Pendant les Jeux Olympiques de Londres, Vélo 101 part à la rencontre d’athlètes olympiques ou d’anciens champions pour découvrir leur attachement pour le cyclisme. Serge Betsen, membre de l’équipe de France de rugby de 1997 à 2007, à l’époque où il jouait pour le Biarritz Olympique, est triple champion de France. En 2008, c’est à Londres qu’il a conclu sa carrière en rejoignant les Wasps. Depuis, il fait partie des 300 000 à 400 000 citoyens français résidant dans la capitale britannique.

Serge, parlons d’une discipline que vous connaissez peut-être moins : le vélo. En avez-vous beaucoup fait ?
J’en ai fait beaucoup mais péniblement, je dois l’avouer. N’étant pas trop musclé des jambes, c’est un exercice qui m’était difficile. C’est vrai que j’avais souvent des tests à l’effort sur vélo qui m’ont paru pénibles. Mais le cyclisme est un sport dans lequel il faut dépasser la douleur pour aller au-devant et parvenir au meilleur de soi-même. Je m’en suis servi après des blessures, dans la récupération, dans la rééducation, pour renforcer mes quadriceps tout en protégeant mes genoux. C’est une activité que j’aime bien, même si des fois c’est difficile.

Sylvain Marconnet nous confiait sur le Tour de France qu’il avait l’intention de se mettre au vélo d’ici peu. C’est une reconversion pour les rugbymen ?
D’anciens entraîneurs comme Patrick Lagisquet ou Jacques Delmas font du vélo. Laurent Rodriguez m’a aussi confié qu’il pratiquait le cyclisme. J’ai fini ma carrière avec le London Wasps. Trevor Woodman, l’entraîneur des avants, a fait l’Etape du Tour. Beaucoup de rugbymen font du vélo pour se protéger les articulations. Après une carrière, ça nous permet de poursuivre une activité sportive.

De votre côté, vous montez encore sur le vélo ?
Bien sûr, je monte encore dessus de temps en temps, d’autant plus que quand j’ai quitté Biarritz pour aller à Londres, mes amis m’ont offert un vélo, parce que c’est très pratiqué ici. J’ai donc un vélo que je prenais pour aller à l’entraînement notamment.

Quels sont vos premiers souvenirs de vélo ?
Je me rappelle de moments intenses autour des exploits de champions comme Bernard Hinault, lorsqu’il gagnait le Tour de France ou des étapes du Tour. Mon meilleur souvenir, c’est d’avoir suivi une étape avec la Française des Jeux. Nous étions derrière un échappé en montagne. En suivant ce coureur à 90 à l’heure dans une descente, je me suis rendu compte de la force de ce sport, des risques pris par les coureurs. J’avais été impressionné.

La FDJ utilise beaucoup la cryothérapie, c’est une pratique à laquelle vous aviez recours également…
En tant que sportif de haut niveau, j’ai toujours recherché des moyens qui me permettaient d’être plus performant. La cryothérapie fait partie des choses qui, à mon sens, peuvent aider l’athlète à récupérer plus vite et à se préparer à la performance.

Voyez-vous des similitudes entre le cyclisme et le rugby ?
On parle de sport. De sport d’équipe. Des individus dans un collectif. Ces similitudes sont importantes à souligner. L’objectif est le même : se dépenser, se challenger et aller au-delà de ce que l’on peut pour gagner des trophées ou des courses. Ce sont les valeurs du sport, et il faut en parler pour qu’un maximum de jeunes puissent découvrir et pratiquer.

Quel est votre rôle sur les Jeux Olympiques de Londres ?
J’ai été gentiment invité par le CNOSF afin de vivre, pour ma première fois, les Jeux Olympiques, et encourager les athlètes de l’équipe de France. J’ai envie de les soutenir, qu’il y ait un maximum de médailles. Je vis à Londres depuis quatre ans et je connais l’esprit anglais. Notre soutien sera important pour faire en sorte qu’il y ait un maximum de médailles.

Qu’appelez-vous l’esprit anglais ?
Depuis que je vis ici, j’ai remarqué que les Anglais se targuaient d’avoir gagné l’organisation des JO. Mais j’espère qu’on va pouvoir leur montrer que, même si on ne les organise pas, nous serons la meilleure nation !

Comment sentez-vous l’atmosphère de ces Jeux ?
C’est extraordinaire. Il y a une telle émulation, une telle effervescence, que c’est génial. On est avec des gens qui aiment le sport en général.

Propos recueillis à Londres le 27 juillet 2012.