Au départ de ces Jeux Européens de Bakou, l’ambiance est particulière et rappelle le grand moment de fin de saison qu’est le Championnat du Monde. Cette course en circuit par équipes nationales annonce une journée pas comme les autres où les équipes, ne pouvant être constituées de plus de six coureurs, auront du mal à cadenasser la course, à l’image de ce que la Grande-Bretagne n’avait pas réussi à faire aux Jeux Olympiques de Londres. Le parcours de 15 kilomètres comprend deux ascensions. Une pavée et très étroite de 600 mètres à 9% et une seconde moins raide de 2 kilomètres, sur de grandes routes larges.  Sur les quatorze tours que les coureurs auront à parcourir, les favoris se nomment Tom Boonen (Belgique), Niki Terpstra (Pays-Bas), Julian Alaphilippe (France), Giacomo Nizzolo (Italie) ou encore Luis-Leon Sanchez (Espagne).

Le soleil de plomb va amener les plus costauds à l’avant. Après une bataille acharnée en début de course qui met des coureurs partout, ils sont douze à réussir à prendre de l’avance après trente kilomètres pour n’être plus que huit quelques instants plus tard. Un tricolore fait partie de ces hommes forts, c’est Alexis Gougeard (France). Il est accompagné de Manuele Boaro (Italie), Vitaliy Buts (Ukraine), Bart De Clercq (Belgique), Conor Dunne (Irlande), Jesus Herrada (Espagne) et les deux compatriotes Aleksejs Saramotins et Gatis Smukulis (Lettonie).

Derrière les Belges roulent pour l’habituel leader d’Etixx-Quick Step qui a annoncé ses ambitions. La côte faite de petits pavés n’a rien à voir avec le Vieux Quaremont mais elle lui rappelle qu’il n’a pu en profiter le printemps dernier et le Belge voit en cette journée une agréable session de rattrapage. En tête de course, Vitaliy Buts, habitué au maillot Kolss-BDC le reste de la saison, sort à quatre tours de l’arrivée et prend rapidement une minute d’avance alors que le peloton revient fort. À l’arrière les abandons sont de plus en plus nombreux, beaucoup étant étouffés par la température. L’accélération du peloton provoque la formation d’un nombre important de petits groupes et l’Ukrainien est rejoint à moins de deux tours du but. C’est le moment choisi par Niki Terpstra et Jens Keukeleire (Belgique) pour contrer, mais sans entente ils se font rejoindre quelques kilomètres plus loin alors qu’il reste un tour à parcourir.

Ils sont dix-neuf à l’avant à la cloche et il faut attendre la dernière ascension du jour pour que la décision se fasse. L’attaque est portée par Luis-Leon Sanchez, suivi par Jesus Herrada une fois encore, Andriy Grivko (Ukraine) et  Petr Vakoc (République Tchèque). Derrière, Filippo Pozzato (Italie) emmène le groupe de poursuivants en roulant pour ses deux sprinteurs Elia Viviani et Giacomo Nizzolo. Mais l’entente des quatre hommes est parfaite et Herrada se transforme en parfait poisson-pilote pour son compatriote qui entame son sprint à 200 mètres de la ligne pour ne pas être remonté. Luis-Leon Sanchez est le premier vainqueur des Jeux Européens, devant Grivko qui prend la médaille d’argent et Vakoc celle de bronze. Nizzolo règle le sprint pour une place d’honneur devant Tom Boonen. À noter les belles 9ème et 10èmes places des Français Anthony Turgis et Kevin Ledanois présents dans le final. – Adrien Godard.

Classement :

1. Luis-Leon Sanchez (ESP, Espagne) en 5h08’04 »
2. Andriy Grivko (UKR, Ukraine) m.t.
3. Petr Vakoc (TCH, République Tchèque) m.t.
4. Jesus Herrada (ESP, Espagne) m.t.
5. Giacomo Nizzolo (ITA, Italie) à 4 sec.
6. Tom Boonen (BEL, Belgique) m.t.
7. Aleksejs Saramotins (LET, Lettonie) m.t.
8. Niki Terpstra (PBS, Pays-Bas) m.t.
9. Anthony Turgis (FRA, France) m.t.
10. Kevin Ledanois (FRA, France) m.t.