On a depuis longtemps fait du parcours des Jeux Olympiques l’affaire des seuls sprinteurs. Il est vrai aussi que, bien avant l’éclosion de Bradley Wiggins et Chris Froome, le meilleur sprinteur du monde, Anglais de surcroît, avait pointé cette échéance comme l’une des plus importantes de sa carrière. Demain, Mark Cavendish aura son destin entre les mains. Le champion du monde, trois fois vainqueur d’étapes sur le dernier Tour de France, la dernière il y a cinq jours aux Champs-Elysées, aborde le défi autour duquel on l’attend depuis plusieurs mois. Mais les sprinteurs iront-ils se disputer le titre lorsque le peloton de 145 unités reviendra demain vers le Mall, la prestigieuse avenue londonienne qui s’étale tel un tapis rouge jusqu’à Buckingham Palace ? C’est ici, sous les fenêtres de sa Majesté, que la petite reine désignera son médaillé d’or.

Il y a un an, au moment des tests préolympiques, Mark Cavendish avait vaincu au sprint un groupe réduit à une quinzaine d’unités. C’était au bout d’une course disputée sur le modèle de celle des filles, dimanche, soit 140 kilomètres et deux tours du circuit de Box Hill. Demain pour les messieurs, les choses seront très différentes. Cette fois, ce sont 250 kilomètres qu’il faudra aller chercher sur les routes d’Angleterre. La course en ligne des Jeux Olympiques porte son nom à merveille puisqu’il ne s’agit pas, en effet, d’un tracé en circuit. Au départ du Mall à 10h00, les coureurs s’engageront dans le Surrey, un comté du sud-est de l’Angleterre qui comprend paradoxalement beaucoup de bosses mais que les organisateurs n’ont pas souhaité intégrer au tracé, ce qui devrait privilégier un peloton groupé aux abords du point névralgique, le circuit de Box Hill.

Car il y aura bien une partie en circuit, en marge de la capitale britannique, et elle nourrira à elle seule les ambitions des opposants à une arrivée massive. Neuf boucles de 15,6 kilomètres se succéderont alors autour de Box Hill, le point culminant du parcours (224 mètres), que les coureurs locaux gravissent entre six et sept minutes. Pour l’occasion, le macadam a été complètement refait. A noter au passage que les anneaux olympiques de 15 mètres de large dressés au sommet de la difficulté sont les derniers du Royaume-Uni à avoir été installés. Reste maintenant à savoir quel impact sur la course aura la répétition de cette côte et qui sera encore là après la neuvième ascension. Toutefois, pour ceux qui auront fait la décision, il restera encore 48 kilomètres, vent de face, pour rejoindre le Mall et la ligne.

Devant Buckingham Palace, le peuple britannique guettera en Mark Cavendish l’espoir d’un premier titre olympique à domicile. Le champion du monde sera emmené par Bradley Wiggins, Chris Froome, David Millar et Ian Stannard. Le sprint, si sprint il doit y avoir, devrait néanmoins comprendre Peter Sagan et Andre Greipel, les deux autres finisseurs-vedettes du dernier Tour de France. Sans oublier Matthew Goss, Tom Boonen, Edvald Boasson-Hagen et, côté Français, les jeunes Arnaud Démare et Tony Gallopin. Si des puncheurs sont capables de fausser les plans des sprinteurs, ils seront à chercher du côté de Fabian Cancellara, Michael Albasini, Philippe Gilbert, Cadel Evans, Simon Gerrans, Luis-Leon Sanchez, Alejandro Valverde et Robert Gesink. Tout semble possible, dans une course à laquelle ne participeront que des sélections réduites. Neuf nations disposeront de cinq représentants à Londres, la France n’en aura que quatre.

Au total, ce sont soixante-trois nations qui seront représentées demain dans la course en ligne des Jeux Olympiques, la première des dix-huit compétitions cyclistes organisées jusqu’au dimanche 12 août. La deuxième épreuve ne tardera pas à suivre puisque dès dimanche ce sont les filles qui relaieront les hommes sur le parcours londonien. Les Britanniques auront encore de sérieuses chances de médaille avec Emma Pooley et Nicole Cooke, qui seront opposées à la Néerlandaise Marianne Vos et aux Françaises Pauline Ferrand-Prévot, Aude Biannic et Audrey Cordon. Une équipe de France rajeunie qui espère bien mettre à profit ses premiers Jeux Olympiques pour prendre des marques en vue des années futures. Mais qui sait ce dont seront capables nos trois représentantes nationales sur le parcours de 140 kilomètres.

