Tout a été mis en œuvre par Jean-Luc Vandenbroucke pour que ce Samyn, apanage des sprinteurs depuis de nombreuses années, s’ouvre à une nouvelle caste de coureurs. Tant pis si elle fait l’ouverture du calendrier wallon. La classique s’apparente désormais à une flandrienne. Les trois secteurs pavés placés dans un circuit final de 24 kilomètres à boucler à trois reprises devaient inspirer les hommes de classiques quelques jours seulement après le week-end d’ouverture. Si ces trois passages ont une incidence directe sur le scénario de la course, nettement moins prévisible que par le passé, ils s’avérèrent insuffisants pour avoir un impact sur l’identité des coureurs attendus. Ce soir, c’est bien un sprinteur qui s’impose à Dour. Un sprinteur complet certes, mais un sprinteur tout de même !

Tout se joue dans le dernier tour de circuit que Thomas De Gendt (Lotto-Soudal) aborde en tête, mais avec la meute à ses trousses. A ce moment, voilà près de 30 kilomètres que le Belge s’est débarrassé de ses deux compagnons d’échappée, Ludwig De Winter (Wallonie-Bruxelles) et Gatis Smukulis (Team Katusha). Avec encore six minutes d’avance à 55 kilomètres de l’arrivée, le coureur monté sur le podium du Tour d’Italie il y a trois ans se dit qu’il a peut-être les jambes pour aller la gagner au nez et à la barbe des favoris. Mais sur ces routes, en solitaire, Thomas De Gendt s’épuise et juste après avoir franchi la ligne pour la dernière fois, le Flamand est repris par la meute désireuse d’en découdre.

Les quelques escarmouches qui s’en suivent accoucheront toutes d’une souris. En fins habitués des lieux, les Etixx-Quick Step abordent en tête le dernier secteur pavé situé à 2,7 kilomètres de la ligne, mais la formation belge ne sait pas sur quel pied danser. Doit-elle laisser les clés à Stijn Vandenbergh, manifestement le coureur le plus à l’aise sur les pavés du peloton du jour, ou doit-elle faire confiance en la pointe de vitesse de Gianni Meersman. C’est la deuxième option qui est retenue. Vandenbergh aborde le dernier secteur pavé en tête et accélère pour provoquer la formation d’un groupe de huit unités, dans lequel les Etixx-Quick Step sont en position de force. Avec quatre coureurs dont un homme rapide, la course semble dans leur poche. Mais, comme le Circuit Het Nieuwsblad samedi dernier, elle va finalement leur échapper.

A sa décharge, Gianni Meersman n’était pas le seul sprinteur présent au sein de ce groupe. Kris Boeckmans (Lotto-Soudal) a tenu bon. Calé dans la roue du coureur d’Etixx-Quick Step, le vainqueur d’étape sur l’Etoile de Bessèges surprend son adversaire en lançant son sprint à 200 mètres de la ligne. Le pari est risqué compte tenu d’une arrivée en faux-plat montant. Mais Meersman tarde à répondre. Même avec un retour canon dans les derniers mètres, l’ancien coureur de FDJ ne parvient pas à boucher les quelques centimètres concédés. Kris Boeckmans, deux fois 2ème du Samyn en 2012 et 2013, concrétise enfin. Sur le podium, il retrouve Christophe Laporte (Cofidis). Le jeune Français confirme son statut de coureur en forme de ce début de saison par cette belle 3ème place.

Classement :

1. Kris Boeckmans (BEL, Lotto-Soudal) les 201 km en 4h47’01 » (42,0 km/h)
2. Gianni Meersman (BEL, Etixx-Quick Step) m.t.
3. Christophe Laporte (FRA, Cofidis) m.t.
4. Tiesj Benoot (BEL, Lotto-Soudal) à 3 sec.
5. Yves Lampaert (BEL, Etixx-Quick Step) à 13 sec.
6. Steve Chainel (FRA, Cofidis) m.t.
7. Stijn Vandenbergh (BEL, Etixx-Quick Step) m.t.
8. Tanner Putt (USA, Unitedhealthcare) m.t.
9. Baptiste Planckaert (BEL, Roubaix Lille Métropole) m.t.
10. Olivier Naesen (BEL, Topsport Vlaanderen-Baloise) m.t.