Pendant les Jeux Olympiques de Londres, Vélo 101 part à la rencontre d’athlètes olympiques ou d’anciens champions pour découvrir leur attachement pour le cyclisme. Vice-champion olympique aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, Jean-Philippe Gatien fait le parallèle entre sa discipline, le tennis de table, et le cyclisme, qu’il qualifie également de sport d’analyse.

Jean-Philippe, que devenez-vous depuis l’arrêt de votre carrière en 2004 ?
Je suis maintenant consultant dans le sport. J’interviens notamment pour un des partenaires qui m’a soutenu tout au long de ma carrière, Cornilleau, qui développe du matériel de tennis de table. Ils ont lancé un projet de compétition dans lequel je les accompagne. J’interviens sur l’expertise produits, sur la stratégie de sponsoring. Je reste lié au tennis de table.

Vous êtes allé voir des disciplines aux Jeux Olympiques ?
Je suis allé voir du basket, de l’athlétisme, un peu de natation également. J’ai pris beaucoup de plaisir d’ailleurs à vibrer au rythme des médailles françaises. Je suis aussi allé voir le tennis de table, bien évidemment. J’ai vu la demi-finale du par équipes, les simples. Je suis allé soutenir les Françaises et les Français. C’est toujours agréable de se replonger dans cette ambiance du tennis de table et des Jeux en particulier.

Certaines disciplines sont pourvoyeuses de médailles pour la France, quel est le cas du tennis de table ?
Il n’a malheureusement pas ramené de médaille cette année. En même temps nous n’avions pas d’énormes espoirs en ce sens. Ce n’est donc pas une surprise. Je pense que l’Olympiade de Rio sera plus propice car de jeunes joueurs pointent le bout de leur nez. Ils ont un énorme potentiel. A eux de confirmer tout cela. Ils ont quatre ans pour le faire et permettre au tennis de table de retrouver la voie des médailles.

Si l’on parle vélo, avez-vous un souvenir de pratiquant ?
Oui. En 1991, un an avant les Jeux de Barcelone, nous avions symboliquement marqué le coup en faisant Paris-Barcelone à vélo avec l’ensemble de l’équipe de France de tennis de table. Nous avions rallié les deux villes en une dizaine d’étapes, avec à chaque étape des démonstrations de tennis de table dans les villes traversées. Ça reste un super souvenir. Aux JO, je garde également d’énormes souvenirs des performances de Florian Rousseau sur la piste ou de Julien Absalon à VTT.

En quoi consiste votre pratique ?
Je fais un petit peu de VTT à Combloux, dans les Alpes. Il y a pas mal de pistes de VTT et de descente que j’emprunte. Je ne suis pas un fou furieux de la vitesse mais j’aime bien ça. Mais à Paris, où j’habite, il n’est pas évident de pratiquer le vélo, à part le vélo d’appartement, que je pratique de temps en temps, mais qui est quand même moins sympa.

En quoi le tennis de table et le vélo ont-ils des similitudes ?
Le tennis de table reste un sport d’analyse dans lequel on doit décrypter une information bien précise au moment de l’impact balle-raquette. J’imagine que pour un descendeur ou un pistard, il est très important d’anticiper sa trajectoire. En ce sens, ce sont deux sports qui se rejoignent sur l’aspect cérébral, la prise d’informations et l’anticipation.

On voit arriver de nouvelles disciplines cyclistes appelées à redynamiser le vélo. Enviez-vous cette émergence ?
C’est évident, mais il faut avoir le sport pour. Je suis assez admiratif du nombre de médailles distribuées en natation ou en athlétisme. Il y a effectivement des choses à faire évoluer pour le tennis de table. Nous avons fait évoluer certains règlements. Pour une meilleure existence aux JO, il serait peut-être important de réfléchir à une nouvelle façon d’attribuer les médailles, à avoir une catégorie supplémentaire pourquoi pas, de manière à donner le plus de chance possible à un athlète d’être médaillé. Il y a quand même un bon déséquilibre par rapport à d’autres disciplines.

Le VTT conclut les Jeux ce week-end, quels résultats anticipez-vous ?
Je ne suis pas en capacité d’anticiper quoi que ce soit. Je sais que la France et Julien Absalon sont excessivement performants dans cette discipline. Comme tout le monde, et en tant qu’ancien athlète, je lui souhaite vraiment de réussir. Julien domine de la tête et des épaules sa discipline depuis pas mal de temps. Je serais vraiment content pour lui s’il pouvait accrocher cette troisième médaille d’or. Mais il va y avoir une rude bataille.

Propos recueillis à Londres le 8 août 2012.