N°1 : Paris-Roubaix, le couronnement d’une vie

Ils sont cinq à pénétrer sur le vélodrome de Roubaix au terme d’une classique riche en rebondissements. Et parmi eux Tom Boonen (Etixx-Quick Step), en quête d’une cinquième victoire historique dans la reine des classiques. Le Belge a su faire preuve d’expérience et de résistance pour provoquer le destin. Passé à travers une chute qui a bouchonné les principaux favoris à Maing à 115 kilomètres du but, il rentre flanqué d’une poignée d’outsiders sur une échappée matinale dont Mathew Hayman (Orica-GreenEdge) demeurera le dernier représentant. Quand la tête de course implose sur le pavé de Camphin-en-Pévèle à 20 kilomètres du vélodrome, il ne reste donc plus devant que Boasson-Hagen, Boonen, Hayman, Stannard et Vanmarcke. Chacun y va alors de son offensive, Tom Boonen passant à l’attaque à 3 kilomètres du but avant de voir rentrer sur lui Mathew Hayman puis les trois autres sur le vélodrome. Et l’Australien, à presque 38 ans, manifeste encore un tel état de fraîcheur qu’il va pouvoir contenir au sprint Tom Boonen, 2ème, pour triompher de l’Enfer.

N°2 : Tour des Flandres, un duel de titans

Pour sa 100ème édition, le Tour des Flandres ne pouvait rêver mieux que le sacre d’un champion du monde du gabarit de Peter Sagan (Tinkoff). Si le Ronde nous a habitués depuis cinq ans à des schémas attentistes, la course prend une toute autre tournure à 32 kilomètres de l’arrivée quand, sur un long faux-plat, les premiers favoris se dévoilent. Peter Sagan anticipe en personne avec Kwiatkowski et Vanmarcke, avant de filer seul dans le Paterberg à 13 kilomètres d’Audenarde. Derrière, Fabian Cancellara (Trek-Segafredo) a tardé à réagir. Il sort de sa torpeur dans l’escalade du Vieux Quaremont pour se rapprocher de la tête de course sans parvenir à boucher les 15 secondes qui lui font alors défaut. Le duel est alors engagé entre Peter Sagan et Fabian Cancellara, qui bénéficie de l’apport de Sep Vanmarcke (Team LottoNL-Jumbo) pour grignoter une ou deux secondes. Mais il ne pourra revenir plus près. Peter Sagan remporte ceint du maillot arc-en-ciel son tout premier monument.

N°3 : Milan-San Remo, jour de gloire pour Arnaud Démare

La coalition qu’appelait de ses voeux Vincenzo Nibali (Astana) n’a pas pu se former. En refusant de hausser le tempo dans la Cipressa, le peloton s’est déjà résolu à accepter l’idée d’un sprint massif sur la Via Roma. Et les soubresauts de quelques puncheurs dans le Poggio, en tête desquels Michal Kwiatkowski (Team Sky), ne suffiront pas à priver les sprinteurs d’une explication. L’emballage massif se transforme en sprint atypique et complètement décousu. Une chute de Fernando Gaviria (Etixx-Quick Step) provoque un moment de confusion dont profite Jurgen Roelandts (Lotto-Soudal) pour se jeter le premier sur la Via Roma. Voilà qui oblige les finisseurs à lancer de loin. Un sprint, Arnaud Démare (FDJ) en a déjà mené un après la Cipressa, quand il lui a fallu chasser le peloton jusqu’au Poggio après avoir été retardé sur chute. Mais le Picard a encore suffisamment d’énergie pour bondir dans les derniers hectomètres – où Nacer Bouhanni (Cofidis) 4ème est victime d’un saut de chaîne – et offrir à la France un monument qu’elle attendait depuis 1997 et le Tour de Lombardie victorieux de Laurent Jalabert.

N°4 : Tour de Lombardie, Esteban Chaves, prince au pays des feuilles mortes

2ème du Giro et 3ème de la Vuelta, le Colombien Esteban Chaves (Orica-BikeExchange) a déjà tout de la révélation de l’année quand il prend le départ de son dernier challenge : le Tour de Lombardie. Et c’est lui qui va précipiter l’issue de la classique des feuilles mortes en plantant une banderille dans le Selvino. Seuls Romain Bardet (Ag2r La Mondiale) et Rigoberto Uran (Cannondale-Drapac) sont en mesure de l’accompagner tandis qu’il reste une petite quarantaine de kilomètres à parcourir jusqu’à Bergame. Trio auquel viendra se greffer au prix d’une formidable chasse l’Italien Diego Rosa (Astana). Dès lors, les quatre savent que la victoire ne peut plus leur échapper. Dans la courte montée de Bergame, Rosa est le premier à tenter sa chance mais Chaves veille au grain. Il prend ensuite la tête pour assurer un rythme fou qui fait céder Bardet. Le Tour de Lombardie se jouera au sprint. Sorti de nulle part tandis que Rosa a anticipé, Esteban Chaves décroche lui aussi son premier monument.

N°5 : Liège-Bastogne-Liège, Wout Poels séduit la Doyenne

Au terme d’une course plus rude que jamais de par ses conditions météorologiques dignes d’un jour d’hiver, quatre coureurs se mesurent en haut de la côte d’Ans. Le crochet inédit par la rue Naniot, une rue pavée dont les 600 mètres rectilignes à 2500 mètres du but offrent un tremplin idéal à qui veut fausser le jeu des favoris, a permis à Michael Albasini (Orica-BikeExchange), Rui Costa (Lampre-Merida), Wout Poels (Team Sky) et Samuel Sanchez (BMC Racing Team) de plonger en tête en direction de la côte d’Ans. Si personne ne lui accorde le moindre relais, Michael Albasini insiste encore et encore jusque dans la bosse finale, où il essaie de sortir de son aspiration ses trois sangsues. Mais le Suisse s’expose à une contre-attaque de Wout Poels. Dès lors, le Néerlandais de 28 ans tient tête à ses adversaires. Il place son accélération décisive dans le dernier virage pour tenir en respect Michael Albasini, Rui Costa et Samuel Sanchez. Et s’adjuger en 3 kilomètres bien sentis sa première classique.