A l’heure de se rendre au départ de la dernière étape du Tour de France 2011, il est temps de dresser les bilans après trois semaines d’exception, cette année. Cette année plus qu’une autre, d’ailleurs. Les avis sont unanimes, l’épreuve est entré dans une nouvelle aire grâce, entre autre, à la fraicheur d’un cyclisme français de nouveau sur le devant de la scène. Depuis le 3 juillet, les représentants de l’hexagone sont à la fête, voilà trois jours, il ne leur manquait qu’une victoire, c’était sans compter sur la performance d’un futur très grand arrivé enfin à maturité, Pierre Rolland (Team Europcar). Rentré dans la cour des grands vendredi soir en devenant le premier Français à s’imposer à l’Alpe d’Huez depuis Bernard Hinault. Et puis il y a Thomas Voeckler (Team Europcar), quatrième du Tour de France, un authentique exploit comme celui réalisé par Cadel Evans (BMC Racing Team). L’Australien a enfin remporté la course de ses rêves après tant d’années de travail.

Hier, le bonheur des supporters australiens était invraisemblable, drapeau autour du coup ils entonnaient leur hymne national sans interruptions, une attitude qui tranchait avec la tristesse des Luxembourgeois, eux qui voyaient déjà les deux frères Schleck (Leopard-Trek) aller chercher le maillot jaune. Torse bombé, Frank Schleck tentait de quitter la zone d’arrivée la tête haute mais son visage ne pouvait que trahir une inévitable déception, son frère venait de perdre le Tour de France pour 1’34 ». Inconsolable, il admettra ne pas avoir de regrets. Hier, ils ont perdu une course qu’ils pensaient maitriser, une course qu’ils auraient pu écraser, peut être dans les Pyrénées. Mais voilà, Evans était las de ses deuxième places qui auraient pu se transformer si souvent en maillot jaune, en 2007 ou bien encore en 2008. Cette année il l’a fait, en grand champion, à moins d’une énorme surprise sur les Champs-Elysées.

En 1975, le Tour de France se terminait pour la première fois sur cette Avenue parisienne, la plus belle avenue du monde, parait-il, aujourd’hui, ce n’est sûrement pas Cadel Evans qui vous dira le contraire. En 1989 la victoire de Greg LeMond pour 8 secondes face à Laurent Fignon a rendu l’arrivée mythique. Mais cette année, pas de contre-la-montre final sur les Champs-Elysées, le classement général est d’ores et déjà figé, sauf catastrophe. Aussi, Cadel Evans savourera son maillot jaune pendant que les sprinteurs se joueront une dernière victoire d’étape. Le suspense est présent puisque rien n’est encore joué pour l’attribution du maillot vert même si Mark Cavendish en est le grand favori tout comme pour la victoire d’étape.

Evans peut savourer son maillot jaune alors que Cavendish travaille pour consolider un autre maillot, le vert.

Si les coureurs prennent leur au départ de Créteil après le transfert en avion depuis Grenoble, ce matin, une fois sur les Champs-Elysées, les choses sérieuses devraient pouvoir commencer. Car une fois encore, il reste le maillot vert à décerner. Cadel Evans sabre le champagne, ses coéquipiers l’entourent, ils sont tellement fiers de leur Leader, et il y a de quoi. A 56 kilomètres de l’arrivée, voilà le peloton dans les rues de Paris. Un petit tour devant la Bibliothèque François-Mitterrand et une promenade sur le bord de la Seine, rive Gauche, direction le centre historique de Paris et son avenue, célébrissime avenue. Sept kilomètres plus tard, la tradition est respectée, les BMC font leur entrée sur les Champs-Elysées, Hincapie en tête. Ca roule déjà très vite dans le peloton et la tension est palpable, comme tous les ans.

Sur les pavés, les premières cassures se créent. Il faut dire que le rythme est effrite, le sprint intermédiaire est programmé juste avant le troisième passage sur la ligne d’arrivée. A quelques minutes de la première explication entre les sprinteurs, un groupe essaie de s’extirper du peloton, en vain. Voeckler est piégé dans une cassure mais il rentre rapidement sur le reste du peloton. A 38 kilomètres de l’arrivée, six coureurs parviennent enfin à prendre ce qui sera la bonne échappée du jour. Et qui retrouve-t-on devant, Jérémy Roy (FDJ), super-combatif du Tour cette année, le jeune Français fait honneur à son titre décerné hier et amplement mérité. Kristjan Koren (Liquigas-Cannondale), Lars Bak (HTC-Highroad), Sergio Paulinho (RadioShack), Christophe Riblon (Ag2r La Mondiale), Ben Swift (Team Sky) l’accompagnent. Alors que ces hommes s’occupent de prendre la majorité des points au sprint intermédiaire, Cavendish impressionne déjà et règle le peloton en prenant ainsi deux nouveaux points d’avance sur Rojas.