Les 10 derniers champions olympiques Messieurs :

2008 (Pékin) : Samuel Sanchez (Espagne)
2004 (Athènes) : Paolo Bettini (Italie)
2000 (Sydney) : Jan Ullrich (Allemagne)
1996 (Atlanta) : Pascal Richard (Suisse)
1992 (Barcelone) : Fabio Casartelli (Italie)
1988 (Séoul) : Olaf Lüdwig (Allemagne de l’Est)
1984 (Los Angeles) : Alexi Grewal (Etas-Unis)
1980 (Moscou) : Sergueï Soukhoroutchenkov (URSS)
1976 (Montréal) : Bernt Johansson (Suède)
1972 (Munich) : Hennie Kuiper (Pays-Bas)

Les 7 dernières championnes olympiques Dames:

2008 (Pékin) : Nicole Cooke (Grande-Bretagne)
2004 (Athènes) : Sara Carrigan (Australie)
2000 (Sydney) : Leontien Van Moorsel (Pays-Bas)
1996 (Atlanta) : Jeannie Longo (France)
1992 (Barcelone) : Kathy Watt (Australie)
1988 (Séoul) : Monique Knol (Pays-Bas)
1984 (Los Angeles) : Connie Carpenter (Etas-Unis)

La liste des engagés :

Afrique du Sud

Daryl Impey

Algérie

Azzedine Laggab

Allemagne

John Degenkolb
Bert Grabsch
Andre Greipel
Tony Martin
Marcel Sieberg

Argentine

Ariel-Maximiliano Richeze

Australie

Cadel Evans
Simon Gerrans
Matt Goss
Stuart O’Grady
Michael Rogers

Autriche

Bernhard Eisel
Daniel Schorn

Biélorussie

Yauheni Hutarovich
Vasil Kiryienka
Branislau Samoilau

Belgique

Tom Boonen
Philippe Gilbert
Jurgen Roelandts
Stijn Vandenbergh
Greg Van Avermaet

Bolivie

Juan Cotumba

Brésil

Murilo Fischer
Magno Nazaret
Gregolry Panizo

Bulgarie

Danail Andonov
Spas Gyurov

Canada

Ryder Hesjedal

Chili

Gonzalo Garrido

Colombie

Fabio Duarte
Sergio Henao
Rigoberto Uran

Costa Rica

Andrey Amador

Croatie

Kristijan Durasek
Radoslav Rogina

Cuba

Arnold Alcolea

Danemark

Lars-Ytting Bak
Matti Breschel
Jakob Fuglsang
Nicki Sorensen

Equateur

Bayron Guama

Erythrée

Daniel Girmazion

Espagne

Jonathan Castroviejo
Jose Rojas
Luis Leon Sanchez
Alejandro Valverde
Francisco Ventoso

Estonie

Rene Mandri

Etats-Unis

Timothy Duggan
Tyler Farrar
Christopher Horner
Taylor Phinney
Tejay Van Garderen

Finlande

Jussi Veikkanen

France

Mikaël Bourgain
Sylvain Chavanel
Arnaud Démare
Tony Gallopin

Géorgie

Giorgi Nadiradze

Grande-Bretagne

Mark Cavendish
Christopher Froome
David Millar
Ian Stannard
Bradley Wiggins

Grèce

Ioannis Tamouridis

Guatemala

Manuel Rodas

Hong Kong

Kam-Po Wong

Hongrie

Krisztian Lovassy

Iran

Alireza Haghi
Mehdi Sohrabi
Amir Zargari

Irlande

Daniel Martin
David McCann
Nicolas Roche

Italie

Sacha Modolo
Vincenzo Nibali
Luca Paolini
Marco Pinotti
Matteo Trentin

Japon

Yukiya Arashiro
Fumiyuki Beppu

Kazakhstan

Assan Bazayev
Alexandre Vinokourov

Lettonie

Aleksejs Saramotins

Lituanie

Gediminias Bagdonas
Ramunas Navardauskas

Luxembourg

Laurent Didier

Malaisie

Muhamad Othman
Amir Rusli

Maroc

Soufiane Haddi
Adil Jelloul
Mouhcine Lahsaini

Mexique

Hector Zamarron

Moldavie

Oleg Berdos
Sung Park

Namibie

Dan Craven

Nouvelle-Zélande

Jack Bauer
Greg Henderson

Norvège

Alexander Kristoff
Vegard Laengen
Edvald Boasson Hagen
Lars Petter Nordhaug

Ouzbékistan

Muradjan Halmuratov
Sergey Lagutin

Pays-Bas

Lars Boom
Robert Gesink
Sebastian Langeveld
Niki Terpstra
Lieuwe Westra

Pologne

Maciej Bodnar
Michal Golas
Michal Kwiatkowski

Portugal

Manuel Cardoso
Rui Costa
Nelson Santos

République Tchèque

Jan Barta
Roman Kreuziger

Roumanie

Andrei Nachita

Russie

Vladimir Isaichev
Alexandr Kolobnev
Denis Menchov

Serbie

Gabor Kasa
Ivan Stetvic

Slovaquie

Peter Sagan
Grega Bole

Slovénie

Borut Bozic
Janez Brajkovic

Suède

Gustav-Erik Larsson

Suisse

Michael Albasini
Fabian Cancellara
Martin Elmiger
Gregory Rast
Michael Schar

Syrie

Omar Hasanin

Turquie

Ahmet Akdylek
Mirac Kal
Kemal Kucukbay

Ukraine

Andriy Grivko
Dmytro Krivtsov

Uruguay

Jorge Soto

Venezuela

Tomas Gil
Jackson Rodriguez
Miguel Ubeto