C’est l’un des événements les plus regardés au monde. Des plus spectaculaires, au sens littéral du mot. Des plus symboliques aussi et surtout. Hier soir, la planète toute entière s’est rassemblée autour de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques 2012. Plus d’un milliard de téléspectateurs se sont tournés vers Londres, capitale du monde pour seize jours, pour une soirée flamboyante qui a su mettre en exergue le génie créatif des Britanniques. Tant culturel qu’historique et sportif. Une fois les avions de la Royal Air Force passés honorer d’un liseré bleu-blanc-rouge les centaines de milliers de personnes réunies dans et autour du London Olympic Stadium, c’est Bradley Wiggins, tout frais vainqueur du Tour, qui a été invité, maillot jaune sur le dos, à faire sonner la cloche la plus grosse d’Europe pour donner le coup d’envoi des festivités !

Autant dire que pendant trois heures et demie, on en a pris plein les yeux ! S’il le fallait encore, le réalisateur Danny Boyle, à qui l’on doit notamment Trainspotting et Slumdog Millionnaire, a démontré tout son talent. Un spectacle hors norme, baptisé « Isles of Wonders », a retracé en splendides tableaux l’histoire de la Grande-Bretagne, son émergence industrielle, matérialisée par la forge des anneaux olympiques, sa renaissance… Un formidable show qui n’a évidemment pas omis de mettre en avant l’énormissime culture britannique. Des vers de Shakespeare à la musique des Beatles et des Rolling Stones, en passant par la cinématographie britannique, personnifiée notamment par Daniel Craig dans le rôle d’un James Bond parachuté au-dessus du stade olympique. Sans oublier l’humour si particulier que l’on prête aux Anglais, incarné pour la circonstance par l’inimitable Rowan Atksinson, alias Mr Bean. So british !

En milieu de soirée, le stade s’est soudain éclairé pour l’entrée majestueuse des athlètes, délégation par délégation, en costume traditionnel ou tenue chic, chacune rangée derrière son porte-drapeau. La Grèce a ouvert la parade, la Grande-Bretagne l’a conclue derrière sir Chris Hoy. Entretemps, chacune des 204 nations a défilé par ordre alphabétique. Laura Flessel a finalement opté pour les chaussures basses (!), c’était mieux pour faire flotter le drapeau bleu-blanc-rouge. Une longue parade dans laquelle chacun s’est retrouvé, rassemblé, respecté. A tour de rôle, les spectateurs ont exprimé leur immense fierté à la vue de leurs athlètes. L’assemblée était cosmopolite, on en a pris toute la mesure, comme on prend celle de cet événement extraordinaire, dont les valeurs vont bien au-delà du sport. Ce que l’Homme a créé de plus beau.

Les athlètes réunis au cœur du stade olympique, les discours officiels, brefs mais forts, ont précédé l’ouverture officielle des Jeux 2012 par sa Majesté la reine Elizabeth II. Le drapeau olympique a alors été hissé auprès de l’Union Jack et des étendards de chaque nation, plantés sur une colline artificielle. Les serments prêtés, il ne restait plus qu’à faire entrer la flamme olympique, transmise par David Beckham après une dernière parade nocturne sur la Tamise et sous Tower Bridge. Dans le stade, ce sont sept jeunes sportifs londoniens qui ont eu l’immense honneur d’embraser des pétales de cuivre dont le rassemblement a soudain donné forme à une formidable torche olympique, qui brillera sur Londres et le parc olympique toute la durée des Jeux. Cette somptueuse cérémonie, qui augure de brillants Jeux Olympiques à Londres, les troisièmes ici-même après ceux de 1908 et 1948, s’est achevée sur la musique de Paul McCartney.

Fierté et émotion se sont alors fondues pour former dans les cœurs un arc-en-ciel aux couleurs des anneaux olympiques, ces cinq cercles entrelacés comme les maillons d’une chaîne unificatrice, formidable symbole d’un monde rassemblé autour de ses athlètes. Les Jeux Olympiques 2012 sont ouverts !