Au 6ème passage sur la ligne, les hommes de tête ont 40″ d’avance mais derrière, les Garmin-Cervélo travaillent pour Tyler Farrar puis les Quick Step pour Gerald Ciolek, tous roulent très fort. Alors que la cloche du dernier tour retentit, Lars Bak insiste, seul. Carlos Barredo (Rabobank) part à sa poursuite mais le train HTC-Highroad est en train de se mettre en route. Qu’importe la présence de Bak à l’avant, aujourd’hui, c’est tout pour Mark Cavendish. A deux kilomètres de l’arrivée, aucune surprise, c’est un peloton groupé qui se présente pour jouer la victoire d’étape. Alors que Cadel Evans sait le Tour de France acquis, Mark Cavendish est emmené dans un fauteuil par ses équipiers. Boasson-Hagen (Team Sky) est dans sa roue et aimerait remporter sa troisième victoire d’étape, histoire de rendre hommage à son pays, la Norvège, un pays endeuillé. Mais Cavendish est sans pitié et vient lever les bras sur la ligne d’arrivée après un dernier relai de Mark Renshaw. Imbattable, le Britannique remporte ainsi le maillot vert. Cadel Evans peut savourer, le drapeau australien autour du cou. L’image est belle, l’Australien un superbe champion. Pour les deux coureurs, la marque des très grands, l’Arc de Triomphe n’a jamais aussi bien porté son nom.

Classement 21ème étape :

1. Mark Cavendish (GBR, HTC-Highroad) les 95 kilomètres en 2h27’03 »
2. Edvald Boasson-Hagen (NOR, Team Sky) m.t.
3. André Greipel (ALL, Omega Pharma-Lotto) m.t.
4. Tyler Farrar (USA, Garmin-Cervélo) m.t.
5. Fabian Cancellara (Leopard-Trek) m.t.
6. Daniel Oss (ITA, Liquigas-Cannondale) m.t.
7. Borut Bozic (SLO, Vacansoleil-DCM) m.t.
8. Tomas Vaitkus (LIT, Astana) m.t.
9. Gerald Ciolek (ALL, Quick Step) m.t.
10. Jimmy Engoulvent (FRA, Saur-Sojasun) m.t.

Classement général :

1. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) en 86h12’22 »
2. Andy Schleck (LUX, Leopard-Trek) à 1’34 »
3. Frank Schleck (LUX, Leopard-Trek) à 2’30 »
4. Thomas Voeckler (FRA, Team Europcar) à 3’20 »
5. Alberto Contador (ESP, Saxo Bank-SunGard) à 3’57 »
6. Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 4’55 »
7. Damiano Cunego (ITA, Lampre-ISD) à 6’05 »
8. Ivan Basso (ITA, Liquigas-Cannondale) à 7’23 »
9. Tom Danielson (USA, Garmin-Cervélo) à 8’15 »
10. Jean-Christophe Péraud (FRA, Ag2r La Mondiale) à 10’11 »

Classement par points :

1. Mark Cavendish (GBR, HTC-Highroad) 334 pt
2. José-Joaquin Rojas (ESP, Movistar Team) 272 pt
3. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) 236 pt
4. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) 208 pt
5. Thor Hushovd (NOR, Garmin-Cervélo) 195 pt
6. Edvald Boasson Hagen (NOR, Team Sky) 192 pt
7. André Greipel (ALL, Omega Phrama-Lotto) 160 pt
8. Tyler Farrar (USA, Garmin-Cervélo) 127 pt
9. Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi) 105 pt
10. Alberto Contador (ESP, Saxi Bank-SunGard) 105 pt

Classement de la montagne :

1. Samuel Sanchez (ESP, Euskaltel-Euskadi) 108 pt
2. Andy Schleck (LUX, Leopard-Trek) 98 pt
3. Jelle Vanendert (BEL, Omega Pharma-Lotto) 74 pt
4. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) 58 pt
5. Frank Schleck (LUX, Leopard-Trek) 56 pt
6. Alberto Contador (ESP, Saxo Bank-SunGard) 51 pt
7. Jérémy Roy (FRA, FDJ) 45 pt
8. Pierre Rolland (FRA, Team Europcar) 44 pt
9. Maxim Iglinskiy (KAZ, Astana) 40 pt
10. Johnny Hoogerland (PBS, Vacansoleil-DCM) 40 pt

Classement des jeunes :

1. Pierre Rolland (FRA, Team Europcar) en 83h56’03 »
2. Rein Taaramae (EST, Cofidis) à 46 sec.
3. Jérôme Coppel (FRA, Saur-Sojasun) à 7’53 »
4. Arnold Jeannesson (FRA, FDJ) à 10’37 »
5. Rob Ruijgh (PBS, Vacansoleil-DCM) à 22’21 »
6. Rigoberto Uran (COL, Team Sky) à 32’05 »
7. Geraint Thomas (GBR, Team Sky) à 50’05 »
8. Robert Gesink (PBS, Rabobank) à 54’26 »
9. Cyril Gautier (FRA, Team Europcar) à 1h17’00 »
10. Andrey Zeits (KAZ, Astana) à 1h21’05 »

Classement par équipes :

1. Team Garmin-Cervélo (USA) en 250h57’43 »
2. Team Leopard-Trek (LUX) à 11’04 »
3. Ag2r La Mondiale (FRA) à 11’20 »
4. Team Europcar (FRA) à 41’53 »
5. Euskaltel-Euskadi (ESP) à 52’00 »
6. Team Sky (GBR) à 58’24 »
7. Katusha (RUS) à 1h09’39 »
8. Saxo Bank-SunGard (DAN) à 1h16’12 »
9. FDJ (FRA) à 1h30’16 »
10. Cofidis (FRA) à 1h47’29 »