Au début de la chasse, tout annonçait un feu d’artifice final grandiose. A l’exemple de l’équipe belge De Ketele-Mertens, qui partait au coup de pistolet pour prendre seule un tour au peloton. Un peloton fou qui roulait à près de 54,102 km/h de moyenne dans le premier tiers de course. Très vite, les gros bras se sont retrouvés en tête avec, à 75 tours, cinq équipes qui pouvaient encore jouer le final : les leaders danois, les Italiens Viviani-Ciccone, les Hollandais Van Bon-Stam, les Belges De Ketele-Mertens, sans oublier les Suisses Marvulli-Aeschbach. C’est à ce moment précis que les Hollandais Van Bon-Stam ont décidé de mettre le feu aux poudres en attaquant, suivis par l’équipe suisse Marvulli-Aeschbach, toujours très attentive. La bataille semblait alors lancée, mais le peloton est vite revenu.

C’est lors du deuxième sprint-classement, remporté par le Maillot Jaune devant les Italiens, que la course a basculé, et cela Jeannie Longo l’avait bien vu ! L’équipe helvétique a fait parler l’expérience et a contré immédiatement. L’expérimenté Danny Stam a sauté instantanément dans les roues et cette réaction a été capitale pour la suite. Au troisième sprint-classement, Marvulli a devancé Van Bon d’un boyau et pris la tête, pour la première fois de la soirée, avec seulement 2 petits points d’avance sur les Hollandais déterminés ! En rejoignant le peloton à 18 tours de l’arrivée, la victoire ne pouvait que se jouer au sprint et entre ces deux équipes.

La tension était palpable dans tout le vélodrome. Daniel Mangeas en personne semblait surexcité par la situation ! Le dernier tour approchait, la cloche a retenti. Aeschbach a passé le relais à Marvulli qui a manqué de tomber en effleurant les Belges. Van Bon l’a bien vu ! Il est donc parti à ce moment précis. Mais Marvulli était serein. Il a remonté le Hollandais dans le dernier virage, la hargne du vainqueur dans le regard. A 50 mètres de la ligne, rien n’était encore joué ! 10 mètres, 5 mètres, 2 mètres, coup de pistolet ! Marvulli l’a emporté pour une roue sur le Hollandais Van Bon ! La joie était immense pour Aeschbach et Marvulli, en larmes sur la ligne d’arrivée. Une victoire que l’équipe suisse sera allée chercher au bout d’elle-même. Avec l’équipe hollandaise, c’est finalement l’expérience qui l’a emporté sur la jeunesse pour cette 40ème édition des Six Jours de Grenoble. À la troisième place ont fini les Danois Madsen-Hester, à un tour. Les premiers Français, 8èmes, sont les brillants bisontins Mickael Jeannin et Morgan Kneisky.

Baugé au général, Perkins au final. Tout au long de ces Six Jours, les sprinteurs auront offert un magnifique spectacle. Et pour ce dernier soir, ils n’étaient pas décidés à faiblir. On a retrouvé une nouvelle fois le prometteur Shane Perkins face au confirmé Grégory Baugé en finale du Master du Sprint. Après deux défaites d’affilée, Perkins ne voulait pas laisser passer la dernière occasion de battre le champion du monde. Et c’est ce qu’il a fait en déboîtant à 50 mètres de la ligne. Ces deux coureurs auront donc assuré le spectacle jusqu’au bout. Au classement général, Grégory Baugé est récompensé pour sa régularité. Shane Perkins finit 2ème à 6 points du vainqueur et, pour compléter le podium, Teun Mulder à 8 points de Perkins.

Sans surprise. Chez les féminines, Linda Michelini s’impose logiquement devant Alexia Muffat. A la 3ème place, on trouve Capucine Ashatal, qui aura profité du marquage des deux championnes de France.

Flavien Ronat a eu chaud. Côté Minimes, le jeune bisontin Kévin Mosnier en aura épaté plus d’un. En ayant pour objectif de prendre la 2ème place, il est parti seul à trois reprises pour marquer le maximum de points. Il a d’ailleurs remporté la course aux points en gagnant le très beau sprint final. Flavien Ronat a remporté le Trophée National piste jeune en Minimes devant le jeune Kévin Mosnier et l’Annecien Damien Righini.

Carton plein pour les coureurs de Lyon Sprint Evolution. Les Cadets nous auront offert un spectacle de toute beauté avec un Louis Pijourlet déchaîné qui est arrivé à prendre trois tours au peloton. Cependant, les deux leaders lyonnais, Valentin Jury et son dauphin Alexandre Paccalet, étaient au-dessus du lot en maitrisant parfaitement leurs adversaires et ont terminé par un sprint royal remporté par Paccalet. Au final, Valentin Jury a gardé son Maillot Jaune bien mérité devant son coéquipier Alexandre Paccalet et Julien Ruffinengo, bien déçu.

Philémon Marcel-Millet de bout en bout ! C’est avec une assurance surprenante que le leader Philémon Marcel-Millet a pris le départ de la dernière course aux points de 70 tours en attaquant immédiatement, accompagné de Quentin Charles, et en assommant ses adversaires pour prendre d’entrée un tour au peloton. Ses dauphins, les Provençaux Boisdon et Court, ont bien tenté de sauver les meubles, le coéquipier de Philémon, Quentin Labous, veillait au grain en décourageant ses adversaires. A l’issue de cette course rapide, le leader s’est même payé le luxe d’un sprint final de deux tours qui a mis ses poursuivants KO et a passé la ligne d’arrivée seul loin devant le peloton. Le Provençal Sébastien Boisdon s’est octroyé la deuxième place devant Sébastien Court. – Anaïs George-Molland

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