, à l’écart du bruit médiatique que peut engendrer le Tour. J’ai été leader sur Paris-Nice et au Dauphiné, dans la discrétion, pour bien appréhender mon nouveau statut. J’ai appris, sans la pression.

Par où va passer votre programme prochainement ?
Ce week-end ce sera le Critérium International, que j’aborde en confiance, puis la Route Adélie, la Clasica Primavera, le Tour de Castille-et-Leon et les classiques ardennaises : Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège. Après, je ne connais pas encore mon programme. Je vais couper après Liège.

Propos recueillis à Cholet le 20 mars 2011.