Le Tour de Californie n’en est qu’à sa septième année d’existence et pourtant elle a déjà tout d’une grande épreuve. Son jeune palmarès, par les victoires de Rogers, Leipheimer ou encore Horner, présente un fort accent de Grand Tour – en plus d’un accent anglo-saxon certain ! Sa startlist, composée à moitié d’équipes continentales nord-américaines méconnues du grand public, recèle de jeunes talents, à l’instar de Lawson Craddock (Team Bontrager Livestrong), 20 ans et dixième du classement général au départ de l’étape.  Aussi, le Tour de Californie possède déjà ses ascensions phares – parler de mythe serait exagéré – qui forgent l’histoire de l’épreuve. Le Mont Baldy est à classer dans cette catégorie. Inaugurée l’an passé, cette ascension détermine inévitablement le classement général en raison de la rudesse de sa pente : sept kilomètres à dix pourcents de moyenne. De plus, sa forte exposition au soleil californien – l’ombre y est inexistante – rajoute de la difficulté et renforce le côté homérique de l’ascension.

Gagner au Mont Baldy force le respect, vous l’aurez compris. Et un coureur a justement à cœur de se racheter suite à un chrono raté : Chris Horner (RadioShack-Nissan). Le vainqueur sortant de l’épreuve a perdu 2’50 » jeudi dernier lors du contre-la-montre. Alors, s’il sait que la victoire finale n’est désormais que chimère, son orgueil lui impose de vaincre le Mont Baldy. Pour l’honneur. C’est pourquoi il se lance dans une attaque de grande envergure dès le départ de l’étape. Appuyé par trois équipiers, il profite du faible kilomètrage du jour (126 km) pour prendre les devants dans une échappée de douze coureurs. Mais très vite, ils ne sont plus que deux en tête : Chris Horner et Darwin Atapuma (Colombia-Coldeportes), le grimpeur colombien. Derrière, le peloton contient l’écart aux alentours des 3 minutes notamment grâce au travail de la BMC.

Au pied du Mont Baldy, à douze kilomètres de l’arrivée, le duo compte 1’30 » d’avance sur un peloton réduit à une vingtaine d’unités. La pente se cabre et Horner décide d’accélérer. Comme un retour de bâton, Atapuma contre violemment l’Américain qui ne peut que regarder désespérément le Colombien s’en aller. Maillot et bouche grande ouverte, le récent vainqueur d’étape sur le Tour du Trentin pense accrocher une victoire de prestige. Mais c’est sans compter sur Robert Gesink (Rabobank) qui retrouve des jambes qu’on lui pensait oubliées à jamais. Le Néerlandais attaque à cinq kilomètres de l’arrivée et fait la jonction sous la flamme rouge. Les derniers hectomètres sont épiques. Gesink lance le sprint avec efficacité mais vire trop large dans le dernier virage. Atapuma repasse alors en tête mais cède finalement dans les vingt derniers mètres. David Zabriskie termine onzième de l’étape à 1’23 ». C’est trop pour conserver le Maillot Jaune qui passe sur les épaules de Gesink. A noter l’exceptionnelle 4ème place de Joseph Dombrowski (Team Bontrager Livestrong), 20 ans. Preuve, s’il en fallait une, de la qualité du Tour de Californie comme course révélatrice de talents.

Demain, la dernière étape du Tour de Californie est un défilé de 70 kilomètres entre Berverly Hills et Los Angeles.

Classement 7ème étape :

1. Robert Gesink (PBS, Rabobank) les 126 km en 3h37’08 »
2. Darwin Atapuma (COL, Colombia-Coldeportes) m.t.
3. Fabio Duarte (COL, Colombia-Coldeportes) à 14 sec.
4. Joseph Dombrowski (USA, Team Bontrager Livestrong) à 18 sec.
5. Thomas Danielson (USA, Garmin-Barracuda) à 26 sec.
6. Christopher Horner (USA, RadioShack-Nissan) à 35 sec.
7. Wilco Kelderman (PBS, Rabobank) à 1’04 »
8. Tiago Machado (POR, RadioShack-Nissan) à 1’06 »
9. Levi Leipheimer (USA, Omega Pharma-Quickstep) à 1’08 »
10. Tejay Van Garderen (USA, BMC Racing Team) à 1’22 »

Classement général :

1. Robert Gesink (PBS, Rabobank) en 29h14’52 »
2. David Zabriskie (USA) Garmin-Barracuda) à 46 sec.
3. Thomas Danielson (USA, Garmin-Barracuda) à 54 sec.
4. Tejay Van Garderen (USA, BMC Racing Team) à 1’17 »
5. Fabio Duarte (COL, Colombia-Coldeportes) à 1’36 »
6. Levi Leipheimer (USA, Omega Pharma-Quickstep) à 2’13 »
7. Wilco Kelderman (PBS, Rabobank) à 2’30 »
8. Christopher Horner (USA, RadioShack-Nissan) à 2’49 »
9. Tiago Machado (POR, RadioShack-Nissan) à 2’54 »
10. Pieter Weening (PBS, Orica-GreenEdge) à 3’05 »