Rohan Dennis. Vainqueur du Tour Down Under puis recordman du monde de l’Heure pour un temps, Rohan Dennis est devenu hier Maillot Jaune du Tour de France en conquérant son premier contre-la-montre individuel à Utrecht à la vitesse record de 55,446 km/h. « Nous avions pris le parti de courir en début de journée à un moment où le stress est moins fort et afin d’éviter d’avoir à attendre le départ tout l’après-midi, a précisé l’Australien, parti en 38ème position sur les 198 coureurs. L’idée c’était d’établir un temps de référence et de laisser les autres s’y frotter. Ça a fonctionné à merveille. Je m’étais mis en tête la barre des 16 minutes, je suis descendu sous les 15 minutes ! Le Tour de France, le maillot jaune, tout ça c’est un rêve. J’ai toujours voulu me retrouver à cette place un jour et maintenant j’y suis ! »

Tony Martin. S’il n’a pas été en mesure d’endosser à Utrecht le maillot jaune après lequel il court toujours, 2ème à 5 secondes, Tony Martin (Etixx-Quick Step) ne fait pas une croix dessus dans la perspective des jours à venir et plus particulièrement de celui d’aujourd’hui. « Je savais qu’en démarrant le Tour de France avec ce contre-la-montre j’avais de grandes chances de prendre le maillot jaune. J’ai fait la meilleure préparation possible mais en course, avec la chaleur, je n’ai jamais vraiment pu changer de rythme. J’ai fait de mon mieux mais en d’autres circonstances météorologiques j’aurais pu faire mieux. J’ai buté sur un grand Rohan Dennis qui a mérité la victoire. Et je garde la possibilité de ravir le maillot jaune dans les prochains jours. »

Fabian Cancellara. A cinq reprises depuis 2004, Fabian Cancellara (Trek Factory Racing) avait profité du contre-la-montre d’ouverture du Tour de France pour s’habiller de jaune. Cette fois la roue a tourné, le Suisse gagnant l’arrivée avec 6 secondes de retard, 3ème à Utrecht. Néanmoins, la perspective des étapes à venir et les bonifications mises en jeu pourraient tout à fait permettre à Cancellara d’endosser son vingt-neuvième maillot jaune, lui qui dans l’Histoire reste le coureur non victorieux du Tour à avoir porté le plus de fois la tunique de leader. « Je dois d’abord me remettre de la déception du jour. J’ai souffert de la chaleur et de la soif dans le chrono. Je suis en progression depuis deux semaines mais je visais le maillot jaune et je suis donc déçu même si j’ai fait une bonne performance. Je ne suis pas sûr que j’aurais pu faire mieux. »

Tom Dumoulin. A domicile, et deux semaines après sa victoire dans le contre-la-montre du Tour de Suisse, Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) se voyait bien ravir le maillot jaune du Tour de France. Mais à Utrecht il est tombé sur plus forts et a dû se contenter du 4ème temps à 8 secondes. « J’ai roulé fort sur un parcours que j’ai apprécié mais malheureusement ça n’a pas suffi pour la victoire, conçoit-il. C’était très spécial de courir à domicile, je n’entendais rien des infos de mon directeur sportif, j’avais l’impression de traverser un mur du son de spectateurs. »

Thibaut Pinot. Thibaut Pinot (FDJ) ne pouvait mieux entamer son quatrième Tour de France, 18ème du chrono à 41 secondes et devant tous les favoris, bien que son avance soit minime : 3 secondes sur Nibali, 10 sur Froome, 17 sur Contador, 20 sur Quintana. « Avec tout ce qui nous attend en première semaine, c’est presque anecdotique, mais c’est toujours ça de pris et ça rassure, affime le Franc-Comtois. J’avais vraiment les jambes. Quand le Tour commence bien, c’est forcément un plus psychologiquement. Le chrono m’a plu, il était rectiligne, pas trop technique, on pouvait y mettre de la puissance, je me suis senti bien. Gare maintenant à l’étape à venir, très piégeuse et forcément dangereuse avec les orages qui y sont annoncés. On sait que ça va frotter, sûrement chuter, il faudra être vigilants. »

Jean-Christophe Péraud. N°2 du Tour de France 2014 et avant-dernier coureur à s’aracher de la rampe de lancement hier à Utrecht, Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale) a fait des débuts convenables, 50ème à 59 secondes, soit dans les temps de Valverde, Contador et Quintana. « Le Tour est lancé, a-t-il souligné à son arrivée. J’ai fait un temps convenable. Il n’a rien d’exceptionnel mais rien de catastrophique non plus, surtout au vu des dernières semaines et des derniers mois. Je ne peux finalement que me réjouir. A l’issue de ce contre-la-montre, rien n’est gagné ni perdu. Il va maintenant falloir être vigilant ces prochains jours. Il va y avoir du vent dimanche, ça va frotter au Mur de Huy lundi et il y aura les pavés mardi. Il y a encore beaucoup de chemin ! »

Romain Bardet. Il y avait une énorme déception dans la voix de Romain Bardet (Ag2r La Mondiale) hier soir à Utrecht alors que le grimpeur auvergnat venait de s’asseoir au dernier rang de la classe des favoris et outsiders, 145ème à 1’34 ». « C’est beaucoup mais je ne m’attendais pas à faire beaucoup mieux, ayant toujours un peu de mal les premiers jours, a-t-il commenté. C’était très pénible. Dès le premier chrono intermédiaire, j’ai eu la confirmation que je n’étais pas dans le coup. Dans la tête, ça a été difficile, les jambes ne répondaient pas. Je savais que ça allait être pour moi, le grimpeur, l’une des étapes les plus difficiles de ce Tour de France. J’ai donné le maximum mais je sais que le contre-la-montre reste mon point faible et que quand une épreuve démarre par un chrono, c’est toujours difficile pour moi. »

Lars Boom. Lars Boom (Astana) a finalement bien pris le départ du Tour de France hier, en dépit d’un taux de cortisolémie anormalement bas qui aurait dû l’en empêcher en vertu du règlement du Mouvement Pour un Cyclisme Crédible (MPCC). Mais le manager de l’équipe Astana Alexandre Vinokourov, ne pouvant remplacer son coureur et s’estimant lésé par la mise à l’écart de son coureur, très attendu mardi aux côtés de Vincenzo Nibali sur les pavés du Nord, a choisi de contrevenir aux règles du mouvement, quitte à ce que sa formation en soit exclue à l’automne. En échange, il a promis que tous les coureurs d’Astana subiront lundi de nouveaux tests de cortisolémie. 23ème du chrono à 44 secondes hier, Lars Boom ne s’explique pas ce taux anormalement bas. Le Néerlandais vainqueur à Arenberg l’an passé a seulement tenu à rappeler qu’il était asthmatique et utilisait en ce sens un spray à base de cortisone.

Audiences. Côté audiences, le Tour de France 2015 est parti sur les chapeaux de roues. Un an après le festival tricolore, les téléspectateurs français se sont massés derrière leur écran pour assister au premier acte du Tour avec 2,9 millions de téléspectateurs en moyenne hier sur France 2, soit 25,5 % de part d’audience. C’est déjà mieux que l’an dernier quand les trois premières étapes britanniques de la 101ème édition avaient attiré en moyenne sur France Télévisions 2,7 millions de téléspectateurs pour 22,6 % de PdA, ce qui représentait déjà à l’époque le deuxième meilleur démarrage du Tour de France depuis 2009 et le Grand Départ de Monaco marqué par le retour sur la Grande Boucle de l’Américain Lance Armstrong. Retrouvez les horaires de diffusion du Tour de France dans le Programme TV.